Sortie salles France: 23 Mars 2022
FILMOGRAPHIE: Michael Benjamin Bay né le 17 février 1965 à Los Angeles (Californie), est un réalisateur, producteur et acteur américain. 1995 : Bad Boys. 1996 : Rock. 1998 : Armageddon. 2001 : Pearl Harbor. 2003 : Bad Boys 2. 2005 : The Island. 2007 : Transformers. 2009 : Transformers 2 : La Revanche. 2011 : Transformers 3 : La Face cachée de la Lune. 2013 : No Pain No Gain. 2014 : Transformers : L'Âge de l'extinction. 2016 : 13 Hours. 2017 : Transformers: The Last Knight. 2019 : Six Underground. 2022 : Ambulance.
On peut peut-être parler de gageure que d'avoir tenter de nous tenir en haleine 2h14 durant (paradoxalement on ne compte que 2 mns de générique de fin !) sur le concept balisé du road movie (ici alerte). Dans la mesure où Michael Bay parvient à ne jamais relâcher la pression face aux actions d'un duo de braqueurs tentant d'arpenter Los Angeles dans une ambulance dérobée, avec, à bord, un flic grièvement blessé et une infirmière s'efforçant de le maintenir en vie en dépit des courses-poursuites incessantes amorcées entre eux et forces de l'ordre (tant en voiture qu'en hélico) décuplées en masse. Or, afin de nourrir puis relancer l'intensité des enjeux précaires (maintenir en vie l'otage à tous prix, notamment pour éviter de trépasser sous les balles de snipers, déjouer les renforts policiers dépêchés à tous coins de rue), Michael Bay utilise sa caméra tel un joujou technique à travers sa mise en scène expérimentale à donner le vertige. Les angles de caméra ultra alambiqués fusant tous azimuts avec fluidité, les drones survolant l'espace urbain avec vélocité; de manière à dynamiter l'action, maintenir la tension au sein d'une ville tentaculaire filmée tel un documentaire. Michael Bay filmant avec inventivité ses pyrotechnies sous tous les angles expérimentaux au risque parfois d'empiéter sur le plaisir du spectateur "insatiable" privé de l'intégralité de l'action.
Quant aux acteurs très attachants dans leur fonction (anti)héroïque de braqueurs stoïques multipliant bravoures, risques suicidaires, discordes morales et indulgences auprès de l'infirmière et l'otage en instance de survie, nous éprouvions une inévitable empathie en dépit d'un Jake Gyllenhaal étonnamment à l'aise en braqueur furibard davantage erratique car à deux doigts d'opérer des intentions criminelles lourdes de conséquences. Emaillé de rebondissements aussi dingues qu'improbables (la chirurgie improvisée au sein de l'ambulance, les mafieux mexicains à la rescousse des braqueurs pour mieux dûper la police), Ambulance parvient toutefois à transcender ses idées capilotractées de par son humour parfois hilarant (rien qu'au niveau des répliques cinglantes, me suis surpris à rire nerveusement) qui empiète le récit à juste dose. Et si Ambulance n'est ni un chef-d'oeuvre ni un grand film, ce qu'il ne cherche jamais à être, il reste jusqu'à l'ultime image très efficace pour asseoir une réputation d'excellent divertissement tout en y incluant une véritable émotion dans la fratrie lors de son happy-end à la fois tragique et rédempteur. Des séquences intimistes émouvantes qui parviennent là encore à excuser ses ficelles afin de pardonner les actes répréhensibles d'un des 2 braqueurs. Ambulance s'érigeant également en récit initiatique quant à l'humanisme torturé de Will endossé avec force, incertitude et désarroi par l'afro Yahya Abdul-Mateen II témoignant des incartades de son frère avec un discernement davantage appuyé. Quant à Eiza González, si on ne peut s'empêcher de la comparer à l'actrice Michelle Rodriguez, elle demeure toutefois suffisamment expressive dans ses émotions intimes à la fois caractérielles et démunies pour se détacher de l'emprise de l'avatar.
Un divertissement exhaustif donc auprès de nos attentes ludiques, généreusement explosif, émotif, palpitant, que Michael Bay illustre avec une ambition technique aussi personnelle que réfléchie tout en nous faisant vibrer ses personnages peu recommandables.
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