mardi 21 juillet 2020

Le Monde des Morts-Vivants

                                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"El Buque maldito" de Amando de Ossorio. 1974. 1h29. Avec Maria Perschy, Jack Taylor, Bárbara Rey, Carlos Lemos, Manuel de Blas.

Sortie salles France: 20 Septembre 1978. Espagne: 15 Septembre 1974

FILMOGRAPHIE: Amando de Ossorio (6 avril 1918 – 13 janvier 2001) est un réalisateur espagnol spécialisé dans le film d'horreur et connu plus particulièrement pour sa tétralogie dite « des Templiers ». 1956 : La Bandera negra (The Black Flag) ,1964 : La Tumba del pistolero,1966 : Massacre à Hudson River, 1967 : Pasto de fieras, 1967 : La Niña del patio,1967 : Arquitectura hacia el futuro, 1968 : Escuela de enfermeras, 1969 : Malenka, 1971 : La Révolte des morts-vivants , 1973 : La Noche de los brujos, 1973 : Le Retour des morts-vivants , 1974 : The Loreley's Grasp, 1974 : Le Monde des morts-vivants, 1975 : La Chevauchée des morts-vivants, 1975 : La Endemoniada,1976 : Las Alimañas (The Animals),1980 : Pasión prohibida (Forbidden Passion), 1984 : Hydra, le monstre des profondeurs.


Considéré comme le plus faible de la quadrilogie, Le monde des Morts-vivants se laisse toutefois regarder d'un oeil distrait, de par son climat d'étrangeté perméable et ses acteurs bisseux jouant à cache-cache avec nos templiers à travers les coursives d'un bateau fantôme. A privilégier toutefois aux inconditionnels de la saga, faute de son rythme langoureux dénué de surprises, même si on reste fasciné par 2/3 images oniricos-macabres (notamment auprès de son épilogue situé en plein jour).

*Bruno

lundi 20 juillet 2020

Zoltan, le chien sanglant de Dracula / Dracula's Dog

                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site Mauvais-genres.com

de Albert Band. 1977. U.S.A. 1h27. Avec Michael Pataki, José Ferrer, Reggie Nalder, Jan Shutan, Libby Chase.

Sortie salles France: 11 Mars 1981 (Int - 18 ans lors de sa sortie)

FILMOGRAPHIEAlbert Band était un réalisateur et producteur américain né à Paris le 7 mai 1924, décédé le 14 juin 2002) . 2005: Aliens Gone Wild. 1994 Le retour des dinosaures enchantés (Video). 1993 Prehysteria ! 1993 Robot Wars. 1992 Doctor Mordrid. 1991 Joey Takes a Cab. 1987 Ghoulies II. 1979 She Came to the Valley. 1977 Zoltan, le chien sanglant de Dracula. 1975 The Wide World of Mystery (TV Series) (1 episode). - The Centerfold Murders (1975). 1965 Les forcenés. 1965 Hercules and the Princess of Troy (Télé-film). 1964 Massacre au Grande Canyon. 1962 Lamp Unto. My Feet (TV Series) (1 episode) - Épisode du 18 novembre 1962 (1962) ... 1959 Face of Fire. 1958 J'enterre les vivants. 1956 The Young Guns.


Une curiosité Z à voir d'un oeil distrait eu égard de son intrigue aussi ubuesque que ridicule (Dracula recrute ses chiens dobermans pour retrouver son descendant Michael et le vampiriser); de ces acteurs inexpressifs pour autant sympathiques (mention spéciale à l'incroyable charisme strié du démonial  Reggie Nalder - la Marque du Diable -) et de sa réalisation approximative entraînant avec bonheur certaines séquences dans la drôlerie involontaire. Peu efficace, sans surprise mais néanmoins rarement ennuyeux, notamment à travers ses nombreuses attaques canines (on peut d'ailleurs retenir une agression gore mal filmée mais redoutablement sanglante et crue), il se détache un certain charme à travers sa facture surannée (bande-son électro à l'appui); à condition de visionner Zoltan... au 10è degré que les initiés raffolent. Albert Band (Ghoulies 2) étant dans l'incapacité de crédibiliser son sujet incongru d'après le roman de poche Hounds of Dracula de Ken Johnson, il faut donc se focaliser sur son aspect bisseux d'une série B bonnard, cocasse et sans prétention si bien que les rats des videos des années 80 n'ont pu non plus ommettre sa rutilante affiche inquiétante. Quand bien même dans l'hexagone il fut tout de même interdit au moins de 18 ans. 

*Bruno

samedi 18 juillet 2020

Les Yeux de Julia

Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

"Los Ojos de Julia" de Guillem Morales. 2010. Espagne. 1h56. Avec Belén Rueda, Lluís Homar, Pablo Derqui, Francesc Orella, Joan Dalmau, Boris Ruiz, Daniel Grao, Clara Segura, Andrea Hermosa, Julia Gutiérrez Caba...

Date de Sortie: France: 22 décembre 2010

FILMOGRAPHIE: Guillem Morales est un réalisateur et scénariste espagnol. Les yeux de Julia est son premier long-métrage.


Dans la tradition du thriller à suspense hérité de classiques notoires parmi lesquels Seule dans la Nuit de Terence Young, Terreur Aveugle et Jennifer 8Les Yeux de Julia est un premier métrage dont l'ambition majeur est de tenter de confectionner avec intelligence et savoir-faire une intrigue captivante conçue sur l'expectative du fameux coupable. C'est ce que nous dévoilera sa seconde partie fertile en suspense oppressant quant à la confrontation escomptée entre la victime et le tueur confinés en mode huis-clos. Et ce tout y brossant un intéressant profil psychotique à travers une réflexion sur la solitude, l'isolement et la perte identitaire eu égard de l'entourage de l'assassin dénué d'attention pour sa présence et sa personnalité.

Le pitchA la suite d'un malaise, Julia demande à son mari de se rendre au domicile de sa soeur jumelle aveugle, Sara, pour s'apercevoir avec horreur qu'elle vient de se pendre dans la cave. Dubitative de ce suicide précipité, elle décide de mener elle même son enquête en y interrogeant les voisins et ses relations amicales autour d'un club de non-voyants. Rapidement, Julia découvre que sa soeur entretenait une liaison sentimentale avec un mystérieux inconnu qu'aucun témoin proche de la victime ne peuvent décrire avec précision. A son tour, Julia commence à perdre la vue de manière dégénérative et envisage une opération chirurgicale de dernier ressort. Mais le mystérieux individu tapi dans l'ombre rode et semble maintenant en vouloir à sa nouvelle dulcinée.


