vendredi 7 novembre 2025

Annihilation

  (Crédit photo : image trouvée via Google, provenant du site Imdb. Utilisée ici à des fins non commerciales et illustratives)
 
Révision d'Annihilation. Une expérience sensorielle, presque hypnotique.

Le réalisateur distille, au compte-gouttes, un climat d’étrangeté qui s’immisce dans la douceur feutrée d’une nature d’apparence édénique. Ce sentiment d’évasion contraste violemment avec l’insécurité rampante de cette forêt faussement paisible, où surgissent les attaques d’un alligator et d’un ours monstrueux par exemple - séquences d’un réalisme cru, presque insoutenable, tranchant avec la pureté du décor et les codes classiques de la science-fiction, une fois n'est pas coutume.

Garland explore ici l’idée vertigineuse d’une vie extraterrestre non pas venue conquérir, mais fusionner : créer avec l’humain et la nature une nouvelle forme d’existence. De cette symbiose naît un univers irréel, à la fois déroutant et dérangeant, peuplé de visions morbides - cadavres décharnés, corps momifiés - qui nourrissent le malaise. Le final, d’une intensité presque métaphysique, reste aussi trouble qu’impressionnant : Natalie Portman y affronte un double alien, entité muette désireuse de lui dérober son corps, rappelant L’Invasion des profanateurs de sépultures de Don Siegel.
Le jeu de Portman, fragile et déterminé, porte le film à bout de bras, habitée par une foi poignante en l’amour et en l’espoir pour l'homme qu'elle chérit avec culpabilité.

On ne peut qu’admirer la splendeur visuelle de l’ensemble : ces couleurs pastel singulières tissent peu à peu une nature verte, baroque et atypique, d’un futurisme presque new age.

En définitive, Annihilation est une oeuvre lestement trouble, baroque et fascinante, pas aussi accessible qu’il n’y paraît, mais dont l’expérience laisse une empreinte durable - un trouble émotif, beau et dérangeant, gravé dans l’encéphale. Je l'ai d'ailleurs préféré qu'au premier visionnage.

— le cinéphile du cœur noir

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