Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com
de Rose Glass. 2024. U.S.A/Angleterre. 1h44. Avec Kristen Stewart, Katy O'Brian, Jena Malone, Anna Barychnikov, Dave Franco, Ed Harris.
Sortie salles France: 12 Juin 2024 (Int - 12 ans). U.S: 8 mars 2024 (Int - 17 ans)
FILMOGRAPHIE: Rose Glass est une réalisatrice et scénariste britannique née en 1990 à Chelmsford. 2019: Saint Maud. 2024: Love Lies Bleeding.
L'amour ouf.
Encore une sacrée surprise (en cette mirobolante cuvée 2024 !) que cette odyssée meurtrière à la croisée de diverses influences afin de mieux nous cueillir dans sa formalité onirico-cauchemardesque que Rose Glass imprime avec une personnalité à la fois décomplexée et réfléchie pour mieux s'extraire des sentiers battus. Love Lies Bledding jouant donc avec brio la carte du film noir hybride avec un art consommé de la provocation la plus affutée. Si bien que le pitch a beau paraître prévisible (une romance saphique peu recommandable à la suite d'une violence conjugale filiale) et que le 1er quart d'heure n'augure rien de révolutionnaire, Love Lies Bleeding possède plus d'un tour dans sa besace pour nous embarquer à corps perdu dans une traque inlassable au coeur d'un Nouveau-Mexique onirico-fantasmagorique. Car outre ses soubresauts détonants oscillant les ruptures de ton expérimentales avec le fantastique le plus lunaire (son final halluciné, me pince encore !), cette farce féministe parvient autant à fasciner que galvaniser à travers l'identification de ses deux marginales frappés par la foudre de Cupidon au sein d'un environnement bodybuldé sous cortisone.
Girl Power.
Kristen Stewart (quand sera-elle enfin considéré comme une actrice expressive ?) monopolisant l'écran sans fard aucun en complice criminogène délibérée à s'affranchir de l'autorité de son père abusif en faisant preuve de bravoure de dernier ressort pour tenter d'extraire de la déveine sa compagne Jackie. Une pélerine bisexuelle endossée par l'impressionnante Katy O'Brian (tant corporelle pour sa musculature masculine que morale pour ses psychoses hallucinatoires, mais chut !) puisque habitée par une rage primale à travers sa soif farouche de la gagne mais aussi de la vendetta. Formellement magnétique sous l'impulsion d'un score électro que n'aurait renié Carpenter à ses prémices, la réalisation chiadée ne cesse d'y titiller nos mirettes afin de nous faire participer à une expérience ludique aussi redoutablement efficace que foncièrement fascinante. Si bien que l'on contemple avec une curiosité toujours plus roborative cette romance vitriolée avec autant d'inquiétude que de réjouissance ludique auprès de son intensité dérangée. Sacrée bout de péloche mal élevée donc que cet OFNI intrépide repoussant les codes du genre et clichés déprimants avec une personnalité autonome fraichement payante. Si bien qu'après les révélations féminines Julia Ducorneau / Coralie Fargeat on peut également tabler sur Rose Glass pour dépoussiérer le cinéma mainstream bêtement con puisque parvenant même aujourd'hui à transcender son excellent premier essai que fut Saint Maud loin d'être passé inaperçu.
*Bruno
4K. Vost.
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