En abordant la thématique du trouble identitaire au sein d'une société individualiste, le néophyte  Guillem Morales nous offre un formidable exercice de style de par la densité de son récit entièrement voué à l'humanisme fébrile de l'héroïne s'efforçant de rétablir la vérité sur le sort de sa soeur jumelle. Spoil ! Ainsi, en jouant sur la faculté sensorielle des aveugles à percevoir les présences invisibles, le réalisateur tisse un diabolique récit auprès des agissements désespérés d'un tueur s'en prenant aux aveugles afin que ces dernières puissent l'entrevoir dans l'obscurité. Seule manière salvatrice pour lui d'éprouver de l'attention à son existence aseptique, puisque lui même condamné à l'invisibilité depuis son enfance, faute de l'éducation d'une mégère bigote. Fin du Spoil. La première partie efficacement troussée empreinte le schéma d'une enquête à suspense latent lorsque l'héroïne, persuadée que sa soeur n'est pas décédée d'un suicide tentera de lever le voile sur les tenants et aboutissants d'un éventuel crime passionnel. Mais l'intrigue inquiétante y brouillera les pistes à travers ses potentiels coupables (le voisin lubrique co-existant avec sa fille), notamment après avoir éliminé un personnage majeur à mi parcours pour nous interroger sur sa mort que l'entourage théorisera toutefois de manière plausible. Mais c'est auprès de sa seconde partie plus alerte que  Guillem Morales y apportera un soin scrupuleux pour y parfaire l'affrontement psychologique entre Julia et le tueur compromis au jeu d'autorité et de manipulation. Niveau cast, on retient surtout la présence toute en élégance naturel de Belén Rueda (reconnue dans l'Orphelinat) incarnant avec une détermination pugnace une aveugle pour autant effarouchée lors de son affrontement trépident avec le tueur. Son jeu intense doit énormément au réalisme du récit et la valeur humaine qui y émane pour la valeur de sa passion des sentiments et sa détresse du deuil familial à résoudre. Quand bien même le réalisateur à l'idée retorse de lui redorer la vue au moment le plus crucial de sa survie. Une manière payante de surenchérir le suspense oppressant autour d'affrontements physiques et psychologiques, à l'instar de la séquence du thé empoisonné que Julia est contrainte de déglutir. D'autres moments aussi forts ne manquent pas non plus de piment pour provoquer un émoi morbide (le congélateur), notamment en y exploitant la présence rassurante d'un personnage altruiste.


Ferme les yeux
Excellent thriller hitchcockien parfaitement maîtrisé, notamment auprès des éclairages de sa photo désaturée en harmonie avec les sombres évènements décrits, les Yeux de Julia culmine en prime, et de manière totalement fortuite, vers une conclusion aussi fantasmagorique que bouleversante. Hautement fréquentable et non dénué d'émotive dramaturgie à travers la caractérisation humaine de ses personnages.  

*Bruno
18.07.20
21.03.11. 227 v

vendredi 17 juillet 2020

Sinister

                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Scott Derrickson. 2012. U.S.A. 1h50. Avec Ethan Hawke, Juliet Rylance, Clare Foley, Michael Hall d'Addario, Vincent d'Onofrio, Frad Dalton Thompson, James Ransone.

Sortie salles France: 7 Novembre 2012. U.S: 5 Octobre 2012

FILMOGRAPHIE: Scott Derrickson est un réalisateur, scénariste et producteur américain
1995: Love in the Ruins. 2000: Hellraiser V: inferno. 2005: l'Exorcisme d'Emilie Rose. 2008: Le Jour où la terre s'arrêta. 2012: Sinister. 2014 : Délivre-nous du mal. 2016 : Doctor Strange 2. 2021 : Black Phone. 


Hormis l'étonnant (et parfois terrifiant) l'Exorcisme d'Emilie Rose, on ne peut pas dire que la carrière folichonne de Scott Derrickson soit digne d'éloges (Hellraiser 5, le remake du Jour où la terre s'arrêta).
Mais voici que débarque fin 2012 sa plus grande réussite dénommée Sinister 
Le pitchUn écrivain criminologue en mal de reconnaissance emménage avec sa famille dans une nouvelle demeure pour parfaire l'écriture de son nouveau livre. Un soir, il découvre dans le grenier un projecteur et quelques bobines de films en super 8. En les visionnant, il aperçoit horrifié le rituel de divers meurtres familiaux. Durant l'une des projections, il réussit à entrevoir une silhouette masquée qui pourrait être le potentiel suspect. Au fil des nuits, d'étranges phénomènes vont perturber ses nuits de sommeil. Il demande alors l'aide d'un adjoint de police et d'un spécialiste en phénomènes occultes. 


En adoptant le concept mainstream du found footage conjugué aux traditionnels thèmes de la hantise et du boogeyman, le réalisateur Scott Derrickson réussit à tirer son épingle du jeu de par la dextérité d'une mise en image plutôt suggestive fignolant à merveille son caractère oppressant. Si bien que chargé d'une aura mystérieuse auprès de la procession d'étranges meurtres filmés en mode "super 8", l'impact anxiogène de Sinister est décuplé de par son vérisme amateuriste. L'aspect véridique des crimes perpétrés hors champ étant saturé de la teinture sépia d'une image granuleuse. De prime abord, les futures victimes réunies en famille nous sont représentées de manière harmonieuse au sein de leur foyer rassurant. Ce n'est que quelques secondes après avoir observé ses images paisibles du bonheur conjugal qu'horreur et stupeur vont nous ébranler (en même temps que le héros contemplatif) lorsque ces derniers seront drogués et ligotés pour être assassiner de sang froid (pendaison, immolation, noyade ou décapitation selon les familles sélectionnées). Tandis qu'à chaque exaction commise (et afin d'alimenter le suspense), un survivant infantile est épargné mais jamais retrouvé par les autorités !


