lundi 8 avril 2013

WILLOW

                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site cinemapassion.com

de Ron Howard. 1988. U.S.A. 2h06. Avec Val Kilmer, Warwick Davis, Joanne Whalley, Jean Marsh, Patricia Hayes, Billy Barty.

Sortie salles France: 14 Décembre 1988. U.S: 20 Mai 1988

FILMOGRAPHIE: Ron Howard est un réalisateur et acteur américain, né le 1er Mars 1954 à Duncan, Oklahoma.
1977: Lâchez les bolides. 1982: Les Croque-morts en folie. 1984: Splash. 1985: Cocoon. 1985: Gung Ho. 1988: Willow. 1989: Portrait craché d'une famille modèle. 1990: Backdraft. 1992: Horizons Lointains. 1994: Le Journal. 1995: Apollo 13. 1996: La Rançon. 1999: En direct sur Ed TV. 2000: Le Grinch. 2001: Un Homme d'Exception. 2003: Les Disparus. 2005: De l'ombre à la lumière. 2006: Da Vinci Code. 2008: Frost/Nixon. 2009: Anges et Démons. 2011: Le Dilemme. 2013: Rush


Produit et co-écrit par Georges Lucas (l'idée de son projet remontant à 1972, bien avant Star Wars !), Willow est une aventure d'héroïc-fantasy qui ne rencontra pas le succès escompté à sa sortie. Puisque Lucas souhaitait que son accueil honorable soit aussi cuisant qu'une production notoire de la trempe d' E.T. Pour desservir l'entreprise, les critiques de l'époque s'avéraient également mitigées. Pourtant, dans l'hexagone, il totalise quand même 2 176 569 entrés et son marché vidéo à l'étranger contribue notamment à favoriser certains bénéfices. Le choix risqué de Lucas d'allouer la réalisation à un cinéaste mercantile habitué des productions balisées pouvait laisser craindre un divertissement populaire dénué de personnalité. En dépit de sa faiblesse narrative éludée de toute surprise, Willow s'avère un formidable divertissement conçu avec panache dans son florilège d'action et d'effets-spéciaux estampillés "Morphing". C'est d'ailleurs la première fois que cette technologie révolutionnaire est utilisée dans un long-métrage. Pour rappel, le Morphing consiste à modifier, devant nos yeux de spectateur, une animation en cours (sans l'effet suggéré du fondu au noir) jusqu'à la transformer vers son stade final. A titre d'exemple, un visage peut se subtiliser à un autre sans l'effet traditionnel d'une coupe technique !


Avec la bonhomie attachante de l'acteur nain Warwick Davies et la mesquinerie irrésistible de Val Kilmer, cette aventure d'héroic fantasy nous enthousiasme par leur complicité impromptue. D'autant plus que le charme indocile de la rarissime Joanne Whalley est un atout supplémentaire pour rendre attractive leur mission dangereuse (préserver la vie d'un bambin contre l'autorité d'une sorcière maléfique) jalonnée d'altercations entre clans rivaux. Si la présence insupportable des deux lutins viennent un peu entacher l'ambiance pittoresque par leurs inepties infantiles, la succession quasi ininterrompue d'action et de cascades homériques rendent l'aventure facilement stimulante. La beauté naturelle de ces vastes paysages néo-zélandais et le florilège de créatures fantastiques qui émaillent le récit imposent une féerie naïve renforcée par l'innovation de ces effets-spéciaux. Et à ce niveau, la bataille finale compromise au sein du château où deux sorcières utilisent communément leurs  pouvoirs magiques pour se confronter ne lésinent pas sur l'imagerie surnaturelle. Le charisme ensorcelant de ces deux alchimistes à l'éthique contradictoire exacerbe notamment une vraie persuasion dans leur dimension fanatisée.


