mercredi 24 avril 2024

The Sadness / Kū bēi / La Tristesse. Prix du Public: Grimmfest 2021.

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Rob Jabbaz. 2021. Taiwan. 1h39. Avec Berant Zhu, Regina Lei, Ying-Ru Chen, Tzu-Chiang Wang

Sortie salles France: 6 Juillet 2022 (- 16 ans avec Avertissement). Taïwan: 22 Janvier 2021

FILMOGRAPHIE: Rob Jabbaz est un réalisateur et scénariste taïwanais. 2021: The Sadness. 


Mea-culpa.
Précédé d'une réputation sulfureuse alors que 2 récompenses lui furent décernées lors de sa sortie, The Sadness est un bon gros délire cartoonesque aussi méchamment pervers qu'inquiétant. Notamment sous l'impulsion de (la discrétion de) son score monocorde parvenant à distiller une ambiance mortifère quelque peu envoûtante auprès de la tentative de survie d'un jeune couple en perdition malencontreusement séparé depuis l'aube matinale d'une contamination nationale. Pur divertissement gorasse déversant des hectolitres de sang (coagulé svp !) à l'écran avec une outrance improbable afin d'éluder l'insoutenable, tout du moins pour la plupart des nombreuses séquences chocs d'une inventivité en roue libre, The Sadness est d'autant plus sobrement intense et plutôt bien maîtrisé (pour une première réal qui plus est) pour ne jamais relâcher l'intérêt en dépit d'un récit convenu. A l'instar du classique blafard de Cronenberg, Rage auquel il entretient quelques points communs. 


On peut également compter sur l'implication mesurée des comédiens (méconnus chez nous) pour provoquer l'empathie (le duo d'amants maudits que l'on observe en alternance chacun de leur côté autonome) ou au contraire l'appréhension lorsque chacun des contaminés est confronté à une incontrôlable folie meurtrière à la fois redoutablement sadique et débauchée. Le réalisateur, aussi provocateur et burné soit-il, ne cédant toutefois jamais à l'itération rébarbative du gore échevelé introduit en intermittence. On notera par ailleurs qu'outre l'évidente métaphore impartie à la paranoïa de la Covid (alors que le film fut réalisé avant la pandémie), l'esprit individualiste prime, même auprès de nos héros en perte de vitesse s'efforçant de s'extirper de l'enfer avec un égoïsme parfois opportuniste (comme le souligne la jeune héroïne dérobant un portable à l'infirmier tout aussi lâche qu'elle quelques instants plus tôt lors d'une escapade dans les sous-sols hospitaliers). Le taïwanais Rob Jabbaz poursuivant non stop son parti-pris escarpé quant à l'amertume de sa conclusion défaitiste instillant avec sobriété payante un climat de désespoir perméable. 


Une belle découverte donc assez prometteuse, impressionnante et captivante pour contenter les afficionados d'un gore extrême pour autant décomplexé, folingue et débridé. Le réalisateur insistant à fond sur les litres de sang s'échappant des corps (troués, dilacérés, explosés, grignotés ou entaillés) à grandes giclées souvent disproportionnées.

*Bruno

Récompenses
FanTasia 2021 : meilleur film pour Rob Jabbaz

Grimmfest 2021 : prix du public

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