Ainsi, y émane à travers ce défilé d'images infernales un réalisme glauque particulièrement dérangeant de par scénographie ritualisée renforcé d'un score dissonant délicieusement malaisant. Qui plus est, le réalisateur se réapproprie intelligemment des clichés usuels afin de les détourner de manière aussi originale que crédible (les bruits suspects dans le grenier et la chute de notre héros, les apparitions fantomatiques inopinées, l'effet du surprise du gamin retrouvé dans une boite à carton). Et ce parmi le scrupuleux témoignage de l'écrivain torturé davantage parano depuis son penchant pour l'alcool. Indubitablement, le spectateur se pose les éventuelles questions éculées: Est-il entrain de devenir fou et risque t'il d'assassiner toute sa famille ? (à l'instar de Shining auquel le film emprunte habilement certains clins d'oeil !). Ou s'agit-il de la nouvelle stratégie spirituelle d'une nouvelle icone du boogeyman ici mangeur d'enfants ? Ainsi, en faisant intervenir cet élément occulte au sein de notre quotidienneté contemporaine, sa trajectoire narrative (tentaculaire) y attise suspense lattent et dramaturgie conjugale (les rapports davantage houleux avec son épouse demeurent très juste de sobriété) en multipliant les errances nocturnes du père de famille partagé entre l'affres de l'inconnu, sa reconquête de notoriété et celle de sa femme. Tandis qu'au fil de ses investigations entreprises avec l'aide d'un imminent spécialiste et d'un jeune policier, l'écrivain délibéré à se raviser, se retrouvera confronté à une terrifiante machination (un enroulement autour d'un point central) sans qu'une ultime issue de secours ne vienne lui sauver la mise. Ce twist incongru, littéralement traumatisant car sans concession et immoral, s'avère redoutablement efficace de par son glaçant refus de concession.


Circonvolution filiale.
Fort d'une intrigue ombrageuse fertile en situations anxiogènes aussi bien oppressantes qu'effrayantes (on peut d'ailleurs pour le coup applaudir l'efficacité de ses jump scares de par sa tension savamment distillée au préalable !), de son climat nocturne à la fois dérangeant, morbide et malsain, et de l'utilisation du docu-vérité émanant d'une pellicule super 8, Sinister transfigure le genre horrifique avec une efficacité optimale. Porté à bout de bras par l'omniprésence fébrile d'Ethan HawkeSinister sort admirablement des sentiers battus auprès de son habileté à susciter le malaise au spectateur emporté dans un vortex d'émotions aussi fortes qu'intraitables (exit donc le happy-end de rigueur !). On peut enfin dénoter sa réflexion sur le pouvoir de l'image et l'emprise du mal auprès des êtres les plus influents d'après la singularité d'un conte surnaturel au gout de souffre indécrottable. Une référence contemporaine privilégiant d'autant plus une peur cérébrale plutôt que viscérale.

*Bruno
17.07.20
19.11.12. 149 v

jeudi 16 juillet 2020

Satanico Pandemonium


"La Sexorcista / La Novizia Indemoniata" de Gilberto Martínez Solares. 1973. Mexique. 1h28. Avec Cecilia Pezet, Enrique Rocha, Delia Magaña, Clemencia Colin, Sandra Torres, Adarene San Martin, Patricia Alban, Yayoi Tokawa, Amparo Fustenberg, Paula Aack, Laura Montalvo, Verónica Ávila, Leo Villanueva, Daniel Albertos, Verónica Rivas, Valeria Lupercio.

Sortie salles Mexico: 26 Juin 1975

FILMOGRAPHIEGilberto Martínez Solares (né le 19 janvier 1906 à Mexico - décédé le 18 janvier 1997 à Mexico) était un réalisateur, scénariste, directeur de la photographie, producteur et acteur mexicain. Ce réalisateur mexicain méconnu du public français aura réalisé plus de 160 films.


Le pitchSoeur Marie est une nonne vertueuse au sein de son couvent confiné en pleine campagne parmi l'assemblée de soeurs prêchant la bonne parole. Mais durant une balade bucolique, elle est attirée par l'apparence intrigante d'un homme nu lui proposant le fruit défendu d'une pomme. Celle-ci repousse fissa son offrande avant qu'il ne disparaisse comme par enchantement. Depuis, de manière récurrente, Soeur Marie est en proie aux visions dérangées de cet esprit indocile pourvu de pouvoirs surnaturels. Ainsi, elle sombre dans la tentation du Mal. 

Réalisé un an avant Flavia la défroquée et le Couvent de la bête sacréeSatanico Pandemonium  est une nouvelle variation (christico-masochiste) du sous-genre de la Nunsploitation (récit d'exploitation à caractère religieux prétextant la libération des moeurs par le blasphème de leur doctrine). L'inspiration de cette sombre histoire de reconversion sataniste est aussi peut-être influencée par le thème de la possession démoniaque initiée par l'Exorciste car sorti la même année. Le sous-titre "la sexorcista" n'est d'ailleurs pas non plus étranger à son parti-pris lucratif. Méconnu dans l'hexagone si bien que j'ignorai son existence, cette oeuvre scabreuse au climat trouble distille dès le préambule un esthétisme flamboyant de par ses couleurs criardes contrastant avec la beauté écolo d'une nature à la fois verdâtre et solaire. Quand bien même au beau milieu de cette verdure, une jolie nonne juvénile vêtue d'une robe ecclésiastique azur savoure son épanouissement en cueillant une gerbe de fleurs sauvages et en écoutant le sifflotement des oiseaux (pour un peu, on se croirait presque dans Blanche Neige... ! Te jure). Mais l'ambiance agréablement angélique va brusquement virer de ton avec l'apparition d'un homme dans sa plus simple apparence ! Dès lors, Marie décide de fuir précipitamment cette ombrageuse présence !
            
                                        

Passé l'exposition de ce climat hybride, Satanico Pandémonium va pouvoir concrétiser son intrigue et dépeindre le portrait déliquescent d'une religieuse terrifiée à l'idée de se laisser séduire par l'entité du mal car irrésistiblement attirée par la luxure jusqu'aux fantasmes les plus répréhensibles (la pédophilie est par ailleurs ouvertement mise en exergue). Dans une première mesure, révulsée par ses désirs, elle décide de se châtier en s'infligeant diverses flagellations et scarifications corporelles. Mais fugacement, Marie ne pourra pas longtemps décliner le mal qui s'est insinué en elle depuis l'influence de ce mentor perfide. S'ensuit donc une série d'expériences sexuelles saphiques, voires même  pédophiles donc, à l'instar de son expérience ultra malsaine avec un mineur réunit à proximité d'un lac que Marie s'empressera d'embrasser sur la bouche après l'avoir provoqué. Mais le plus scabreux est à venir lorsque un peu plus tard... Une séquence ahurissante d'audace érotique culmine avec un meurtre atroce graphiquement gorasse ! Qui plus est, la répétition interminable des coups de couteau assénés sur la victime incommode avec persistance le spectateur gêné par ces corps ensanglantés !  Autant dire que ces séquences aussi couillues que dérangeantes continuent de choquer aujourd'hui, d'autant plus que l'ambiance démoniale sous jacente est rehaussée d'une bande son à la fois dissonante et gutturale. Un climat d'autant plus licencieux qu'il se déroule sous la hiérarchie d'une doctrine catholique complètement bafouée par la présence du Malin venu contaminer cette innocente résidence. L'oeuvre à ne pas mettre entre toutes les mains demeure d'autant plus corsée en terme d'imagerie gore putassière et de déviance sexuelle qu'elle y profane le corps ecclésiastique de souche Mexicaine.

                                      

Mais au-delà de la crédibilité de son contexte religieux hautement délétère, on peut autant saluer l'interprétation de l'étrange et ravissante Cecilia Pezet portant le film à bout de bras car y exacerbant une aura malsaine indécrottable de par sa douce apparence sournoisement provocante. La trajectoire évolutive de sa dépravation morale étant bâtie sur son accoutumance, son addiction irrésistible au mal qu'elle ne parvient ni à refréner ni à déjouer. En dehors de l'incroyable portrait de cette religieuse hantée par son refoulement sexuel que Gilberto Martinez Solares filme avec une attention somme toute scrupuleuse, il dénonce au passage le racisme intenté à certaines nonnes issues de l'esclavage ainsi que les pratiques barbares d'une juridiction inquisitrice (créée de prime abord par l'église catholique romaine !) lorsque la coupable suspectée de pactiser avec le diable y était violemment flagellée.

                                      

La Possédée du Vice. 
Nanti d'une photo infiniment éclatante, avec, autour de son foyer gothique la scénographie onirique d'une nature d'Eden, Satanico Pandemonium demeure sans conteste un sommet de la Nunsploitation à découvrir d'urgence pour l'amateur d'objet sulfureux à odeur de naphtaline. Son ambiance déviante davantage méphitique, l'audace de son imagerie sexuelle et de ses thèmes abordés (dont la pédophilie donc) ainsi que les yeux effarouchés de la saisissante Cecila Pezet convergent au poème pervers atour des thèmes de la peur du trépas, de l'angoisse de l'influence du Mal, de l'apostasie et du refoulement sexuel. Une bizarrerie tex-mex à la fois complètement frappadingue et redoutablement burnée, à faire connaître au plus grand nombre.   

*Bruno
16.07.20
25.03.11. 1679 v

mercredi 15 juillet 2020

Relic

                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Natalie Erika James. 2020. Australie/U.S.A. 1h29. Avec Emily Mortimer, Robyn Nevin, Bella Heathcote, Chris Bunton, Jeremy Stanford.

Sortie salles France: ?. Sundance Festival: 25 Janvier 2020. Australie: 10 Juillet 2020

FILMOGRAPHIENatalie Erika James est une réalisatrice et scénariste américaine. Relic est son premier long-métrage réalisé en 2020.


"La vieillesse devrait brûler et se déchaîner à la tombée du jour ; Rager, rager contre la lumière qui meurt."
Curieuse oeuvre indépendante réalisée par la néophyte Natalie Erika James, Relic aborde le huis-clos horrifique sans effets de manche et encore moins de fioriture eu égard de son climat d'étrangeté crépusculaire collant à la semelle des protagonistes. La cinéaste se résignant au pouvoir de suggestion pour impressionner le spectateur à la fois inquiet et intrigué par une succession d'évènements imbitables. S'agit-il d'hallucinations collectives ? D'une présence surnaturelle tapie dans l'ombre des corridors ? D'une rombière souffreteuse peu à peu habitée par la démence ? Tant et si bien que le pitch nous retrace la lente dérive aux enfers d'une fille et de sa génitrice tentant de prêter main forte à la mère sclérosée de cette dernière souffrant d'Alzheimer. Or, durant leur séjour au sein de sa demeure champêtre confinée dans les bois, Kay et Sam vont témoigner d'évènements ombrageux davantage inhospitaliers. Jouant à fond la carte d'un suspense anxiogène auprès des va-et-vient de la mère et de sa fille visitant indépendamment chaque pièce de la demeure avec une appréhension davantage palpable, Relic parvient efficacement à exploiter les codes du genre de par son habile gestion d'une angoisse sensiblement oppressante, voir parfois même terriblement réaliste (la probable présence mortifère sous le lit).


Ainsi, en dépit de la routine de cette succession d'excursions en vase clos que cumulent nos héroïnes, Natalie Erika James entretient d'autant plus un mystère constant quant à l'origine de ses ondes délétères que nos protagonistes perçoivent parfois visuellement (des taches bleues et noires) en s'efforçant de prémunir la grand-mère erratique. Sans révolutionner le genre, Relic parvient donc modestement à captiver intelligemment dans sa capacité de distiller un climat d'inquiétude blafard, notamment renforcé de ternes éclairages au sein d'un chalet décati en mutabilité ! Ce qui nous amène à fréquenter son ultime demi-heure fraîchement démonstrative, les incidents inexpliqués devenant plus violents et perfides, notamment auprès d'une incroyable course contre la survie que Sam s'efforce de déjouer en interne des cloisons de la bâtisse. Des séquences oppressantes au fort pouvoir malaisant (tout du moins chez les claustrophobes !); qui plus est remarquablement montées, si bien que angoisse et terreur finissent par se rejoindre sous l'impulsion d'une diabolique tension dramatique. Natalie Erika James se réservant en prime de nous offrir la cerise sur le gâteau auprès d'un épilogue anthologique vu nulle part ailleurs (je pèse mes mots à travers cette vision onirico-macabre que n'aurait renié Fulci ou Buttgereit !). Sorte de métaphore sur la dégradation corporelle de la vieillesse et cette peur viscérale d'affronter la mort auprès d'une agonie avancée.


Etonnante petite série B horrifique au potentiel anxiogène indiscutable, Relic respecte le genre dans son refus de céder au spectacle du samedi soir que les ados raffolent en guise de défouloir. Le récit particulièrement métaphorique traitant des thèmes du vampirisme, de la vieillesse, de la maladie et de la mort sous le pivot d'un amour maternel forçant le respect. Tour à tour inquiétant, malsain et parfois terrifiant, il s'agit donc d'un premier essai prometteur que la réalisatrice s'efforce de mettre en exergue en transplantant le drame psychologique dans un cadre cauchemardesque. A découvrir. 

😉 à Fred Serbource ^^
*Bruno

mardi 14 juillet 2020

Lunes de Fiel

                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site cinemapassion.com

"Bitter Moon" de Roman Polanski. 1992. France/Angleterre/U.S.A. 2h19. Avec Hugh Grant, Kristin Scott Thomas, Emmanuelle Seigner, Peter Coyote, Luca Vellani.

Sortie salles France: 23 Septembre 1992

FILMOGRAPHIE: Roman Polanski est un réalisateur, producteur, comédien, metteur en scène de théâtre et d'opéra et scénariste franco-polonais américain. Il est né le 18 Août 1933 à Paris.
1962: Le Couteau dans l'eau. 1965: Répulsion. 1966: Cul de sac. 1967: Le Bal des Vampires. 1968: Rosemary's Baby. 1971: Macbeth. 1972: Week-end of a champion. 1972: Quoi ? 1974: Chinatown. 1976: Le Locataire. 1979: Tess. 1986: Pirates. 1988: Frantic. 1992: Lunes de fiel. 1994: La Jeune fille et la mort. 1999: La 9è porte. 2002: Le Pianiste. 2005: Oliver Twist. 2010: The Ghost Writer. 2011: Carnage. 2013: La Vénus à la fourrure. 2017 : D'après une histoire vraie. 2019 : J'accuse.


"Je ne connais pas d'autre événement qui cause autant de douleur et de destruction, et qui est aussi peu compréhensible, que la fin de l'amour."
Romance passionnelle érigée de la manière la plus provocatrice, cruelle et vrillée, Lunes de Fiel dérange de manière aussi personnelle qu'inhabituelle à travers sa palettes de sentiments contradictoires piqués à vif. Dans la mesure où les émotions humaines sont retranscrites avec un réalisme rugueux eu égard de la descente aux enfers de Mimi en proie à la domination de son époux devenu malgré lui masochiste pervers, faute de son incapacité à se débarrasser de cet amour éploré. Si bien que Roman Polanski maîtrise son sujet universel (les rapports de soumission/domination du couple et l'amour inégal que puisse échanger l'un des deux lors d'une quotidienneté triviale) sous l'impulsion d'un quatuor de comédiens totalement investis dans leur fonction félonne. Mais au-delà des présences magnétiques de Hugh Grant et de Kristin Scott Thomas en couple introverti à deux doigts de chavirer de par leur frustration sexuelle et d'épanouissement, et de Peter Coyote en amant abusif gagné par le mépris puis le remord, Mathilde Seigner explose littéralement l'écran à chacune de ses apparitions charnues.


Entre lascivité torride (quel fluide déhanchement lors de ses danses endiablées !), candeur éplorée puis vengeance opiniâtre de dernier ressort. Roman Polanski nous illustrant 2h20 durant le déclin d'un couple passionnel heurté par la lassitude faute de l'aboutissement de leurs fantasmes (leur soif d'absolu), et ce au mépris de leurs ardents sentiments d'autrefois. Ainsi, à travers leur extravagance démesurée à se crêper le chignon lors d'une succession d'humiliations fétides, Roman Polanski traite de leur ambiguïté morale amoureuse sous l'impulsion de règlements de compte autodestructeurs ("je t'aime, moi non plus", "suis-moi je te fuis, fuis-moi je te suis" au gré d'une vengeance commune). Chacun d'eux souffrant indépendamment à la mesure de leur sensibilité divergente, et ce en se confrontant à leur sadomasochisme avec une amertume (tacite) désespérée. Ce que nous confirmera la radicalité de l'épilogue d'une brutalité difficilement gérable, si bien que l'on quitte précipitamment Lunes de Fiel avec la gueule de bois.


Quelle bizarre folie que la romance en ce monde !
A travers les thèmes sempiternels du désir de séduction et de l'infidélité autour de la névrose du couple compromis par l'hypocrisie, la soumission et l'inanité de la vengeance; Roman Polanski  perturbe sans fard à travers son vérisme à la fois mélancolique et cauchemardesque quant à l'acrimonie de l'épouse réduite à une intolérable négligence. Tant et si bien que la complexité de cet amour passionnel peut parfois mener à la plus tragique des fatalités lorsque la culpabilité émane des 2 camps. Une oeuvre singulière envoûtante difficilement empathique, à réserver toutefois à un public préparé du fait de son intensité dramatique sporadique. 

*Bruno
2èx

lundi 13 juillet 2020

Les Félins

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site alamyimages.fr

de René Clément. 1964. France. 1h37. Avec Alain Delon, Jane Fonda, Lola Albright, Sorrell Booke, Carl Studer.

Sortie salles France: 12 Juin 1964

FILMOGRAPHIERené Clément est un cinéaste français, réalisateur et parfois coscénariste, né le 18 mars 1913 à Bordeaux, décédé le 17 mars 1996 à Monaco. 1946 : La Bataille du rail. 1946 : Le Père tranquille. 1947 : Les Maudits. 1949 : Au-delà des grilles. 1950 : Le Château de verre. 1952 : Jeux interdits. 1954 : Monsieur Ripois. 1956 : Gervaise. 1958 : Barrage contre le Pacifique. 1960 : Plein soleil. 1961 : Quelle joie de vivre. 1963 : Le Jour et l'Heure. 1964 : Les Félins. 1966 : Paris brûle-t-il ? 1969 : Le Passager de la pluie. 1971 : La Maison sous les arbres. 1972 : La Course du lièvre à travers les champs. 1975 : La Baby-Sitter.


Jeu de pouvoir, de séduction et de manipulation sous la mainmise d'un quatuor d'amants maudits, Les Félins n'a pas usurpé sa réputation de classique du genre (au sens noble du terme) tant René Clément s'y entend pour nous amener à le suivre sur les pentes d'un vénéneux thriller à suspense. Tant auprès de la solidité de sa mise en scène (on peut également vanter l'incroyable géométrie de son montage véloce lors des scènes d'action ou de suspense oppressant) que de la force d'expression de ces acteurs communément habités par un ardent désir de courtiser leur partenaire. On peut d'ailleurs même parler de film d'acteur auprès de sa direction hors pair, tant et si bien que l'intrigue sert presque d'alibi pour cumuler les confrontations psychologiques entre sexes opposés. Marc, playboy en fuite après avoir séduit l'épouse d'un illustre mafieux, étant hébergé dans la demeure de la riche veuve Barbara accompagnée de sa domestique Melinda. Mais leur étrange relation bâtie sur la séduction, la jalousie, le mensonge et la trahison va tout remettre en question sous l'impulsion d'un certain "Vincent" planqué dans la bâtisse.