Orchestré par le superbe score aérien de James Horner, Willow est un excellent spectacle alliant avec probité humour, action, romance et féerie. Hormis la pauvreté de son scénario, Ron Howard réussit avec l'efficacité d'une mise en scène véloce à nous attendrir (notamment l'empathie que l'on accorde au peuple nain des Nelwyn) parmi l'insolence du duo Madmartigan (Val Kilmer)/Sorsha (Joanne Whalley) et la persévérance du candide Willow

Pour parachever, la critique de mon ami Gilles Rollandhttp://www.onrembobine.fr/star-video-club/6796
08.04.13. 3èx
Bruno Matéï



vendredi 5 avril 2013

LES GUERRIERS DE LA NUIT (The Warriors). Director's Cut.

                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Walter Hill. 1979. U.S.A. 1h34. Avec Michael Beck, James Remar, Dorsey Wright, Thomas G. Waites, Brian Tyler, David Harris, Tom McKitterick.

Sortie salles France: 27 Août 1980. Interdit durant quelques mois en France, puis interdit au - de 18 ans lors de sa sortie en salles, et très vite réévalué en interdiction aux moins de 13 ans.
Sortie U.S: 9 Février 1979. Interdit au moins de 17 ans.

FILMOGRAPHIEWalter Hill est un producteur, réalisateur et scénariste américain, né le 10 janvier 1942 à Long Beach, en Californie (États-Unis). 1975 : Le Bagarreur (Hard Times),1978 : Driver,1979 : Les Guerriers de la nuit, 1980 : Le Gang des frères James,1981 : Sans retour, 1982 : 48 heures, 1984 : Les Rues de feu,1985 : Comment claquer un million de dollars par jour,1986 : Crossroads, 1987 : Extrême préjudice, 1988 : Double Détente, 1989 : Les Contes de la crypte (1 épisode),1989 : Johnny belle gueule,1990 : 48 heures de plus,1992 : Les Pilleurs,1993 : Geronimo, 1995 : Wild Bill, 1996 : Dernier Recours,1997 : Perversions of science (série TV),2000 : Supernova, 2002 : Un seul deviendra invincible, 2002 : The Prophecy, 2004 : Deadwood (série TV).


Film culte pour toute une génération alors qu'en France le comité de censure s'empressa d'édulcorer sa violence en l'expurgeant de 10 minutes, les Guerriers de la Nuit demeure une flamboyante bande dessinée aux accents surréalistes. Alors que toutes les bandes de la ville New-yorkaise sont réunies pour écouter l'allocution de leur leader révolutionnaire, ce dernier est lâchement assassiné par l'un de ses membres. Accusé à tort du meurtre, le clan des Warriors est contraint de subir une traque inlassable auprès de la populace marginale. Ainsi, pour rejoindre leur quartier résidentiel, ils feront preuve de vaillance inébranlable afin de les combattre et sauver leur innocence. Film d'action incisif mené sur un rythme alerte de par ces moult rixes urbaines, les guerriers de la nuit transfigure l'épreuve de force d'une poignée de marginaux particulièrement pugnaces pour tenter de s'opposer à une rivalité de clans. Leur course-poursuite effrénée entièrement filmée de nuit (si on occulte l'épilogue) étant scandée d'une BO pop-rock sélectionnée par une opératrice radiophonique. Avec une ambition singulière, Walter Hill use d'idées insolites pour relater à l'instar d'une BD futuriste (des planches de dessins sont insérées aux moments propices de l'intrigue) une odyssée fantasmatique renforcée de l'apparat vestimentaire des gangs de rue.


Ces délinquants cosmopolites se distinguant non seulement par leur différence ethnique mais aussi par leur look spécifique souvent extravagant (la plupart des membres sont affublés de vêtements criards alors que d'autres ont le visage peinturluré en se déplaçant en patins à roulette !). Armés de batte de baseball, chaines, couteaux et barres de fer, ils se déploient en masse au coeur d'un New-York aphone pour y être dispersés à chaque recoin des métros, et ce afin d'empêcher la bande des Warriors de rejoindre leur bercail. Même les femmes rebelles d'un groupe féministe s'y mêlent en abusant de leur charme racoleur. Ainsi donc, cet alliage d'action violente, d'aventures et de romance désenchantée (l'idylle équivoque entre Swan et Mercy) est parfaitement géré par un réalisateur novateur délibéré à dépoussiérer le film de bande (un peu à la manière transgressive de Georges Miller avec Mad-Max sorti la même année !). Pour ce faire, les nombreuses rencontres impromptues que les Warriors entreprennent durant leur cheminement nocturne s'avèrent redoutablement efficaces de par le dynamisme des violentes bastonnades impeccablement chorégraphiées et l'attrait surréaliste de son esthétisme urbain ressemblant à s'y méprendre à une ville fantôme éludée de citadins (à quelques quidams près tels ces deux couples de bourgeois prospères affalés sur une banquette ferroviaire).


