de Didier Poiraud et Thierry Poiraud. 2004. France. 1h31. Avec Vanessa Paradis, Jean-Pierre Marielle, Benoît Poelvoorde, Jason Flemyng, Venantino Venantini, Vincent Tavier, Bouli Lanners, Jacky Lambert.
Sortie salles France: 21 Juillet 2004
FILMOGRAPHIE: Didier Poiraud est un réalisateur et scénariste français. Thierry Poiraud est un réalisateur et scénariste français né à Nantes. 2004 : Atomik Circus, le retour de James Bataille. 2014 : Goal of the dead. 2015 : Don't Grow Up. 2017 : Zone blanche (téléfilm), co-réalisé avec Julien Despaux. 2022 : Infiniti
Première réalisation des Frères Poiraud, Atomik Circus, le retour de James Bataille (quel titre prometteur à l'esprit BD) est une tentative jubilatoire d'y proposer un divertissement politiquement incorrect dans le paysage stérile du cinéma français. Et ce même si le mauvais goût parfois sardonique pourra probablement faire grincer des dents auprès des non initiés (les maltraitances du chien mélomane par son maître arriéré bien que l'animal n'est heureusement qu'un effet spécial mécanique afin de désamorcer la torture intolérable au profit du rire). Série B incroyablement jouasse, pour ne pas dire antidépressive par excellence, menée tambour battant autour de situations tantôt polissonnes (les avances de Poelvoorde auprès de son assistante durant leur périple routier et de Vanessa Paradis en chanteuse underground), tantôt macabres (le redneck erratique vivant reclus avec sa mère empaillée), l'intrigue simpliste mais quasi irracontable (en gros des extra-terrestres envahissent une paisible bourgade forestière quand bien même James Bataille s'évade de prison pour retrouver sa dulcinée) n'est qu'un prétexte d'aligner à rythme sans faille moult situations incongrues sous l'impulsion de personnages lunaires évacués d'une dimension parallèle. Tant l'ambiance insolite, à la lisière d'un onirisme fantastico-écolo se prête naturellement à l'évolution des personnages vivant en communauté au sein de cet havre tranquille bientôt malmené d'une présence meurtrière sans pitié ! Autant dire que les têtes tranchées vont tomber à renfort d'FX réalistes aussi spectaculaires que formellement stylisés. Du vrai plaisir régressif.
Les Frères Poiraud bougrement inspirés par leur vilain petit canard misant avant tout sur l'extravagance de ces personnages déjantés s'en donnant à coeur joie dans les postures saugrenues, et sur la photogénie herbeuse de cet environnement bucolique (on se croirait pour un peu en Louisiane) au grand dam du scénario somme toute modeste. Ainsi, on prend énormément de plaisir d'y côtoyer d'illustres seconds-rôles parmi lesquels s'y bousculent la présence amiteuse de Jean-Pierre Mariel en tenancier bourru (qui remplaça Jean Yanne suite à son décès prématuré), la participation machiste de Benoit Poelvoorde en imprésario égrillard pétri d'orgueil et le charme ultra sexy (mais nullement provocant) d'une délicieuse Vanessa Paradis aussi sémillante que lascive en chanteuse en herbe d'un naturel inné tant elle prend plaisir à participer à l'aventure en faisant fi de la caméra. Si bien qu'elle crève l'écran en espérant la retrouver dans la prochaine action prédisposée aux rebondissements davantage inquiétants, pour ne pas dire alarmistes. Ce qui nous amène à son final vrillé aussi fun que cocasse de par son invention visuelle homérique (le carnage festif d'un assaut extra-terrestre au sein d'un bar en plein concert), à l'instar de ce gore festoyant éclaboussant les personnages tous azimuts. Quand bien même sa conclusion déroutante, sciemment nonsensique nous émerveille la vue auprès d'un décorum baroque probablement influencé de la Planète des Singes, toutes proportions gardées, avec toutefois une vision personnelle agréablement contradictoire.
Ofni musical télescopant les genres disparates avec une bonne humeur à la fois exaltante et gentiment décomplexée, Atomik Circus provoque un bonheur si galvanisant auprès de l'attachement de ces personnages bonnards se combinant à l'intrigue entre fraîcheur et insolence (qui frétille) eu égard de l'empreinte qu'ils laissent dans notre coeur parmi ce plaisir incontrôlé d'y répéter leur délire singulier en rembobinant la pellicule. A revoir d'urgence donc sans modération aucune, même si de toute évidence le spectacle éclaté ne pourrait convenir à toute la populace.
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