Télé-film de Robert Greenwald. 1984. U.S.A. 1h40. Avec Farrah Fawcett, Paul Le Mat, Richard masur, Grace Zabriskie, Penelope Milford, Christa Denton, James T. Callahan, Gary Grubbs, David Friedman.
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FILMOGRAPHIE: Robert Greenwald est un réalisateur et producteur de cinéma et de télévision, né le 28 Août 1945 à New-York. 1977: Sharon: Portrait of a mistress. 1978: Katie: portrait of a centerfold. 1979: Flatbed Annie and Sweetiepie: Lady Truckers. 1980: Xanadu. 1982: In the Custody of Strangers. 1984: Autopsie d'un Crime. 1986: Shattered Spirits. 1987: On Fire. 1988: Sweet Hearts Dance. L'amour a 4 temps. 1990: Forgotten Prisoners. 1993: Hear no Evil. 1995: Les Tourments du Destin. 1997: Breaking Up. 1999: The Living Winess. 2000: Steal This Movie.
"Autopsie d’un cri."
Succès public et critique lors de sa diffusion dans les années 80, Autopsie d’un crime ébranla bien des spectateurs, bouleversés par l’étonnante prestance de Farrah Fawcett en victime asservie à un mari tyrannique. À travers un réalisme brutal, rare dans le paysage télévisuel de l’époque, son intensité dramatique demeure d’autant plus éprouvante que l’actrice y atteint le sommet de sa carrière. Couronné de multiples récompenses dans divers festivals, ce téléfilm aujourd’hui oublié reste un témoignage fort et bouleversant sur le sort des femmes battues, prisonnières d’une impériosité machiste dénuée de toute morale.
Le pitch : Le 9 mars 1977, Francine Hughes quitte son foyer avec ses trois enfants après avoir incendié sa maison, son mari à l’intérieur. Arrêtée, elle est inculpée pour meurtre avec préméditation. Devant le tribunal, elle livre le récit de son calvaire : des années d’humiliations et de coups infligés par un époux alcoolique.
De par la douceur docile de Farrah Fawcett et un sujet que l’on aurait pu croire racoleur - ciblant prioritairement les ménagères de moins de cinquante ans - on pouvait craindre le pire. Pourtant, cette œuvre conçue pour la télévision surprend par l’intégrité de sa mise en scène, sincèrement vouée à la cause des femmes battues, et par la gravité nouvelle d’une actrice jusque-là star de séries populaires. Malgré quelques facilités inhérentes au format (notamment un procès un peu précipité), Autopsie d’un crime évite le piège du voyeurisme et de la complaisance.
À travers une chronologie déclinante, Robert Greenwald nous expose le fait divers d’une femme abusée, broyée par la violence conjugale. Comment en arrive-t-on à commettre l’irréparable, quand l’existence d’une épouse soumise n’est plus que terreur et coups ? Derrière les barreaux, Francine revit, par la voix de son avocat, les vicissitudes d’un passé martyr : de sa première idylle - déjà empreinte d’insidieuse domination - à la tragédie finale, imposée en désespoir de cause. Le tribunal devra déterminer si le meurtre fut prémédité ou s’il relève d’une légitime défense.
Transcendé par la performance bouleversante de Farrah Fawcett, visage tuméfié et âme défaite, Autopsie d’un crime met en lumière les failles d’un système judiciaire incapable de protéger celles qui dénoncent l’inacceptable. Sans esbroufe, le récit décrit le quotidien d’une femme aimante, fidèle, entièrement dévouée à son mari et à ses enfants, jusqu’à ce que la douceur bascule dans l’enfer. Après avoir trouvé le courage de rompre, Francine doit encore subir les menaces d’un mari déchu, décidé à reprendre ses enfants et à la reconquérir par la force.
Son instinct maternel, la volonté de garder ses enfants près d’elle, la pousse à revenir vers lui - au péril de sa vie. Par un réalisme d’une brutalité parfois insoutenable, le film met en exergue l’impuissance d’une femme seule face à un bourreau qu’aucune autorité ne contraint. Greenwald montre avec rigueur comment une épouse terrorisée, mais vaillante, se heurte à l’indifférence du monde avant de commettre l’irréparable, faute d’avoir trouvé aide et écoute. Si Autopsie d’un crime émeut, c’est grâce à Fawcett : femme chétive, digne et résiliente, dont le regard usé et le corps meurtri traduisent la vérité nue du désespoir. Elle évite le pathos, et sa fragilité humble confère au film une puissance rare.
En dépit de son format télévisuel, Autopsie d’un crime s’impose comme un témoignage fort, éloquent, sur la détresse des femmes battues, incapables de convaincre l’autorité d’un État aveugle. Au-delà de son épilogue..., demeure le souvenir d’un calvaire : celui d’une femme prisonnière d’un amour empoisonné. Solitude, honte, perte de soi… Le film rappelle que les femmes violentées se retrouvent souvent réduites au silence, au repli et à la peur - jusqu’à ce que la douleur devienne plus forte que la vie.
— le cinéphile du cœur noir
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A Farrah...
Un grand merci à film dvd vhs v3
05.06.12
Récompenses: Emmy Award 1985 du Meilleur Réalisateur Robert Greenwald, Meilleure Actrice pour Farrah Fawcett, Meilleur Acteur pour Richard Masur, Meilleur scénario pour Rose Leiman Goldemberg.
Golden Globe 1985, Meilleur Acteur pour Paul Le Mat, Meilleure Actrice pour Farrah Fawcett, Meilleur télé-film.
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