Scandé de la partition électrisante de Barry De Vorzon, les Guerriers de la nuit se décline en épopée belliqueuse atypique de par sa modernité décalée ainsi que la densité des protagonistes particulièrement bien dessinés. Dans la mesure où on y transfigure des guerriers désoeuvrés en marge d'une société chaotique mais nanti d'un courage, d'une détermination et d'une dignité comparables aux dieux grecques de l'antiquité (à l'image référentielle de son intro animée). Ce Director's cut rarissime est donc à mes yeux un chef-d'oeuvre du survival initiatique aussi probant que sa version ciné, d'autant plus approuvé par l'intention initiale de l'auteur

*Bruno
05.04.13. 6èx

mardi 2 avril 2013

SUEURS FROIDES (Vertigo)

                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site lepasseurcritique.com

d'Alfred Hitchcock. 1958. U.S.A. 2h09. Avec James Stewart, Kim Novak, Barbara Bel Geddes, Tom Helmore, Henry Jones, Raymond Bailey, Ellen Corby, Konstantin Shayne.

Sortie salles France: 28 Janvier 1959. U.S: 9 Mai 1958

FILMOGRAPHIE: Alfred Hitchcock est un réalisateur, producteur et scénariste anglo américain, né le 13 Août 1899, décédé le 29 Avril 1980.
1935: Les 39 Marches. 1936: Quatre de l'Espionnage. Agent Secret. 1937: Jeune et Innocent. 1938: Une Femme Disparait. 1939: La Taverne de la Jamaique. 1940: Rebecca. Correspondant 17. 1941: Soupçons. 1942: La 5è Colonne. 1943: l'Ombre d'un Doute. 1944: Lifeboat. 1945: La Maison du Dr Edward. 1946: Les Enchainés. 1947: Le Procès Paradine. 1948: La Corde. 1949: Les Amants du Capricorne. 1950: Le Grand Alibi. 1951: L'Inconnu du Nord-Express. 1953: La Loi du Silence. 1954: Le Crime était presque parfait. Fenêtre sur cour. 1955: La Main au Collet. Mais qui a tué Harry ? 1956: l'Homme qui en savait trop. Le Faux Coupable. 1958: Sueurs Froides. 1959: La Mort aux Trousses. 1960: Psychose. 1963: Les Oiseaux. 1964: Pas de Printemps pour Marnie. 1966: Le Rideau Déchiré. 1969: l'Etau. 1972: Frenzy. 1976: Complot de Famille.


"En août 2012, le magazine de cinéma britannique Sight and Sound le classe Meilleur Film de tous les temps, détrônant ainsi Citizen Kane, qui occupait ce titre depuis 1962."

