Photo empruntée sur Google, appartenant au site emkafilms7.over-blog.com
Psycho d'Alfred Hitchcock. 1960. U.S.A. 1h49. Avec Anthony Perkins, Vera Miles, Janet Leigh, John Gavin, Martin Balsam, John McIntire, Simon Oakland, Patricia Hitchcock.
Sortie salles France: 2 Novembre 1960. U.S: 16 Juin 1960
FILMOGRAPHIE: Alfred Hitchcock est un réalisateur, producteur et scénariste anglo américain, né le 13 Août 1899, décédé le 29 Avril 1980. 1935: Les 39 Marches. 1936: Quatre de l'Espionnage. Agent Secret. 1937: Jeune et Innocent. 1938: Une Femme Disparait. 1939: La Taverne de la Jamaique. 1940: Rebecca. Correspondant 17. 1941: Soupçons. 1942: La 5è Colonne. 1943: l'Ombre d'un Doute. 1944: Lifeboat. 1945: La Maison du Dr Edward. 1946: Les Enchainés. 1947: Le Procès Paradine. 1948: La Corde. 1949: Les Amants du Capricorne. 1950: Le Grand Alibi. 1951: L'Inconnu du Nord-Express. 1953: La Loi du Silence. 1954: Le Crime était presque parfait. Fenêtre sur cour. 1955: La Main au Collet. Mais qui a tué Harry ? 1956: l'Homme qui en savait trop. Le Faux Coupable. 1958: Sueurs Froides. 1959: La Mort aux Trousses. 1960: Psychose. 1963: Les Oiseaux. 1964: Pas de Printemps pour Marnie. 1966: Le Rideau Déchiré. 1969: l'Etau. 1972: Frenzy. 1976: Complot de Famille.
Précurseur du psycho-killer, chef-d'oeuvre du 7è art classé 18è sur les 100 meilleurs films américains et 1er sur les 100 meilleurs thrillers par l'American Film Institute, Psychose révolutionna le cinéma d'horreur au moment même où il révéla au public le jeune acteur Anthony Perkins. Littéralement habité par son rôle démoniaque, ce dernier parvenant à magnétiser l'esprit du spectateur dans ses échanges de regard mêlés de fourberie et de perversité. L'intensité ensorcelante qui émane de sa prestance s'avère si subtile qu'on jurerait avoir affaire à un authentique serial-killer, quand bien même le spectateur s'ébranlera de stupeur sur l'origine de sa pathologie impartie au dédoublement de personnalité. Solitaire vivant reclus dans un motel et hanté par la mort de sa mère au point de se travestir en elle, Norman Bates caractérise le tueur désaxé dans sa plus terrifiante définition ! Dans le sens du repli sur soi et d'une perte de contact avec la réalité, Norman étant obsédé par l'amour maternel, la jalousie, l'infidélité. Modèle de suspense à la tension exponentielle où l'horreur gothique vient s'infiltrer autour d'une étrange bâtisse résidée par une rombière, Psychose allie crime passionnel et investigation policière sous l'autorité d'un détective privé et d'un couple à la recherche d'une disparue. Marion Crane ayant osé dérober 40 000 dollars à son patron afin de fuir son état pour s'exiler avec son amant. Sur sa route, une pluie battante la contraint de séjourner vers un motel le temps d'une nuit de sommeil. La suite, les millions de fans continuent d'applaudir le tour de force technique alloué à sa mise à mort !
Un homicide gratuit aussi brutal que suggéré quand bien même les spectateurs de l'époque ne se remirent jamais d'un rebondissement aussi couillu ! A savoir supprimer l'héroïne au bout de 47 minutes de métrage alors que le public lui vouait une indéniable empathie malgré son indignité. Du jamais vu pour l'époque ! Ce meurtre anthologique perpétré sous la douche valut d'ailleurs à son auteur 7 jours de tournage pour 45 secondes de plans ! Outre la virtuosité de cette séquence choc dont un prochain meurtre aussi percutant viendra confirmer l'agissement méthodique du coupable, Psychose cultive une puissance de fascination par l'élaboration d'un suspense implacable et par la direction hors-pair de comédiens suscitant la tourmente. Par le biais des rapports de force entretenus entre nos protagonistes et Bates, Alfred Hitchcock joue avec leur esprit de suspicion qu'ils éprouvent dans l'inimitié afin d'éclaircir ou de taire la disparition inexpliquée. Bates cumulant au fil de ses interrogatoires les contradictions malgré son flegme faussement avenant, une maladresse qui éveillera la curiosité des investigateurs avides de preuves. Côté horreur oppressante, le cinéaste transfigure l'esthétisme gothique d'une demeure imposante, véritable personnage du film, alors que Madame Bates suggère de temps à autre sa silhouette derrière la fenêtre de sa chambre ! Le sentiment d'insécurité perçu chez nos inquisiteurs sillonnant la demeure, leur inquiétude grandissante d'y découvrir l'identité d'une mégère (potentiellement décédée) et la posture instable de Norman Bates insufflant au fil de leur vaillance une angoisse tangible qui s'acheminera vers un climax littéralement cauchemardesque.
Hypnotique et glaçant dans sa science affûtée d'un suspense à couper au rasoir, Psychose s'édifie en leçon de mise en scène par le brio machiavélique de son auteur, la percussion stridente de Bernard Hermann et l'impulsion diabolique d'Anthony Perkins. Jouant subtilement avec l'inquiétude et l'angoisse de situations indécises, l'oppression et la terreur d'oser y percer un secret mortifère, Psychose cumule les morceaux d'anthologie avec une régularité jubilatoire.
La Chronique de Psychose 2: http://brunomatei.blogspot.fr/2014/05/psychose-2-psycho-2.html
Psychose 3: http://brunomatei.blogspot.fr/2016/08/psychose-3.html
Bruno
5èx