mardi 22 avril 2014

Cujo. Prix du Public, Fantasporto, 1987

                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site Devildead.com

de Lewis Teague. 1983. U.S.A. 1h31. Avec Dee Wallace Stone, Danny Pintauro, Daniel Hugh Kelly, Christopher Stone, Ed Lauter, Kaiulani Lee.

Sortie salles France: 10 Août 1983. U.S: 12 Août 1983

FILMOGRAPHIE: Lewis Teague (né le 8 mars 1938 à Brooklyn, New-York, Etats-Unis) est un réalisateur, monteur, acteur et directeur de la photographie américain.
1974: Dirty O'Neil. 1979: The Lady in red. 1980: L'Incroyable Alligator. 1982: Fighting Back. 1983: Cujo. 1985: Cat's Eye. 1985: Le Diamant du Nil. 1989: Collision Course. 1990: Navy Seals: les meilleurs. 1991: Wedlock.

 
"Quand le monstre du placard bave au carreau".
D'après le célèbre roman de Stephen King, Cujo est porté à l’écran en 1983 par l’habile faiseur de série B Lewis Teague. Succès commercial en salles et en vidéo, ce classique de tension horrifique reste d’une fulgurance intacte, quarante-deux ans après sa sortie.

Pour rappel : à la suite d’une panne d’essence, une mère et son jeune fils se retrouvent piégés dans leur voiture, à la merci d’un Saint-Bernard rendu fou.
De cette intrigue aussi simple qu’inattendue, Lewis Teague tire un modèle d’efficacité, jalonné de séquences d’agressions d’une maestria inouïe, devenues anthologies de terreur pure. En resserrant peu à peu l’étau autour d’une ferme isolée, puis de l’habitacle surchauffé d’un véhicule immobilisé en plein soleil, le réalisateur orchestre un huis clos suffocant : dehors, le monstre à quatre pattes rôde, prêt à bondir et déchiqueter tout espoir de fuite.
Chaque assaut, chaque tentative du chien pour forcer l’habitacle, nous percute par son réalisme cru ; à l’intérieur, mère et enfant improvisent une défense dérisoire, tremblante, déroutée.

Pour corser encore le cauchemar, le bambin suffoque, ses crises d’asthme épousant la fièvre de la fournaise. Lewis Teague joue nos nerfs jusqu’à la corde, dilate l’attente, libère la fureur en fulgurances de chair et de crocs. On reste interdit devant la performance du Saint-Bernard : masse baveuse, œil torve, fureur contagieuse, déclenchée au moindre son strident — comme ce téléphone dont la sonnerie prolongée déchire le silence pour mieux convoquer la bête. On se demande encore comment les dresseurs ont mis en scène ces pugilats bestiaux d’un réalisme si écorché.

Dominé par la présence magnétique de Dee Wallace Stone — effondrée, épuisée, mais inébranlable — Cujo offre à son héroïne une terreur de tous les instants, qu’elle incarne avec une conviction presque douloureuse. Danny Pintauro, gamin terrifié jusqu’au sanglot, captive et émeut tant son effroi semble jaillir du ventre. Sa vulnérabilité achève de transmuter ce Saint-Bernard en croquemitaine, en ogre vorace, en monstre du placard incarné. 

Satire amère sur la cellule conjugale fissurée (adultère, maltraitance, abus flottent dans l’air de la première partie), parabole sardonique sur l’enfance et ses peurs enfouies, Cujo explose littéralement dans ses quarante dernières minutes, suite ininterrompue de morsures et de hurlements à fleur de portière. Soutenu par une partition tantôt oppressante, tantôt furieusement tonitruante, par un jeu d’acteurs qui vit sa peur jusqu’au spasme, et par une mise en scène redoutable de tension, Cujo reste un cauchemar implacable : le plus grand film d’agression canine jamais tourné, encore inégalé à ce jour (avec, à ses côtés, le bouleversant Dressé pour tuer).
Un monstre ? Non. Une bête foudroyée par le destin — et nous avec.

*Bruno
28.04.25. 5èx. VOST. 1h34.

Récompense: Prix du Public au Festival du film Fantastique de Fantasporto, en 1987.

Le DVD de Cujo sorti chez nous car édité par Mad Movies n'était pas le montage intégral (1h25, et donc 1h29 en 1080p).
En revanche le Blu-ray sorti chez nous chez Carlotta l'est (1h35).
La morsure de Cujo par la chauve souris est plus longue et détaillée. Dans le dvd Mad, la morsure est coupée plus tôt, on voit moins le sang qui coule sur le museau. Dans le blu-ray on insiste plus sur la dégradation physique de Cujo . La 1ère attaque de Cujo avec l'acolyte du garagiste est plus sale et prolongée (beaucoup plus d'éclaboussures de sang). La mort du garagiste est plus gore (morsure au cou en gros plan). La séquence dans la voiture est plus longue et intense (cujo tape plus sur les vitres, transpiration prolongée des protagonistes). Quand Donna sort de la voiture, les morsures sont plus graphiques. Quand Donna poignarde Cujo, c'est plus sanglant (il saigne plus abondamment). Et enfin pour l'épilogue, Donna serre Tad contre elle de manière plus longue pour renforcer l'émotion qui se dégage et le côté tranquille (avant l'estocade).


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