Photo empruntée sur Google, appartenant au site mauvais-genres.fr
de Peter Weir. 1982. Australie. 1h55. Avec Mel Gibson, Sigourney Weaver, Linda Hunt, Michael Murphy, Bill Kerr, Noel Ferrier.
Sortie salles France: 1er Juin 1983. Australie: 17 Décembre 1982. U.S: 21 Janvier 1983
Récompense: Oscar du Meilleur second rôle féminin pour Linda Hunt en 1984
FILMOGRAPHIE: Peter Weir est un réalisateur australien, né le 21 Août 1944, à Sydney, Australie.
1974: Les Voitures qui ont mangé Paris. 1975: Pique-nique à Hanging Rock. 1977: La Dernière Vague. 1981: Gallipoli. 1982: l'Année de tous les Dangers. 1985: Witness. 1986: Mosquito Coast. 1989: Le Cercle des Poètes Disparus. 1990: Green Card. 1993: Etat Second. 1998: The Truman Show. 2003: Master and Commander. 2011: Les Chemins de la Liberté.
Dans la lignée de Salvador, la Déchirure et Under Fire, l'Année de tous les dangers traite des risques du journalisme lorsque le reporter en quête de scoop se retrouve expatrié dans un pays despotique. L'action prend pour cadre l'Indonésie au cours de l'année 1965, juste avant le mouvement du 30 septembre. Guy Hamilton, journaliste australien s'y rend sur place pour nous informer de la situation précaire instaurée auprès d'un peuple affamé et où les enfants malades en sont les premières victimes. En dehors des autres journalistes qui assistent impuissants à la crise, Guy préfère se rapprocher auprès de l'humaniste Billy Kwan, un nain sino-australien. Au cours de son séjour, il rencontre également une assistante anglaise, Jill Bryant, avec qui il entame une relation amoureuse.
Difficile de retranscrire précisément ses impressions après la projo de l'Année de tous les dangers tant la mise en scène autonome de Peter Weir traite son sujet avec pudeur et subtilité. Il nous transporte au sein d'une aventure humaine où violence et passion s'entrechoquent à travers le cheminement de trois personnages (Guy, Billy et Jill) communément confrontés au désordre politique et à leur propre éthique. Des témoins impuissants d'un conflit social en ascension si bien que la rébellion communiste tente de s'approprier les armes afin de renverser le pouvoir. Avec l'audace courageuse d'un jeune journaliste en quête de scoop, Peter Weir illustre les risques inconsidérés que certains d'entre eux sont prêts à commettre pour leur intérêt professionnel. Sauf qu'en l'occurrence, Guy Hamilton est rattrapé par son amitié avec un correspondant étranger et l'amour pour une diplomate anglaise. Avec une maîtrise affinée, le cinéaste illustre donc la violence (celle de l'autorité de l'armée et de la colère des insurgés) sans une once de sensationnalisme et observe le comportement du trio avec une humanité aussi fébrile que tourmentée. En particulier le cas du jeune Guy Hamilton, partagé entre son devoir de profession et sa raison morale, mais décidant finalement de lâcher prise au scoop escompté en privilégiant son idylle passionnelle.
Soutenu par la vibrante partition de Maurice Jarre et magnifié de la sobriété de ces interprètes, l'Année de tous les dangers laisse une trace indélébile dans l'esprit du spectateur de par son dépaysement imparti à l'Indonésie et pour le lyrisme qui émane des personnages contrariés. Une des oeuvres envoûtantes des années 80 auquel son souffle romanesque nous laisse sur un sentiment d'inachevé face à la postérité d'un peuple martyr prochainement enclin à la violence des combats. Du grand cinéma.
03.12.13. 2èx
Bruno Matéï
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