Considéré comme l'un de ses films les plus accomplis au sein de sa riche filmographie, Sueurs Froides est destiné à transcender les aléas du temps par la densité d'une folle histoire d'amour aux lisières du fantastique. Inspiré du roman D'entre les morts de Boileau-Narcejac, le chef-d'oeuvre élégiaque de Sir Alfred est avant tout une réussite narrative d'une intensité psychologique éprouvante. A travers le cheminement tortueux d'un ancien détective souffrant d'acrophobie, Alfred Hitchcock nous plonge dans une romance vertigineuse d'où plane l'esprit de la réincarnation. Contraint de suivre l'étrange errance d'une jeune femme obsédée par la déveine d'une célèbre défunte, l'inspecteur Scottie va succomber à ses charmes avant qu'un horrible drame ne le plonge dans une solitude inconsolable. Mais un évènement inopiné va à nouveau réveiller sa conscience avec la nouvelle rencontre d'une  femme physiquement similaire à celle qu'il venait de chérir.
En affiliant l'amour déchu, le suspense lattent et le thriller machiavélique, le maître de l'angoisse compose une oeuvre romanesque au parfum mélancolique imprégné de gothisme. Que ce soit à travers la décoration d'une salle de restaurant tapissée d'un rouge rutilant, au sommet vertigineux du clocher d'un oratoire ou dans l'environnement forestier d'une promenade automnale.
Avec la perfection d'un scénario tortueux tributaire des thèmes de l'amour, la mort et l'obsession, Sueurs Froides nous illustre l'introspection douloureuse d'un homme emmêlé dans le faux-semblant. Rongé de culpabilité d'avoir laissé mourir sa maîtresse, faute de son handicap psychologique, Scottie va se retrouver à nouveau hanté par son passé traumatique et réitérer le même procédé narratif afin de démystifier le mensonge.


Transi d'émoi dans son désespoir amoureux, James Stewart livre une intense empathie pour camper un personnage meurtri littéralement ensorcelé par l'esprit d'une femme bicéphale. Dans un double rôle, Kim Novak incarne avec volupté charnelle le rôle d'une renégate finalement compromise par la passion de ses sentiments. A la manière d'un fantôme versatile, l'actrice dégage une aura surnaturelle envoûtante par sa devise sournoise avant de nous chavirer le coeur ATTENTION SPOILER ! dans une chute létale, ultime délivrance accidentelle. FIN DU SPOILER


Avec le lyrisme d'un scénario impeccablement charpenté et sa puissance psychologique qui en résulte, Sueurs Froides transcende une romance insoluble au sein d'un couple avili par l'ampleur d'une sordide machination. Puissamment orchestré par le score tragique de Bernard Hermann, Alfred Hitchcock a accompli un travail exhaustif dans sa réalisation formelle, véritable poème d'amour et de mort illuminé par le duo maudit James Stewart/Kim Nowak !

02.04.13. 3èx
Bruno Matéï 


vendredi 29 mars 2013

ExistenZ. Ours d'Argent de la contribution artistique pour David Cronenberg.

                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site filmebagarai.blogspot.com

de David Cronenberg. 1999. Angleterre/France/Canada. 1h36. Avec Jennifer Jason Leigh, Jude Law, Ian Holm, Willem Dafoe, Don McKellar, Callum Keith Rennie, Christopher Eccleston, Sarah Polley.

Sortie salles France: 14 Avril 1999. U.S: 23 Avril 1999

FILMOGRAPHIE: David Cronenberg est un réalisateur canadien, né le 15 mars 1943 à Toronto (Canada). 1969 : Stereo, 1970 : Crimes of the Future, 1975 : Frissons, 1977 : Rage,1979 : Fast Company, 1979 : Chromosome 3, 1981 : Scanners, 1982 : Videodrome, 1983 : Dead Zone, 1986 : La Mouche, 1988 : Faux-semblants,1991 : Le Festin nu, 1993 : M. Butterfly, 1996 : Crash, 1999 : eXistenZ, 2002 : Spider, 2005 : A History of Violence, 2007 : Les Promesses de l'ombre, 2011 : A Dangerous Method. 2012: Cosmopolis.


Déprécié par une majorité de critiques de l'époque, eXistenZ a rapidement été considéré (à tort) comme une copie conforme du chef-d'oeuvre visionnaire Vidéodrome. Mise en abyme à travers l'altération du réel, eXistenZ s'avère une expérience émotionnelle inusité dans les annales du 7è art ! Si bien qu'en traitant des thèmes ludiques du jeu-vidéo et de la réalité virtuelle, David Cronenberg nous interroge sur le rapport addictif qu'un loisir lucratif peut susciter chez le consommateur et sur notre part de conscience sévèrement compromise par l'illusion de la réalité ! Le joueur néophyte atteint de paranoïa ou de psychose ne sachant plus discerner la part de réalité et de fiction ! Bienvenue dans le monde virtuel et organique d'eXistenZ ! Alors qu'un groupe de volontaires se portent garants pour participer au jeu révolutionnaire Existenz, sa conceptrice Allegra Geller est témoin d'un attentat terroriste en pleine séance. Contrainte de fuir ses meurtriers, elle quitte son séminaire avec le stagiaire Ted Pikul et se réfugient dans un motel. Afin de savoir si sa console pod (amphibien génétiquement modifié, relié au système nerveux du joueur par un cordon ombilical) n'a pas été contaminée, elle entreprend par la même occasion de l'initier au jeu. Pour cela il doit se faire implanter un bioport, c'est à dire se faire percer la colonne vertébrale au pistolet hydro-pneumatique ! Un "ombicordon" y est ensuite relié pour accéder à son système nerveux. La partie peut enfin débuter !


Avec sa narration sinueuse semée de déconvenues et fausses pistes, David Cronneberg nous confine dans un jeu d'espionnage géré par des protagonistes interlopes ainsi qu'une race d'amphibiens hybrides. Ainsi, le pouvoir de fascination hypnotique qu'exerce eXistenz auprès du spectateur s'avère une expérience corporelle, viscérale, sensitive de par cet univers malsain auquel notre psyché ne puisse y résister. Par le truchement du couple Allegra Geller / Ted Pikul, nous tentons de comprendre les tenants et aboutissants du jeu versatile conçu pour divertir en façonnant une seconde réalité. Pour ce faire, David Cronenberg dépeint avec dérision notre besoin intrinsèque de rêve et d'évasion afin d'échapper à la morosité de notre quotidien. Il nous interpelle sur le danger perfide de ces nouvelles technologies élaborées dans un premier temps pour nous amuser afin de mieux nous asservir. Il traite notamment du rapport affectif, voir obsessionnel de la passion lorsque le psychisme de l'utilisateur se retrouve plonger au coeur d'un univers chimérique plus vrai que nature, car beaucoup plus stimulant que l'ancienne réalité ! Outre les méfaits addictifs du jeu-vidéo, on peut aussi établir une analogie avec nos technologies actuelles parmi lesquelles le téléphone portable ou les réseaux sociaux (Facebook et Twitter) afin de se rendre compte à quel point l'être humain peut facilement se laisser influencer, envahir par l'abstraction (cynique) du virtuel ! Enfin, on peut aussi suggérer une réflexion existentielle sur la nature réelle de notre destinée auquel un "créateur" aurait finalement matérialisé notre vie à l'instar d'un jeu ludique ! Nous serions alors que les pantins articulés d'un fondateur manipulateur observant durant notre existence notre manière de régir notre postérité ! Outre ses thèmes passionnants précités, David Cronenberg continue de concevoir des images de cauchemar (le revolver confectionné à partir d'ossements et de dents humaines !) en interne d'un univers indescriptible où technologie et biologie sont en symbiose organique !


Casse tête chinois pour autant intelligible mais resté en suspens, eXistenZ constitue une expérience de cinéma cérébral auquel chaque visionnage renouvelle son pouvoir ensorcelant en ayant la troublante impression d'assister à un spectacle manipulateur où la réalité reste en interrogation. La farce d'un rêve binaire en somme démystifié par le terrorisme d'une personnalité équivoque...
Maintenant, dites moi la vérité lecteurs, nous sommes encore dans le jeu ? 

* Bruno
29.03.13. (3è visionnage addictif)

Récompenses: 1999: Ours d'Argent de la contribution artistique exceptionnelle pour David Cronenberg.
1999: Silver Scream Award au Festival du film fantastique d'Amsterdam
2000: Prix Génie du meilleur montage

jeudi 28 mars 2013

LE MYSTERE DU TRIANGLE DES BERMUDES (The Bermuda Triangle)

                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site posterdb.de

de René Cardora. 1977. Mexique/Italie. 1h30 / 1h50. Avec John Huston, Claudine Auger, Marina Vlady, Gloria Guida, Ugo Stiglitz, Andress Garcia, Carlos Heast.