Ainsi, à travers cette intrigue tortueuse fertile en règlements de compte "verbaux", René Clément y tisse (de prime abord) une toile d'araignée autour du personnage de Marc que campe avec charisme de séducteur inné l'immense Alain Delon. Véritablement inspiré à nous radiographier une poignée de personnages peu recommandables à travers leur esprit vénal dénué de moralité, le réalisateur compte sur les tempéraments envieux de Lola Albright et de Jane Fonda (bon Dieu quelle charme suave à travers la tiédeur de ses yeux concupiscents) pour faire monter la tension au compte compte eu égard de leur rivalité tacite à s'approprier Marc en guise d'amant. Quand bien même le personnage le moins influent et le plus vulnérable du quatuor n'aura pas dit son dernier mot à travers son besoin de s'affirmer d'une manière autrement vindicative. Si bien que les rôles perfides finiront par s'inverser auprès de ce dangereux chassé-croisé d'adultère criminogène.


Diabolique thriller charnel transcendé du charisme "félin" de ces acteurs criants de sensualité trouble, Les Félins n'a rien perdu de son intensité au fil d'un vénéneux jeu du chat et de la souris conçu sur le pouvoir de séduction. Un tableau peu flatteur sur les rapports trompeurs hommes/femmes dans leur désir égotiste de possessivité et de domination.

*Bruno

jeudi 9 juillet 2020

The Woodsman

                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site buddy-movierepack.blogspot.com

de Nicole Kassell. 2004. U.S.A. 1h27. Avec Kevin Bacon, Yasiin Bey, Eve, Kevin Rice, Michael Shannon, Hannah Pilkes, Carlos Leon, Jessica Nagle, Kyra Sedgwic, Benjamin Bratt.

Sortie salles France: 15 Mars 2006. U.S: 25 Février 2005

FILMOGRAPHIENicole Kassell, née en 1972 à Philadelphie, est une réalisatrice américaine. 2002: The Green Hour (court-métrage). 2004 : The Woodsman. 2011 : A Little Bit of Heaven.


Quelle est la pire chose que vous ayez jamais faite ?
Traitant du thème oh combien scabreux de la pédophilie avec en tête d'affiche l'illustre Kevin Bacon, The Woodsman aurait facilement pu sombrer dans le produit racoleur s'il n'eut été réalisé par une cinéaste aussi indépendante que talentueuse. Car outre l'incroyable prestation cérébrale de notre acteur habité par son rôle épineux (probablement le rôle le plus probant de sa carrière !), le tact de la mise en scène posée nous scotche au siège à travers sa fine étude psychologique d'un pédophile en réinsertion sociale. Autrefois coupable d'attouchements sur deux fillettes de 10 et 12 ans, Walter tente aujourd'hui sa seconde chance après avoir purgé une peine de 12 ans de réclusion. Recruté en tant  qu'ouvrier dans une entreprise, il se lie d'amitié avec la force de caractère Vicki sans toutefois lui avouer son passé de criminel sexuel (tout du moins lors de leurs premiers rapports). D'une intensité psychologique rigoureuse à travers le profil déviant de ce pédophile en constante remise en question,  The Woodman nous dérange lourdement à travers ce questionnement ardu sur sa plausible réhabilitation.


Totalement immergé dans son introspection morale par le biais de sa quotidienneté morose (un appartement blafard dénué de mobilier avec, en face de sa fenêtre, une cour d'école en guise de provocation !); Walter est d'autant plus surveillé par son thérapeute et épié par un flic impassible avide de le remettre derrière les verrous. Seul, l'audacieux soutien de sa nouvelle compagne lui apporte néanmoins un regain de tendresse et d'attention du fait de sa croyance en sa frêle humanité. Mais alors que son entourage professionnel vient se mêler à son passé de délinquant sexuel, Walter est peut-être sur la corde raide de récidiver de par ses regards médisants l'estampillant monstre irrécupérable. Douloureux, âpre et malaisant d'y éprouver une réelle empathie pour ce paraphile hanté par ses démons et apeuré par le réveil de ses pulsions qu'il ne saisit pas; The Woodsman nous illustre sa descente aux enfers avec un humanisme à la fois désespéré et prometteur. Notamment auprès d'une saisissante séquence révélatrice quant à son trouble rapport affectueux avec une fillette de 12 ans victime d'abus sexuels par son paternel ! Tant et si bien que la réalisatrice ose théoriser sur l'éventuelle rédemption des pédophiles les moins dangereux s'efforçant de canaliser leurs pulsions pour ensuite les annihiler au fil d'un travail introspectif de longue haleine.


Remarquable de dextérité, tant auprès de sa mise en scène dépouillée que de la sobriété des interprètes contraints de témoigner de l'évolution morale d'un pédophile en instance de réinsertion, The Woodsman ne nous laisse pas indemne face à nos questionnements sur cette pathologie souvent réputée incurable. Néanmoins traduit ici dans l'espoir, l'optimisme et la rédemption auprès d'un profil humaniste torturé de remord, de culpabilité et d'incompréhension face à sa déviance, The Woodsman ose apporter une main secourable auprès des moins préjudiciables. Du grand cinéma franc-tireur, sans fioriture, entièrement dédié à l'humanisme fébrile de ces personnages antinomiques, entre haine et pardon. 

*Bruno

mercredi 8 juillet 2020

l'Hôtel de la Plage

                                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Michel Lang. 1978. France. 1h50. Avec Sophie Barjac, Myriam Boyer, Daniel Ceccaldi, Michèle Grellier, Bruno Guillain.

Sortie salles France: 11 Janvier 1978

FILMOGRAPHIEMichel Lang est un réalisateur et scénariste français né le 9 juin 1939 à Paris,  décédé le 24 avril 2014 à Saint-Arnoult (Calvados), . 1976 : À nous les petites Anglaises. 1977 : Une fille cousue de fil blanc. 1978 : L'Hôtel de la plage. 1980 : Tous vedettes. 1981 : On n'est pas des anges... elles non plus. 1982 : Le Cadeau. 1985 : À nous les garçons. 1986 : L'Étincelle. 1987 : Club de rencontres. 1990 : Édouard et ses filles - (TV). 1991 : Duplex (TV). 1991 : Mascarade (TV). 1992 : Le Fils d'un autre (TV). 1992 : Mord im Atomkraftwerk (TV). 1992 : Un mort très convenable (TV). 1994 : Les Faucons (TV). 1995 : Baldipata (TV). 1995 : Bébé coup de foudre (TV). 1997 : Sans cérémonie (TV). 2002 : Louis et les enfants perdus, épis 5, Sais 3 Louis la Brocante (TV).


Peu diffusé à la TV alors qu'à l'époque de sa sortie il cumula pas moins de 2 771 917 entrées; l'Hôtel de la plage vaut mieux que l'oubli qu'il se coltine injustement depuis des décennies. Si bien que selon mon jugement de valeur il me parait aussi attachant et ludique que le 1er volet des Bronzés de Patrice Lecomte auquel il emprunte le même contexte estival au sein d'une commune trajectoire narrative.  Michel Lang retraçant les villégiatures de français moyens ayant loué une chambre d'hôtel à proximité d'une plage le temps de leurs semaines de congés. Véritable hommage intergénérationnel aux vacances d'été sous l'impulsion mélancolique de tubes des années 70 (Mort Shuman, Sheila, Alain Souchon entre autre), l'intrigue limpide fleure bon l'insouciance et l'exaltation libertaire à travers les adultères et fourberies sentimentales que nos vacanciers amorcent en guise d'évasion. L'attachante réussite de cette romcom émanant notamment de son rythme trépidant à cumuler (sans lassitude) sur un ton pittoresque moult situations romanesques au sein d'un cadre exotique de club de vacances.


Au-delà de l'émotive sincérité de Michel Lang à inscrire sur pellicule un témoignage mélancolique sur une période révolue conçue sur la simplicité des rencontres et retrouvailles amicales autour de slows ou d'un verre au café, les attachants comédiens (Sophie Barjac, Myriam Boyer, Daniel Ceccaldi, Guy Marchand et la jeunette Anne Parillaud) affichent une bonne humeur à la fois expansive et sereine à travers leurs péripéties rocambolesques à flirter avec les aventures impromptues. On s'étonne même parfois de l'audace de certaines séquences d'attouchements, voires de harcèlement sexuel que la ligue féministe d'aujourd'hui proscrirait fissa. Quand bien même Michel Lang ose aborder le thème sulfureux de la différence d'âge à travers la liaison sentimentale entre une charmante quadra et deux jeunes de 18 ans que l'un d'eux parviendra finalement à séduire jusqu'au coït. Mais Michel Lang, très attaché à sa fidèle retranscription historique, ne sombre jamais dans la trivialité pour le plaisir de choquer. Si bien que ces séquences charnelles susnommées font preuve d'un réalisme aussi innocent que touchant à travers les sentiments ardents des personnages finalement férus de tendresse et de reconnaissance, aussi outrés soient leurs comportements incorrects.


Un été de porcelaine
Fort agréable à suivre, notamment grâce à la sobriété des comédiens d'un peps infaillible (tant juvéniles que plus âgés), l'Hôtel de la plage est une bouffée d'air frais au sein de la comédie chorale parfois retranscrite avec une poignante nostalgie. A revoir avec le pincement au coeur donc, surtout pour ceux ayant vécu leur enfance ou leur adolescence au coeur des années 70. 

*Bruno

mardi 7 juillet 2020

Le Vampire de ces Dames

                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site buddy-movierepack.blogspot.com

"Love at First Bite" de 1979. U.S.A. 1h36. Avec George Hamilton, Susan Saint James, Richard Benjamin, Dick Shaw, Sherman Hemsley, Art Johnson, Isabel Sanford.

Sortie salles France: ? U.S: 27 Avril 1979.

FILMOGRAPHIE: Stanley John Dragoti, dit Stan Dragoti, est un réalisateur et scénariste américain né le 4 octobre 1932 à New York et mort le 13 juillet 2018 à Los Angeles. 1972 : Billy le cave. 1976 : McCoy (série télévisée). 1979 : Le Vampire de ces dames. 1983 : Mister Mom. 1985 : L'Homme à la chaussure rouge. 1989 : Touche pas à ma fille. 1991 : L'Équipe des casse-gueule.


Sans jamais rivaliser avec les meilleures réussites du genre (Dr Jerry et Mr Love, Le Bal des Vampires, Frankenstein Junior et le plus récent Vampires en toute intimité), le Vampire de ces dames est une charmante et sympathique parodie, notamment auprès de ces attachants personnages se prêtant au jeu de la déconnade avec un humour bonnard. Tant auprès de George Hamilton en vampire dandy anachronique plutôt inoffensif, de l'envoûtante Susan Saint James (quelle sombre beauté spontanée !) en maîtresse caractérielle timidement influencée par l'amour éternel, de Richard Benjamin en Docteur revanchard endossant la double fonction de chasseur de vampire et d'amant éploré et de Arte Johnson en domestique badin au rictus démonial. Assurément le personnage le plus pittoresque de l'équipe à travers son naturel inné d'y pouffer de rire sous l'impulsion de ses répliques sardoniques.


Quant à l'intrigue éculée centrée sur notre triangle amoureux mais transplantée dans notre monde contemporain, elle se permet quelques libertés afin d'y injecter quelques touches d'originalité (le vampire doit ici mordre à 3 reprises sa proie pour qu'elle devienne immortelle et s'alloue de pouvoirs télékinésiques pour moderniser le mythe). Notamment auprès de la caractérisation borderline du petits fils de Van Helsing endossant le double rôle susnommé. Mais comme de coutume au sein du genre casse-gueule de la parodie parfois trop irrévérencieuse, tout n'est pas du meilleur goût, à l'instar du duel d'hypnose dans le restaurant d'une drôlerie plutôt lourdingue. Rien d'alarmiste pour autant si bien que l'on préserve fréquemment le sourire (et les rires) aux lèvres à travers sa pléthore de situations cocasses dénuées de prétention. Le méconnu Stan dragoti emballant donc efficacement son film de par son rythme fougueux (les acteurs s'en donnant à coeur joie sans se complaire dans l'outrance ou les effets de manche) et sa sincérité d'y traiter le mythe avec une bonne humeur et dérision tantôt romanesque (avec en filigrane une réflexion sur la peur de l'engagement). A revoir sans se prendre la tête.

*Bruno

lundi 6 juillet 2020

Je veux manger ton pancréas

                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Kimi no suizō o tabetai" de Shō Tsukikawa. 2017. Japon. 1h50. Avec Shun Oguri, Keiko Kitagawa, Takumi Kitamura, Minami Hamabe.

Sortie salles France: ? Japon: 28 Juillet 2017 

FILMOGRAPHIEShō Tsukikawa est un réalisateur et scénariste japonais. 2017: Je veux manger ton pancréas.


