mercredi 26 mars 2014

Black Christmas / Silent Night Evil Night

                                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site arte.tv

de Bob Clark. 1974. Canada. 1h38. Avec Olivia Hussey, Keir Dullea, Margot Kidder, John Saxon, Andrea Martin, Marian Waldman.

Sortie salles Canada: 11 Octobre 1974. U.S: 20 Décembre 1974 

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Bob Clark est un réalisateur, scénariste, acteur et producteur américain, né le 5 Août 1941 à La Nouvelle-Orléans, en Louisiane (Etats-Unis), décédé le 4 Avril 2007 à Pacific Palisades, en Californie. 1966: The Emperor's New Clothes. 1967: She-Man. 1972: Children Shouldn't play with dead things. 1974: Le Mort-Vivant. 1974: Black Christmas. 1979: Meurtre par décret. 1980: Un Fils pour l'été. 1982: Porky's. 1983: Porky's 2. 1983: A Christmas Story. 1984: Rhinestone. 1985: Turk 182 ! 1987: From the Hip. 1990: Loose Cannons. 1995: Derby (télé-film). 1999: P'tits génies. 2004: SuperBabies.


Pièce fondatrice du psycho-killer, Black Christmas  détourne les codes du genre horrifique avec une perspicacité peu commune. Sa mise en scène affûtée s'opposant aux conventions avec originalité et sens de dérision macabre. Partant de ce simple postulat: des étudiantes d'une résidence sont harcelées au téléphone par un psychopathe et vont disparaître une à une sous l'autorité perplexe de la police, Bob Clark érige sa mise en scène de manière circonspecte afin de faire naître un suspense lattent qui ira crescendo. L'idée retorse génialement exploitée dans ce thriller oppressant part du principe que le tueur s'est réfugié à l'endroit même où les victimes y résident. Une stratégie perfide que l'inconnu sans visage (repéré en caméra subjective) intente afin de mieux les piéger et pouvoir accomplir impunément ses exactions. Planqué dans le grenier après avoir assassiné deux locataires, il n'aura de cesse d'importuner au téléphone ses jeunes filles démunies en attendant de frapper à nouveau au moment opportun. Alors que la populace et la police imaginent que le meurtrier est en externe de la bâtisse en tentant vainement de retrouver la première disparue sous la neige, ce dernier perpétue tranquillement son rituel en se raillant des étudiantes par l'entremise du téléphone (ses divagations verbales provoquent un réel malaise de par sa tonalité à la fois goguenarde et criarde).


Ainsi, ce harcèlement cellulaire est une nouvelle trouvaille que Bob Clark exploite ingénieusement afin de susciter l'anxiété sans avoir recours aux ficelles balisées. Qui plus est, la présence fantomatique de l'assassin suggérée en vue subjective exacerbe ce sentiment d'inquiétude et d'insécurité régie en interne du huis-clos. D'ailleurs, la manière dont il assassine ses victimes sans pouvoir se faire appréhender s'avère également convaincante auprès de son comportement studieux, méthodique, sournois. Une autre astuce ironiquement macabre est notamment utilisée lorsque la première victime inerte est installée au bord d'une fenêtre du grenier devant l'oeil impuissant de la police et des habitants ! Car durant tout le film, les allées-et-venues des témoins autour de la demeure ne prêteront jamais attention à élever la tête pour entrevoir le cadavre ! Au niveau de l'exécution des meurtres, Bob Clark innove encore sans faire preuve d'esbroufe car privilégiant plutôt l'aspect concis ou stylisé de l'acte meurtrier hérité du giallo (je pense à la mise à mort fantasmatique de Barbara durant son sommeil). Toujours voué à casser les codes, le réalisateur introduit notamment quelques séquences pittoresques étonnamment hilarantes lorsque deux flics sont pris d'un fou-rire pour se railler d'un collègue maladroit ne comprenant pas le sens du mot "fellation" ! Enfin, et de manière exponentielle, Bob Clark culmine un final des plus terrifiants où les rebondissements détonnent par leur impact manipulateur tout en nous laissant dans l'interrogation quand au sort réservé à la dernière survivante et la fameuse identité du meurtrier.


Le Sapin a les boules. 
Précurseur des oeuvres notoires Halloween, Terreur sur la Ligne et les ersatz qui tenteront d'émuler la recette, Black Christmas transcende le psycho-killer avec un sens du suspense méticuleux à l'efficacité éprouvée. Un chef-d'oeuvre atypique d'une surprenante modernité dans sa mise en scène roublarde proprement révolutionnaire si bien que ce divertissement au suspense horrifique n'a pas pris une ride.  

*Bruno
16.01.24. 3èx. Vostfr

Récompense: Prix de la meilleure actrice pour Margot Kidder et meilleur montage son pour Kenneth Heeley-Ray, au Canadian Film Awards, 1975.

2 commentaires:

  1. Il semble que la bande annonce soit celle du film "Black Christmas" de 2006 et non pas celle du film de 1974 ;-D Mis à part cela, bon article

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  2. Oups ! C'est sympa de m'avoir averti ! Et merci du compliment ! ^^

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