mercredi 14 février 2018

FASTER, PUSSYCAT ! KILL ! KILL !

                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site commons.wikimedia.org

de Russ Meyer. 1965. U.S.A. 1h23. Avec Tura Satana, Haji, Lori Williams, Susan Bernard, Stuart Lancaster

Sortie salles France: 24 Avril 1985. U.S: 6 Août 1965

FILMOGRAPHIE: Russell Albion Meyer (né le 21 mars 1922 à Oakland en Californie et mort le 18 septembre 2004 à Hollywood Hills en Californie) est un réalisateur, scénariste et photographe américain. 1950: The French Peep Show. 1959: L'Immoral Mr. Teas. 1959: This Is My Body. 1960: Naked Camera. 1961: Ève et son homme à tout faire. 1961: Erotica. 1962: Wild Gals of the Naked West ou The Immoral West and How It was Lost. 1963: Europe in the Raw. 1963: Heavenly Bodies! 1963: Skyscrapers and Brassieres. 1964: Lorna, l'incarnation du désir. 1964: Fanny Hill. 1965: Le Désir dans les tripes. 1965: Motorpsycho. 1965: Faster, Pussycat! Kill! Kill! 1966: Mondo Topless. 1967: L'Ile des Désirs. 1967: Bonjour les Filles. 1968: À corps perdu. 1968: Vixen. 1969: Cherry, Harry and Raquel. 1970: La Vallée des Plaisirs. 1971: The Seven Minutes. 1972: Serpent noir. 1975: Supervixens.1976: Mega Vixens. 1978: Who Killed Bambi? 1979: Ultra Vixens. 2001: Pandora Peaks.


B movie culte au sens étymologique, Faster pussycat ! Kill ! Kill ! est un immense défouloir de mauvais goût assumé, de violence gratuite et d'immoralité putassière ! J'imagine donc le choc que la génération 60 eut pu éprouver face au contenu si transgressif, ultra provocateur du spectacle de samedi soir qu'elle fréquentait comme de coutume dans les drive-in. Magnifiquement filmé dans un noir et blanc stylisé et baignant dans un climat à la lisière de l'irréel, Russ Meyer nous compile des cadrages iconiques que d'autres cinéastes s'inspireront par la suite (Tarantino évidemment auquel ce dernier voue un véritable culte et compte depuis toujours en réaliser une déclinaison polychrome !). Quand à l'intrigue excentrique, bête et foncièrement méchante, elle ne s'avère qu'un prétexte pour mettre en exergue les affrontements impérieux d'un trio de femmes criminelles que l'on croiraient sorties d'une bande-dessinée pour adultes. 


Russ Meyer vouant en prime un fétichisme pour ses bimbos plantureuses (poitrine opulente à l'appui !) avides de liberté, de vitesse et de vindicte sur les machistes égrillards. Et pour cause, après avoir froidement assassiné un jeune pilote de course et kidnappé sa compagne, nos donzelles (elles se prennent franchement pour le centre du monde !) poursuivent leur périple dans le désert pour tenter de soutirer le magot d'un trio de mâles aussi marginaux. A une exception près tant et si bien que l'un d'eux parviendra tout de même à s'improviser redresseur de torts lors de confrontations aussi musclées que sauvages. Laissant libre court à un déchaînement de violence triviale rehaussé de réparties aux allusions souvent salaces, Faster Pussycat... se condense en jeu de massacre entre mâles et femelles avec une dérision résolument sardonique. Si bien que le spectateur, à la fois déconcerté, dépaysé, amusé, choqué, s'étonne parfois de la frénésie un peu crue de certaines exactions d'une inventivité incongrue. Je songe par exemple à la tentative de meurtre du mastard psychotique tentant de repousser par la simple force de ses poignées un bolide enragé patinant sur le sable pour s'efforcer de l'écraser ! Une séquence improbable parvenant à rendre crédible et terriblement intense une situation dégénérée de guérilla des sexes !


Femmes Criminelles !
Follement déjanté, décomplexé, vulgaire, fun, débridé, pervers, sexy, Faster, Pussycat! Kill ! Kill ! redéfinit le terme "culte" avec une personnalité infiniment insolente. Si bien qu'en l'occurrence on reste surpris par son incroyable modernité, tant auprès de son esthétisme fétichiste que de sa liberté de ton militant avec une ironie provocatrice pour le féminisme le plus totalitaire. Bref, ni plus ni moins un chef-d'oeuvre de subversion, vrillé et cartoonesque, à la facture rétro hyper distinguée ! 

* Bruno
2èx

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire