Sortie salles France: 29 Août 1984. Australie: 30 Octobre 1981
FILMOGRAPHIE: Noel Marshall, né le 18 avril 1931 à Chicago, Illinois, mort le 27 juin 2010 à Santa Monica, Californie, est un producteur américain.
"Le film le plus dangereux de l'histoire du cinéma" dixit sa tagline. Et on peut affirmer que Roar n'a point usurpé sa réputation de métrage complètement cintré eu égard des 70 incidents qui eurent lieux sur le tournage s'étalant sur une durée de onze années si bien que l'actrice Tippi Hedren se cassa la jambe, Mélanie Griffith subit une chirurgie réparatrice, le chef-op Jan De Bont fut scalpé pour subir ensuite 120 points de suture alors que son réalisateur Noel Marshall attrapa la gangrène après voir été mordu par un lion. Des fauves (tigres, lion, guépards) et éléphants réunis par centaines pour l'occasion d'un tournage de tous les dangers (pour ne pas dire inconsidéré) lorsque l'on tient également compte qu'ils n'étaient qu'apprivoisés à défaut d'être dressés faute d'absence de dompteur que Tippi Hedren et son époux réalisateur et producteur Noel Marshal remplacèrent de par l'amour porté pour eux. Ainsi donc, dénué de scénario (une famille rend visite à leur père réfugié dans un ranch en Afrique), Roar se décline en documentaire animalier sur la cohabitation entre l'homme et l'animal au sein d'un récit d'aventures totalement débridé. Avec toutefois, en filigrane, un louable réquisitoire contre le braconnage alors que certains animaux furent hélas sacrifiés au moment du tournage lors d'un incendie (en dépit de la contradiction de son carton d'avertissement au moment du générique).
Noel Marshal cumulant sans interruption aucune les séquences de confrontations et d'agressions entre nos héros et les fauves au sein d'un ranch exigu puis dans la nature environnante magnifiquement photographiée. Et si une inévitable redondance s'y fait fatalement ressentir durant ce périple exotique, les folles séquences d'agressions sont si insensées et impactantes, si couillues et incongrues que l'on reste rivé au siège les yeux écarquillés. Au point de perdre pied avec notre réalité de spectateur confortablement assis sur son fauteuil. Noel Marshal relançant louablement l'action cintrée pour éviter la lassitude en oscillant les décors (domestiques / naturels) et les véhicules (jeep, moto, barque) que nos héros arpentent avec une appréhension (parfois paranoïde) non simulée. Bref, certain(e)s semblent même au bord de la panique face à l'omniprésence inhospitalière de ces monstres à poil ! Car il faut les voir accourir tous azimuts la mine contractée (pour ne pas dire grimaçante !) au sein de leur huis-clos délabré puis en externe (dans la jungle mais aussi sur l'eau) en s'efforçant de se fondre dans leur corps martyrisé avec un réalisme fébrile infiniment communicatif. Et c'est ce qui fait l'intérêt constant de cette improbable aventure confondant réalité et fiction depuis l'influence du mondo initié par les frères Jacopetti d'aligner en métronome des séquences anthologiques à deux doigts de sombrer dans l'incident du direct eu égard des risques disproportionnés entamés sur le tournage comme nul métrage n'osa l'envisager.
Et si cette expérience cinématographique d'un budget de 17 millions de dollars se solda par un échec commercial retentissant (il n'en rapporta que 2), le bouche-à-oreille ahurissant qui se propagea au fil des décennies voua Roar à l'aura de culte. Tant il laisse en mémoire des séquences estomaquantes vues nulle part ailleurs faute de l'inexpérience d'une équipe transie d'irresponsabilité. En 7 mots: il faut le voir pour le croire.
*Bruno
Ci-joint Roar en video: https://www.facebook.com/1616051879/videos/1975820812839673/
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire