de Francis Lawrence. 2007. U.S.A. 1h44. Avec Will Smith, Alice Braga, Charlie Tahan, Salli Richardson-Whitfield, Willow Smith, Darrell Foster, April Grace.
Sortie salles France: 19 Décembre 2007. U.S: 14 Décembre 2007
FILMOGRAPHIE: Francis Lawrence est un réalisateur américain, né le 26 Mars 1971 à Vienne en Autriche.
2005: Constantine. 2007: Je suis une Légende. 2011: De l'eau pour les Eléphants. 2013: Hunger Games: l'Embrasement. 2014: Hunger Games, la Révolte (part 1). 2015: Hunger Games: la Révolte (Part 2).
Troisième adaptation du roman de Matheson, Je suis une légende n'est pas le blockbuster formaté que l'on aurait pu craindre avec sa tête d'affiche largement prisée des ados. Servi par un Will Smith d'une surprenante sobriété dans son humanisme déchu, cette relecture post-apo joue la carte de l'intimisme avec ce scientifique plongé dans le désarroi de la solitude, car dernier new-yorkais depuis qu'un virus a enrayé 90% de la démographie mondiale. Ayant comme seule compagnie son chien, ils sillonnent ensemble les quartiers dévastés pour tenter de retrouver un quelconque rescapé. Mais dès la nuit tombée, des infectés assoiffés de sang sortent de leur tanière afin d'éradiquer toute présence humaine !
Avec ces décors d'urbanisation décharnée où le climat feutré s'avère tangible, Je suis une Légende joue la carte de la désolation dans un réalisme rigoureux. Eludé de présence humaine (du moins dans sa 1ère partie !), le film dégage un sentiment trouble de silence diffus quand bien même notre héros s'exprime le plus souvent de manière laconique. Observer l'amertume d'un survivant condamné à sa solitude et contraint de bavasser avec des mannequins de vitrine illustre bien le besoin intrinsèque de tout être humain de vivre en communauté et échanger la discussion avec son prochain. Quand à l'attention et la tendresse qu'il témoigne pour son chien, c'est l'instinct amoureux et l'amitié que notre héros dévoile en désespoir de cause. En privilégiant l'atmosphère monocorde, le réalisateur nous fait également partager son isolement au sein de sa demeure. De façon récurrente, il se réfugie dans le sous-sol pour pratiquer des expérimentations sur des contaminés afin de trouver un vaccin pour les guérir. De manière très efficace, car ne cédant jamais à la gratuité de l'esbroufe, Francis Lawrence n'oublie pas d'entretenir un climat d'angoisse particulièrement tendu lorsque Robert Neville est pris à parti avec les mutants dans les souterrains obscurs de la ville. Sa manière expectative de télescoper suspense et tension est renforcée par l'attitude forcenée des mutants. Des créatures de l'ombre redoutablement furtives quand il s'agit de sortir la nuit pour pourchasser leur proie ! Si les FX numériques auraient gagnés à être perfectibles (texture trop léchée), ils n'en demeurent pas moins convaincants et réellement impressionnants, principalement au niveau de la physionomie émaciée des infectés et de leur vélocité incontrôlée ! La seconde partie apaise un peu la tension préalablement instaurée avec la rencontre fortuite d'une survivante et de son fils. SPOILER ! Persuadée qu'une colonie de survivants existe en dehors de New-York, elle va tenter de convaincre Robert Neville de prendre la route, avant qu'une dernière altercation avec les mutants ne vienne les bouleverser FIN DU SPOILER. Entre défaitisme et aspiration, le réalisateur privilégie leur rapport conflictuel avec pudeur pour la postérité d'un monde nouveau mais aussi pour l'évolution humanisée des mutants (du moins dans son épilogue originel souhaité par le réalisateur). A contrario, on peut aussi approuver la thématique du sens du sacrifice émise par le héros dans la version diffusée en salles.
En privilégiant la dimension humaine de son héros, Francis Lawrence réadapte un classique d'anticipation avec l'humilité poignante, tout en s'autorisant des moments de tension réellement anxiogènes ainsi qu'une action homérique salutaire. L'esthétisme post-apo retranscrit dans un New-York délabré s'avère également expressif pour nous immerger dès le prélude dans un climat des plus mutiques.
Bruno Matéï
2èx
Consultation des mails, mug de café, un coup d’œil sur le film du jour de Bruno ce grand malade qui arrive à regarder un film par jour ! comment fait-il ? Surtout qu'après il rédige une petite bafouille amoureuse pleine de gros mots du dictionnaire sur le sujet ! ^^
RépondreSupprimerJ'aime bien ce film même si son intensité émotionnelle va en diminuant malgré un bref sursaut final...une sorte de conformisme latent contamine (infecte ?) progressivement le métrage et fait ressembler le héros à un "conservateur des valeurs"(comme Robinson) plutôt qu'à un véritable survivant..l'ampleur de sa désocialisation est éludée (ce mot là, je te le pique) en dix minutes puisqu'en définitive notre héros a réussi à sauvegarder l'essentiel de son humanité en respectant à la fois son intégrité physique et celle de son foyer.
Quoiqu'il en soit pour sa première partie intrigante, sa représentation d'un New York post-apo particulièrement réussie, sa caractérisation solide, la prestation sympathique de Will Smith..ce film reste un bon divertissement.
A demain Bruno.
lol Laurent ton comm surtout ça : "Surtout qu'après il rédige une petite bafouille amoureuse pleine de gros mots du dictionnaire sur le sujet ! ^^"
RépondreSupprimerUn conservateur des valeurs ? Qui ne croit pas en dieu en tous cas et qui offre sa vie en sacrifice (dans la version salles) !
Et il fait sauter son foyer et lui même Laurent ! lol
RépondreSupprimerOui c'est vrai à la fin il y a ce sacrifice qui est intéressant puisque la seule valeur qu'il a abandonnée en cours de route, c'est la foi.
RépondreSupprimerCe qui est dommage c'est la manière dont est géré le moment où le personnage vacille vraiment, après la mort du dernier membre de sa famille, son chien, c'est un peu vite traité.
Mais attention je dis pas que c'est un film réactionnaire (c'est moi qui dit des gros mots sur ce coup là et des très gros) et je pinaille mais c'est parce que j'adore les films Post-Apo.