de Jaromil Jireš. 1970. Tchécoslovaquie. 1h17. Avec Jaroslava Schallerová, Helena Anýzová, Petr Kopriva, Jirí Prýmek, Jan Klusák, Libuse Komancová.
Sortie salles France: 23 Février 1972. Tchécoslovaquie: 16 Octobre 1970
FILMOGRAPHIE PARTIELLE: Jaromil Jireš est un réalisateur et scénariste tchécoslovaque né le 10 décembre 1935 à Bratislava, décédé le 26 octobre 2001 à Prague (République tchèque).1958 : Horecka. 1959 : Strejda. 1960 : Stopy. 1960 : Sál ztracených kroku. 1962 : Don Spagát. 1963 : Le Premier Cri (Krik). 1965 : Srub. 1966 : Obcan Karel Havlícek. 1965 : Les Petites Perles au fond de l'eau. 1967 : Hra na krále. 1968 : Don Juan 68. 1969 : Tribunál. 1969 : Dedácek. 1969 : La Plaisanterie (Zert). 1970 : Valérie au pays des merveilles. 1972 : ...a pozdravuji vlastovky. 1973 : Leoš Janáček (TV). 1973 : Kasar. 1974 : Il Divino Boemo. 1977 : Talíre nad Velkým Malíkovem. 1978 : Mladý muz a bílá velryba. 1979 : Causa králík. 1980 : Úteky domu. 1980 : Svet Alfonse muchy. 1984 : Prodlouzený cas. 1984 : Katapult. 1985 : Milos Forman - Das Kuckucksei (TV). 1987 : Sidney Lumet: I Love New York (TV). 1987 : Po zarostlem chodnícku. 1987 : F. Murray Abraham (TV). 1991 : Beschreibung eines Kampfes. 1991 : Labyrinth. 1992 : Rekviem za ty, kteri prezili. 1992 : Hudba a víra (TV). 1992 : Hudba a bolest (TV). 1994 : Helimadoe. 1995 : Ucitel tance. 1999 : Dvojrole.
"La grâce, plus belle encore que la beauté !"
Diamant culte natif de la Tchécoslovaquie, Valérie au pays des Merveilles transfigure les composants de la féerie et du fantastique macabre par le biais d'une allégorie sur la perte de l'innocence. Dénué de compréhension, faute d'une intrigue hermétique sans fil conducteur (ou alors si peu); Valérie... se vit et se contemple à l'instar d'un rêve éveillé que l'héroïne chrysalide fantasme lors d'un enchaînement de situations érotiques tantôt capiteuses, tantôt scabreuses. Car abordant non sans audace et provocation (sans complaisance ni vulgarité) les thèmes du saphisme et les tabous de l'échangisme (vaguement allusif), de l'hébéphilie et de l'inceste (l'héroïne semble perturbée, pour ne pas dire traumatisée par des parents sexuellement abusifs, en prime de son frère épris de sentiments pour elle), Jaromil Jireš privilégie une fulgurance formelle pour nous envoûter la vue et l'ouïe au rythme des mélodies classiques (oh combien entêtantes !) de Luboš Fišer.
Chaque plan résolument pictural oscillant sensualité candide et symbolisme mortifère si bien que Lubos Fiser ne laisse rien au hasard auprès de l'architecture des décors domestiques ou de sa nature épure semblable au jardin d'Eden. A ce titre, Valérie au pays des merveilles demeure l'une des oeuvres les plus génialement décorées de l'histoire du cinéma doublée d'une expérience sensorielle à la fois fascinante, déroutante, inoubliable auprès d'une religion véreuse nantie de pulsions sexuelles déviantes ! De par la puissance évocatrice de ses images fantasmatiques et la beauté opaline de la troublante comédienne Jaroslava Schallerová (sobrement hantée par son rôle), Valérie au pays des Merveilles nous illumine les yeux dans maelstrom d'émotions aussi diaphanes qu'allègrement lascives.
* Bruno20.04.25. 3èx
"Où le péché abonde, la grâce surabonde."
Fort de sa fulgurance fantasmagorique que le cinéaste (méconnu chez nous) est parvenu à matérialiser sous l'oeil de sa caméra charnelle, Valérie au pays des merveilles constitue une expérience cinégénique à la fois concupiscente, déconcertante, ensorcelante, irréelle. Tant pour son climat d'étrangeté indicible dépassant notre raison que le florilège d'images érotiques qu'une adolescente en éveil sexuel tente sensiblement d'apprivoiser dans sa psyché névrosée. En tout état de cause, ce poème auteurisant ne peut laisser indifférent comme l'a justement prôné son Grand Prix au Festival de Bergame l'année même de sa sortie historique. C'est d'ailleurs peut-être l'un des plus beaux films du monde, visuellement parlant.
* Bruno
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