mercredi 12 mars 2014

The Children. Mention spéciale du Jury au Festival de Strasbourg, 2009

                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site Notrecinema.com

de Tom Shankland. 2008. Angleterre. 1h25. Avec Eva Birthistle, Stephen Campbell Moore, Hannah Tointon, Eva Sayer, William Howes, Rachel Shelley.

Sortie salles France: 21 Octobre 2009. Angleterre: 5 Décembre 2008

FILMOGRAPHIE: Tom Shankland est un réalisateur et scénariste anglais.
2006: No night is too long (télé-film). 2007: Waz. 2009: The Children


Après Waz, un excellent thriller passé inaperçu, Tom Shankland change de registre pour bifurquer vers l'horreur en empruntant la thématique de l'enfant tueur. Dans la lignée du Village des Damnés et plus précisément des Révoltés de l'an 2000, The Children relate la journée de cauchemar de deux familles anglaises réunis dans un cadre bucolique pour fêter le jour de l'an mais sévèrement pris à parti avec leurs propres enfants depuis qu'un éventuel virus s'est infiltré en eux ! Néanmoins, nous ne connaîtrons jamais l'origine de ce mal mystérieux jusqu'à sa conclusion nihiliste. A moins d'avoir sombré dans la démence, nous ne serons jamais ce qu'il en adviendra, d'autant plus que seuls les enfants en furent les principales victimes de cette étrange épidémie. Série B terriblement oppressante à la tension exponentielle, The Children joue dans la cour des grands afin d'y consolider un film d'horreur premier degré. C'est à dire adulte, intègre, froid, tranché, totalement éludé de fioriture, si ce n'est un humour noir terriblement grinçant. Passé l'intro nous présentant la convivialité de jeunes parents préparant les festivités au sein de leur chalet, un climat inquiétant va rapidement s'installer quand la caméra ausculte les regards équivoques de chacun des bambins. 


Semblant épris d'un malaise aussi psychologique que viscéral, leur manière hostile d'observer leur famille provoque une gêne qui va doucement accroître au fil de leurs vicieuses stratégies. Car ce climat suspicieux particulièrement angoissant accroît son intensité lorsque le premier incident meurtrier nous sera dévoilé. Dès lors, le spectateur est pris à la gorge pour témoigner des exactions sanglantes d'assassins en culottes courtes éludés de moindre compassion pour leurs proches. Avec un réalisme cru et une brutalité peu commune, le réalisateur exacerbe des séquences chocs cinglantes nous provoquant un malaise palpable, d'autant plus que de simples enfants en sont ici les principaux tortionnaires ! Qui plus est, avec un esprit jusqu'au-boutiste, Tom Shankland poussera encore plus loin le bouchon de la tolérance en assassinant "brutalement" face écran trois des chérubins. Et si l'intrigue linéaire demeure sans surprise, le réalisateur se raccroche fort habilement à l'efficacité d'une succession d'évènements sanglants s'enchaînant sans répit pour y parfaire un survival brut de décoffrage. Déboussolés et pris de stupeur de par la gravité des incidents meurtriers, la plupart des adultes se refuse à admettre la culpabilité de leurs enfants et finissent donc par se rejeter la faute l'un sur l'autre avant de pointer du doigt la jeune adolescente Casey (l'unique témoin ayant compris le comportement assassin des enfants). Au décor réfrigérant d'une neige endeuillée, un sentiment de claustration s'y fait notamment ressentir quand les derniers survivants doivent s'isoler à l'intérieur de la maison pour tenter de s'y protéger. Des séquences tendues d'une intensité terrifiante parfois difficilement supportable psychologiquement parlant, notamment lorsque la violence intolérable des actes meurtriers s'y confondent entre adultes et enfants. 


D'un réalisme brutal dans sa violence radicale, The Children met les nerfs à l'épreuve pour nous horrifier en provoquant un vrai malaise face à la responsabilité infantile de nos anges exterminateurs ! Il en résulte inévitablement un film-choc d'une redoutable efficacité, une référence confinée aux archives du genre, à ne pas mettre toutefois entre toutes les mains du fait de sa rigueur émotionnelle franchement éprouvante. 

Bruno 
3èx. Vostfr

Récompense: Mention spéciale du Jury lors du Festival européen du film fantastique de Strasbourg, 2009.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire