jeudi 8 février 2018

LE SANG DES HEROS

                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site seriebox.com

"The Blood of Heroes" de David Webb Peoples. 1989. 1h30. Avec Rutger Hauer, Joan Chen, Vincent D'Onofrio, Delroy Lindo, Gandhi MacIntyre.

Sortie salles France: 20 Février 1991. U.S: 23 février 1990 

FILMOGRAPHIEDavid Webb Peoples est un scénariste, monteur, réalisateur et producteur américain né le 9 février 1940 à Middletown dans le Connecticut. 1969 : How We Stopped the War (Doc court). 1989 : Le Sang des héros.


Personne ne se souvient plus de l'âge d'or du 20è siècle, ni de sa technologie, ni de la guerre qui a suivi. Personne ne sait plus quand le Jeu a commencé, ni pourquoi les joueurs se servent d'un crane de chien. 

Film maudit s'il en est, de par son invisibilité depuis sa discrète sortie salles (mais aussi Vhs !) et sa réputation timorée auprès de quelques fans, Le Sang des Héros empreinte la sobre démarche de la série B ludique avec une vibrante sincérité. Car surfant sur le filon du genre post-apo initié par la saga Mad-Max, Le Sang des Héros relate avec une grande simplicité le périple d'une poignée de combattants participant à un jeu sportif ultra violent, pour ne pas dire résolument barbare ! A savoir, l'affrontement physique entre deux équipes se disputant le crâne d'un chien pour l'empaler sur un piquet. Tous les coups les plus couards et brutaux étant permis si bien qu'aucune règle n'est exigée afin de renverser l'adversaire ! Autant dire que la brutalité des corps à corps nous impressionne couramment avec un réalisme assez cinglant. Le récit linéaire s'articulant autour des agissements héroïques de Sallow (Rutger Hauer, toujours aussi inquiétant et laconique dans celui d'un guerrier individualiste) et de ses acolytes (dont la nouvelle recrue Kidda en quête d'affirmation combative !) délibérés à multiplier les défis afin d'accéder aux marches d'un plus haut podium.


Celui formé par une ligue tenue secrète qui plus est confinée au fond d'une immense crevasse. D'une grande modestie au niveau des décors (sa scénographie désertique puis enfin romano-victorienne dans le repère caverneux rappelant étroitement le Dôme de Mad-Max 3 !) et de la participation d'attachants seconds-couteaux (Rutger HauerVincent D'Onofrio en guerriers impassibles), le Sang des Héros tire-parti de son intensité formelle grâce au talent du réalisateur s'efforçant de crédibiliser un univers aride de fin du monde évoluant autour d'un enjeu sportif. Ces nouveaux combats de gladiateurs s'avérant la principale distraction du peuple et la préoccupation de ses participants afin de se prouver une nouvelle raison d'exister. Autrement dit, c'est dans la sueur et le sang que chaque joueur tentent de redorer un sens à leur vie désoeuvrée au gré d'un code d'honneur bâti sur une performance héroïque. Outre l'aspect spectaculaire de ses nombreux combats homériques perpétrés à mains nues et à l'arme blanche, on apprécie autant en background son climat d'isolement et de désespoir que les protagonistes extériorisent de façon sous-jacente lors de leur moment d'intimité (notamment les relations assez ternes entre couples en herbe) et de leur cheminement de survie.


Captivant et immersif de par sa scénographie décharnée prédominante (aussi limités soient les décors habilement suggérés) et empathique auprès de la caractérisation à la fois fragile et pugnace de ces héros de l'apocalypse, le Sang des Héros constitue un excellent spectacle épique et barbare que l'inconnu David Webb Peoples (il s'agit de son unique réalisation) retranscrit avec une franche sollicitude en dépit de l'aspect bricolé de sa réalisation. A découvrir impérativement auprès des fans de raretés post-nuke ! 

* Bruno

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