Photo empruntée sur Google, appartenant à Mauvaisgenres
de Sergio Martino. 1978. Italie. 1h42. Avec Ursula Andress, Stacy Keach, Claudio Cassinelli, Antonio Marsina, Franco Fantasia, Lanfranco Spinola, Carlo Longhi.
Sortie salles France: 12 Juillet 1978. Italie: 10 Août 1978
FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Sergio Martino est un réalisateur, producteur et scénariste italien né le 19 Juillet 1938 à Rome (Italie). 1970: l'Amérique à nu. Arizona se déchaine. 1971: l'Etrange vice de Mme Wardh. La Queue du Scorpion. l'Alliance Invisible. 1973: Mademoiselle Cuisses longues. 1973: Torso. 1975: Le Parfum du Diable. 1977: Mannaja, l'homme à la hache. 1978: La Montagne du Dieu Cannibale. 1979: Le Continent des Hommes poissons. Le Grand Alligator. 1982: Crimes au cimetière étrusque. 1983: 2019, Après la Chute de New-York. 1986: Atomic Cyborg. 1989: Casablanca Express. 1990: Mal d'Africa. Sulle tracce del condor.
Quel bonheur de renouer avec un film d'aventures pour adultes en tenant compte qui plus est de son potentiel qualitatif n'ayant pas pris une ride !
Car si on déplore malheureusement ses abjectes snufs animaliers (imposés par les distributeurs) que l'on élude grâce à l'avance rapide de notre télécommande (à quand une version censurée obstruant toutes ses séquences animalières littéralement à vomir ?), la Montagne du Dieu cannibale est probablement l'une des meilleures réalisations de Sergio Martino (L'Étrange Vice de madame Wardh, Torso, la Queue du Scorpion, le Continent des Hommes poissons, 2019 après la chute de New-York, Atomic Cyborg). Un habile faiseur conjuguant le film de jungle, façon Tarzan, avec le film de cannibale (pour son final horrifiant émaillé de dégueulasseries) ayant inondé nos écrans entre la fin des années 70 et l'orée des années 80. Et donc, on pourrait presque parler de modèle d'efficacité à travers ce récit d'aventure prévisible pour autant semé d'évènements impromptus, incidents, agressions animales et rencontres tribales afin de relancer l'action disséminée à juste dose. Une histoire simple parfaitement structurée, d'autant mieux subordonnée aux réactions des personnages conflictuels nous dévoilant au compte goutte leur passé (parfois torturé). Sans compter un rebondissement plutôt bien amené en reconsidérant la moralité d'un personnage. Notre groupe d'aventuriers étant parti à la recherche d'un époux disparu en plein enfer vert. Et puis quel casting ! Stacy Keach, Ursula Andress (carrément nue par moments jusqu'à son apparence finale particulièrement iconique !) s'entourant de seconds-rôles aussi sobrement expressifs, une fois n'est pas coutume, Claudio Cassinelli en tête en mercenaire écolo contrairement bienveillant. Si bien que l'on est loin des charismes bovins que nos chères séries Z transalpines ont souvent recruté sans se soucier de leur éventuel talent (oral/gestuel).
Car il faut bien l'avouer, on ne s'ennuie jamais dans ce périple exotique faisant la part belle à une imagerie naturelle absolument dépaysante tant on a l'impression de voyager à l'étranger de l'intérieur notre salon sous l'impulsion de la mélodie tranquille du duo Guido De Angelis / Maurizio De Angelis dans toutes les oreilles. Sergio Martino exploitant à merveille sa végétation sauvage ramifiée (tournée au Sri Lanka et en Malaisie ! Carrément oui), notamment auprès de cascades sauvages que nos héros arpentent la mâchoire crispée (avec un p'tit soupçon de Délivrance, notamment pour la lâcheté d'un protagoniste). Et puis que dire de ce final en apothéose, une ultime demi-heure bifurquant vers le pur trip horrifique proprement dégueulbif si bien qu'il fut d'ailleurs estampillé Outre-manche "Video Nasty". A savoir le film de cannibales viscéral avec ce que cela sous-entend de séquences répulsives, à l'instar d'une émasculation filmée en plan serré, de perforations corporelles, d'un corps éventré pour être libéré de ses entrailles que les cannibales mastiquent goulument ou encore de ce déjeuner insensé à base de reptiles faisandés que ceux-ci dévorent tel des affamés. Et puis il y a cette séquence insensée absolument terrifiante de réalisme lorsqu'un immense Boa s'en prend à Ursula Andress pour l'entourer de sa queue afin de mieux l'étouffer. Quand bien même ses partenaires tentent fébrilement de la délivrer de ses entraves avec stoïcité désespérée. Une séquence hallucinée magnifiquement mise en scène surfant avec le Mondo que Roar ou encore le démentiel les Bêtes féroces attaquent exploiteront à nouveau plus tard à l'écran.
Les Risques de l'Aventure.
Un excellent film d'aventures horrifiques donc, à réserver évidemment aux initiés pour son aura malsaine infréquentable, notamment auprès de l'horreur pure instaurée lors de sa dernière partie aussi haletante que génialement répugnante. Quant aux snufs-animaliers, il serait préférable à l'avenir que le spectateur ait le choix d'opter pour une version expurgée. C'en est même un cri d'alarme que je lance désespérément auprès de nos éditeurs attitrés.
*Bruno
2èx. Vostrf
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