"Le plus grand échec est de ne pas avoir le courage d'oser"
Mélo existentiel d'une intensité dramatique à couper au rasoir, Je veux manger ton pancréas est un moment de cinéma épuré touché par la grâce. De par la candeur du duo romantique apprenant à se connaître par l'entremise de la maladie mortelle. La jeune Kyoko étant condamnée au moment même de faire connaissance avec l'introverti de son lycée que tout le monde pointe du doigt de par sa différence asociale. Poignant, émouvant, bouleversant, déchirant sans que rien n'y soit programmé, Je veux manger ton pancréas est une ode à l'amour le plus virginal et salvateur; eu égard de l'initiation morale du lycéen parvenant peu à peu à s'affirmer grâce à sa tendre relation qu'il partage avec Kyoko. Ainsi, à travers les thèmes sinistrosés de la maladie et du deuil, Shō Tsukikawa transfigure le portrait de ce duo d'amants aux caractères fort distincts. Kyoko endossant une jeune fille sémillante et spontanée au point d'y dévorer la vie à pleines dents, quand bien même son compagnon est un solitaire taciturne totalement replié sur lui-même. D'une fragilité à fleur de peau à travers la retranscription de leurs sentiments intimes que le lycéen peine de prime abord à divulguer, Je veux manger ton pancréas ne cesse de prodiguer la valeur universelle de l'amour de par l'apprentissage d'une complémentarité amicale (s'épauler et se soutenir d'après l'enjeu du deuil).


Et ce à travers les vecteurs de la communication, de la confiance, du partage et de la confidence (notamment auprès de leur jeu "action/vérité"). Si bien que Sho Tsukikawa relate en toute simplicité cette romance passionnelle par le biais d'une pudeur humaine à fleur de peau quant au regard terne du lycéen. Mais sans pour autant se compromettre dans une complaisance sirupeuse, le réalisateur compte sur le tempérament fringant de Kyoko pour mettre en exergue ses sentiments d'exaltation teintés d'onirisme existentiel. Tant et si bien que nous avions réellement l'impression de découvrir à travers ce personnage d'animation un être de chair et de sang de par son humanisme incandescent à ébranler la vie de son compagnon autiste bientôt apte à embrasser le monde. On peut d'ailleurs en dire autant de ce dernier délivrant face écran ses expressions timorées avec une émotion tangible, voire sensorielle. Notamment en tenant compte de son évolution morale optimiste, dans la mesure où celui-ci finira par trouver le courage d'oser déclarer sa flamme amicale à la meilleure amie de Kyoko qu'elle perdure à juger en guise de protection. 


L'amour de la vie est la véritable force à protéger.
D'un lyrisme parfois enchanteur, mais surtout d'une acuité émotionnelle capiteuse à travers son sentiment d'urgence d'aimer et du bonheur de l'instant présent, Je veux manger ton Pancréas demeure probablement l'un des plus beaux poèmes romantiques imprimés sur écran Car le récit a beau être limpide et sa trajectoire fataliste (attention toutefois au coup de théâtre cinglant à mi-parcours !), l'émotion fulgurante qui s'y extrait la transfigure sous l'impulsion d'une vibrante caractérisation humaine militant pour la valeur de l'amour afin de tenir compte du sens de la vie ("aimer/être aimé, "donner/recevoir", encore faut-il apprendre à aimer !). Car ça n'est qu'à travers les contacts et les rapports humains que la réalité de la vie nous apparaît probante. 

Dédicace à Frederic Serbource.
*Bruno 

jeudi 2 juillet 2020

Le Jour de la fin des Temps / La Nuit des Extra-Terrestres

                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"The Day Time Ended" de John 'Bud' Cardos. 1980. U.S.A. 1h20. Avec Jim Davis, Christopher Mitchum, Dorothy Malone, Marcy Lafferty, Scott C. Kolden.

Sortie salles France: 10 Juin 1981. U.S: Novembre 1980.

FILMOGRAPHIE: John 'Bud' Cardos est un réalisateur, acteur et producteur américain, né le 20 Décembre 1929 à Saint Louis, Missouri. 1970: The red, white, and black. 1971: Drag Racer. 1971: The Female Bunch (non crédité). 1977: L'Horrible Invasion. 1979: The Dark. 1979: Le Jour de la fin des temps. 1984: Mutant. 1988: Act of Piracy. 1988: Skeleton Coast. 1988: Les Bannis de Gor.


Réalisé par John Bud Cardos, un habitué des séries B au rabais à qui l'on doit The Dark, le sympatoche Mutant et surtout l'Horrible Invasion (de loin sa meilleure - et authentique - réussite), le Jour de la fin des temps est une sorte de croisement bisseux de Rencontres du 3è type lorsqu'une famille de fermiers demeurent les témoins de présences extra-terrestres lors d'une nuit spatio-temporelle. Les OVNIS parvenant par instants à brouiller la notion du temps sans que l'on ne sache pour quelle raison équitable. Confinés dans leur demeure en plein désert, ils vont avoir affaire à une multitude d'évènements paranormaux à base de bulles de lumières, de monument triangulaires d'un vert fluorescent (faisant disparaître et réapparaître n'importe quelle présence humaine ou animale), de mini créatures et de monstres gargantuesques filmés en stop motion. De par son ambiance westernienne confinée en plein désert solaire et grâce à l'attachante galerie de persos gogos aux réactions tantôt atones, tantôt hébétées; Le Jour de la fin des Temps prête inévitablement à sourire à travers sa pléthore de séquences facétieuses où des extra-terrestres de toutes formes n'auront de cesse de les harceler tous azimuts.


Et si on peut déplorer la redondance des situations d'harcèlement et d'agressions finalement infructueuses, John Bud Cardos parvient in extremis à relancer modestement l'action grâce à la disparité des OVNIS s'en donnant à coeur joie dans les effets de surprise et ballets féeriques. A l'instar donc de Rencontres du 3è type lorsque des centaines de bulles, de rayons gammas et d'étoiles filantes y forment des esquisses dans l'air et le ciel afin d'ébranler nos personnages en proie à la stupeur (contractée). Tout cela demeure donc gentillet, simplet, gratuit et inoffensif à travers son ambiance bonnard de science-fiction conjuguée au merveilleux et au fantastique, quand bien même les FX artisanaux s'avèrent assez bien fichus dans l'ensemble. Le point le plus fructueux étant les fascinants déplacements des monstres filmés en stop motion que l'on croirait extraits d'un film de Ray Harryhausen si bien que l'on a droit à un moment à un houleux corps à corps, aussi mineure soit leur chorégraphie épique.


Sans laisser de souvenir impérissable, le Jour de la fin des temps se décline donc en sympathique curiosité fantasque sous l'impulsion d'aimables trognes du samedi soir parfois issues de la série TV (Jim Davis en tête, l'inoubliable Josh Ewing de Dallas). Quand au final salvateur à la fois féerique et déconcertant, on accepte pour autant le non-sens du twist fantasmagorique de par sa scénographie aussi flamboyante que dépaysante. N'oubliez donc pas de déposer votre cerveau au vestiaire avant de goûter cette friandise acidulée au charme (agréablement) désuet, tant il n'y a pas grand chose à saisir. 

*Bruno