Sortie salles France: 26 Mai 1972
FILMOGRAPHIE: Alfred Hitchcock est un réalisateur, producteur et scénariste anglo américain, né le 13 Août 1899, décédé le 29 Avril 1980. 1935: Les 39 Marches. 1936: Quatre de l'Espionnage. Agent Secret. 1937: Jeune et Innocent. 1938: Une Femme Disparait. 1939: La Taverne de la Jamaique. 1940: Rebecca. Correspondant 17. 1941: Soupçons. 1942: La 5è Colonne. 1943: l'Ombre d'un Doute. 1944: Lifeboat. 1945: La Maison du Dr Edward. 1946: Les Enchainés. 1947: Le Procès Paradine. 1948: La Corde. 1949: Les Amants du Capricorne. 1950: Le Grand Alibi. 1951: L'Inconnu du Nord-Express. 1953: La Loi du Silence. 1954: Le Crime était presque parfait. Fenêtre sur cour. 1955: La Main au Collet. Mais qui a tué Harry ? 1956: l'Homme qui en savait trop. Le Faux Coupable. 1958: Sueurs Froides. 1959: La Mort aux Trousses. 1960: Psychose. 1963: Les Oiseaux. 1964: Pas de Printemps pour Marnie. 1966: Le Rideau Déchiré. 1969: l'Etau. 1972: Frenzy. 1976: Complot de Famille.
Avant dernier métrage du maître du suspense alors que pour la 1ère fois de sa carrière il fut interdit aux - de 17 ans Outre Atlantique, Frenzy est un excellent thriller horrifique émaillé de saillies d'humour noir et de séquences décalées plutôt impayables (les brouets que l'épouse de l'inspecteur Oxford lui occasionne chaque soir). "Tuer quelqu'un est très dur, très douloureux, et très… très long". C'est ce que l'on nous dévoile lors du premier homicide qu'Hitchcock façonne avec une évidente provocation vériste (symptomatique des Seventies) tant l'aura malsaine qui émane du huis-clos et des regards torturés entre tueur et victime invoquent un malaise palpable assez dérangeant (d'où son interdiction aux - 17 ans). Hitchcock ne lésinant pas sur les images d'effroi à la fois cruelles, perverses, violentes lorsque l'assassin s'acharne d'y étrangler sa proie à l'aide d'une cravate après l'avoir violé (corps étonnamment dénudé à l'appui de la part du cinéaste résigné à se renouveler). Or, c'est bel et bien l'unique meurtre que nous subirons si bien que les suivants (clairsemés) seront intelligemment soumis au hors-champs afin de ne pas sombrer dans une horreur gratuite trop complaisante (on peut d'ailleurs relever un superbe plan séquence réalisé en marche-arrière afin de suggérer l'horreur de l'agression que nous redoutions sans ambages).
Passionnant d'y renouer avec la thématique du faux-coupable que ce dernier subira lors d'un concours de circonstances à la fois insidieuses, infortunées et vindicatives, notamment parmi le témoignage grossier du préjugé (réflexion acide sur les commérages et le faux semblant), l'intrigue est établie du point de vue de cette victime irascible (en somme un connard machiste, pour ne pas dire misogyne) constamment piégée d'une accumulation d'incidents sardoniques qu'Hitchcock ose mettre en exergue sans complexe aucun. D'où l'aspect moderne de son thriller à suspense jonglant avec une alchimie goguenarde auprès d'un humour caustique aussi grinçant que jubilatoire. Quand bien même on reste autant surpris par l'imprévisibilité des prochains meurtres sachant qu'Hitchcock se délecta bien avant ses exactions de nous familiariser auprès de femmes raisonnables afin de mieux nous ébranler lors des passages à l'acte. La franche empathie pour elles fonctionnant à plein régime au point de se dire qu'il n'oserait se permettre pareils sacrifices. Quant aux acteurs british aux visages assez peu habituels, ils jouent autant sur la dérision (tacite pour certains) et la réflexion hésitante que sur la gravité morale de se confondre dans une scénographie Londonienne à la fois inquiétante, malsaine, insécure même si tout est suggéré et qu'aucune délinquance ne vienne entacher le tableau dérisoire.
Brillant, couillu et drôlement noir pour son horreur macabre (tristement) contemporaine.
*Bruno
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