mercredi 20 juin 2012

Creepshow

                                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site webringjustice.wordpress.com

de Georges A. Romero. 1982. U.S.A. 1h59. Avec Hal Holbrook, Adrienne Barbeau, Fritz Weaver, Leslie Nielsen, Carrie Nye, E.G. Marshall, Viveca Lindfors, Ed Harris, Ted Danson, Stephen King, Warner Shook.

Sortie salles France: 22 Juin 1983. U.S: 12 Novembre 1982
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FILMOGRAPHIEGeorges Andrew Romero est un réalisateur, scénariste, acteur, auteur américain, né le 4 Février 1940 à New-York. 1968: La Nuit des Morts-vivants. 1971: There's Always Vanilla. 1972: Season of the Witch. 1973: The Crazies. 1977: Martin. 1978: Zombie. 1981: Knightriders. 1982: Creepshow. 1985: Le Jour des Morts-vivants. 1988: Incidents de parcours. 1990: Deux Yeux Maléfiques. 1992: La Part des Ténèbres. 2000: Bruiser. 2005: Land of the Dead. 2008: Diary of the Dead. 2009: Survival of the Dead. 2011: Deep Red.

George Romero à la réalisation, Stephen King au scénario et Tom Savini aux effets spéciaux ! Trois légendes de l’horreur réunies pour rendre hommage à leur madeleine de papier : les EC Comics. Ces fameuses bandes dessinées pour adultes, garnies d’ironie macabre, surgissent dans les années 50 avec leur cortège de monstres, morts-vivants, insectes mutants, cannibales, plantes carnivores, vampires assoiffés... Chaque numéro regroupait quatre histoires - autant de cauchemars illustrés à la morale cruelle.

Le prologue, acerbe, pose le ton : une dispute familiale, un gamin réprimandé par son père pour avoir osé lire une BD d’épouvante. Séquence iconique, où bien des ados ont dû se reconnaître (moi compris !). Mais Romero, lui, vengera ce petit lecteur, en réservant au père un épilogue délicieusement caustique.


Un vieillard revient d’entre les morts pour réclamer son gâteau d’anniversaire. Un fermier simplet se transforme en plante après avoir touché une météorite. Un mari trompé, féru de vidéo, filme l’agonie de sa femme et de son amant. Une caisse verrouillée de 1834 renferme un monstre affamé de chair. Et un PDG arrogant voit son bureau envahi par des cafards déchaînés…

Sorti en 1982, Creepshow rencontre un joli succès mondial. Il faut remonter à 1972 pour retrouver pareille réussite, avec le génial Histoires d’outre-tombe de Freddie Francis. En conjuguant horreur grand-guignolesque et humour noir décomplexé, nos trois maîtres de l’épouvante orchestrent un hommage vibrant aux récits horrifiques des fifties, autrefois dessinés par des artistes fulgurants.

                                     

La galerie de personnages - mesquins, sournois, délétères - devient un atout jubilatoire dans leurs exactions meurtrières, perpétrées sans vergogne. Et dans ce registre de cruauté ludique, Hal Holbrook et Adrienne Barbeau forment un duo masochiste de premier choix dans le sketch le plus notoire : La Caisse !

Les maquillages et effets artisanaux signés Tom Savini, les scénarios machiavéliques, grotesques, parfois potaches, inspirés de Stephen King, nous emportent dans une sarabande cartoonesque diablement réjouissante. La mise en scène rigoureuse de Romero, les teintes saturées de rouge flashy, les cadrages obliques ou stylisés, tout renoue avec l’esprit des EC Comics - comme dérivé d’un anime fiévreux.


Parfois un tantinet inégal — les deux premiers sketchs, prévisibles, restent pourtant attachants et pittoresques — Creepshow transcende ensuite son potentiel pulp avec trois récits plus féroces, plus acides. Son alliage d’humour sardonique et d’horreur festive, sa mélodie rétro au clavier, ses trognes patibulaires, ses monstres charismatiques et sa perversité tranchante le hissent au rang de chef-d’œuvre.
Encore aujourd’hui, il reste inégalé. Il continue de fasciner les amateurs de farce macabre, érigée sur le principe du grand-guignol omnibus.


* Bruno
20.06.12. 5èx

 

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