Sortie salles France: 14 Avril 1978

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: René Cardona Jr est un acteur, producteur, réalisateur et scénariste mexicain, né le 11 Mai 1939 à Mexico, décédé le 5 Février 2003 à Mexico.
1972: La Nuit des 1000 chats. 1977: Tintorera. 1977: Le Mystère du Triangle des Bermudes. 1978: Cyclone. 1979: Guyana, la secte de l'enfer. 1980: Otages en Péril. 1985: Les Diamants de l'amazone.

La famille Marvin est à la recherche d'une ville engloutie dans le secteur du "triangle des Bermudes". Elle va se trouver confrontée à une série d'incidents de plus en plus inquiétants, les membres de la famille et de l'équipage disparaissant les uns après les autres. A terre, c'est la stupéfaction générale après les appels de détresse car ce bateau a disparu depuis 12 ans.

Définition de Navet:
Sens 1: Plante potagère à la racine comestible.
Sens 2: Oeuvre sans valeur

A vous de choisir !

28.03.13
Bruno Matéï


mercredi 27 mars 2013

SPHINX

                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site moviecovers.com

de Franklin J. Schaffner. 1981. U.S.A. 1h58. Avec Lesley Anne Down, John Gielgud, Maurice Ronet, Frank Langella.

FILMOGRAPHIE: Franklin J. Schaffner est un réalisateur et producteur américain, né le 30 Mai 1920 à Tôkyô, décédé le 2 Juillet 1989 à Santa Monica. 1963: Les Loups et l'agneau. 1964: Que le meilleur l'emporte. 1965: Le Seigneur de la Guerre. 1967: La Griffe. 1968: La Planète des Singes. 1970: Patton. 1971: Nicolas et Alexandra. 1973: Papillon. 1976: l'Île des Adieux. 1978: Ces Garçons qui venaient du Brésil. 1981: Sphinx. 1982: Yes, Giorgio. 1987: Lionheart. 1989: Welcome Home.


Echec commercial et critique lors de sa discrète sortie en 1981, Sphinx fait aujourd'hui office de rareté oubliée chez les cinéphiles. D'ailleurs, il suffit de surfer sur le net pour s'apercevoir qu'aucune critique n'eut été commentée afin de nous éclairer sur sa potentielle valeur cinématographique. On comprends aussi la raison de son échec public puisque la même année sort sur les écrans internationaux l'immense succès populaire Les Aventuriers de l'Arche perdue ! Avec un réalisateur aussi briscard et réputé derrière la caméra (Franklin J. Schaffner) et des acteurs de renom (la présence inopinée de Maurice Ronet se partageant la vedette parmi Frank Langella !), nous étions en droit d'escompter un film d'aventure homérique éventuellement inspiré des vicissitudes bondissantes d'Indiana Jones ! Le premier point positif est d'avoir osé confier le rôle principal à une jeune actrice des années 70, la charmante Lesley Anne Down. Sans faire preuve d'une grande persuasion, faute d'un jeu outré, la comédienne possède surtout un atout physique attrayant pour incarner une égyptologue à la fois vaillante et pleutre dans sa conquête inespérée d'un mystérieux tombeau.


Là où le bas blesse, c'est dans la confection du scénario d'une platitude exaspérante. Tout le film se résumant à une chasse au trésor monotone par l'entremise de discrètes péripéties auquel des espions (et traîtres) criminels sont lancés à ses trousses. En prime, les nombreuses maladresses de son pitch sporadique, le caractère peu crédible des situations (les incessants aller-retour de l'héroïne égarée sous les grottes) et la pauvreté des dialogues acheminent l'entreprise vers une inévitable bisserie. Seule, la beauté esthétique des décors pyramidales du Caire en passant par la vallée de Louxor, ainsi que le caractère haletant de sa première demi-heure, laissent en éveil notre timide attention. Si le film se révèle donc indubitablement raté, faute d'une réalisation peu inspirée et d'un scénario aseptisé, le charme rétro qui en émane inspire néanmoins une futile sympathie, rehaussée de l'élégance sensuelle de Lesley Anne Down. Enfin, les vingts dernières minutes vigoureuses laissent place à une action gentiment spectaculaire, et ce juste avant de nous stupéfier lors d'une révélation finale onirique.


Avec ces défauts techniques et narratifs compromettants, Sphinx s'érige en nanar maladroitement conçu par un vétéran du cinéma en l'occurrence peu motivé (Patton, la Planète des Singes, Papillon et le méconnu Ces Garçons qui venaient du Brésil). Pour les amateurs de raretés introuvables, il reste malgré tout à découvrir d'un oeil aussi curieux que distrait. 

27.03.13
Bruno Matéï

lundi 25 mars 2013

JEREMIAH JOHNSON

                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site cinemovies.fr

de Sydney Pollack. 1972. U.S.A. 1h56. Avec Robert Redford, Will Geer, Stefan Gierasch, Josh Albee, Delle Bolton, Paul Benedict.

Sortie salles France: 15 Septembre 1972

FILMOGRAPHIE: Sydney Pollack est un réalisateur, acteur et producteur américan, né le 1er Juillet 1934 à Lafayette dans l'Indiana (Etats-Unis), décédé d'un cancer le 26 Mai 2008 à Los Angeles. Il avait 73 ans.
1965: The Slender Thread. 1966: Propriété Interdite. 1968: Les Chasseurs de Scalps. 1968: The Swimmer. 1969: Un château en enfer. 1969: On achève bien les chevaux. 1972: Jeremiah Johnson. 1973: Nos plus belles années. 1975: Yakuza. 1975: Les 3 jours du condor. 1977: Bobby Deerfield. 1979: Le Cavalier Electrique. 1981: Absence de malice. 1982: Tootsie. 1985: Out of Africa. 1990: Havana. 1999: l'Ombre d'un soupçon. 2005: l'Interprète. 2005: Esquisses de Frank Gehry.


Western contemplatif entièrement tourné dans la contrée de l'Utah, Jeremiah Johnson retrace l'aventure initiatique d'un héros solitaire, délibéré à fuir la civilisation pour s'engouffrer vers une nature hostile. Inspiré de la vraie vie de John Johnson (le tueur de Corbeaux, ou Johnson, le mangeur-de-foie), ancien trappeur de la montagne de l'Ouest américain, Sydney Pollack nous invite à une aventure humaine inscrite dans le lyrisme. Sous un soleil radieux ou sous une neige abondante, les magnifiques paysages montagnards que traverse notre héros s'avèrent un hymne à l'écologie malgré la rudesse d'y subsister. Emaillé de péripéties impromptues entre l'hostilité des indiens et des grizzlys sauvages, Jeremiah Johnson va apprendre à survivre dans un milieu naturel dont il ne connaissait pas le codes de conduite. Au fil de ses diverses rencontres amicales avec divers pèlerins, il va notamment connaître la paternité avec un enfant abandonné ainsi que l'amour d'une jeune indienne en guise de transaction. Mais en portant assistance à une troupe de militaires égarés dans cette nature clairsemée, son destin va finalement le rappeler à la solitude pour s'exiler vers le Canada. Durant son long périple motivé par la vengeance et la bravoure de vaincre la rivalité des indiens Crows, Johnson apprend à vivre en toute autonomie dans un environnement qu'il réussit à apprivoiser ! Grâce à ces vicissitudes animées par un instinct de survie et une stoïcité à braver les dangers les plus fortuits, il devient aux yeux des citadins une véritable légende mystique !


Magnifiquement interprété par la présence humble de Robert Redford et sublimé par la mise en scène lyrique de Sydney Pollack, Jeremiah Johnson est une aventure humaine à la réflexion existentielle riche de considération. Parfois poignant dans ces tragédies imposées, souvent envoûtant et passionnant dans ces rencontres humaines et péripéties alertes, cet hymne à la liberté est une flamboyante odyssée sur la plénitude et le dépassement de soi. 

25.03.13. 2èx
Bruno Matéï