de Lewis Teague. 1983. U.S.A. 1h31. Avec Dee Wallace Stone, Danny Pintauro, Daniel Hugh Kelly, Christopher Stone, Ed Lauter, Kaiulani Lee.
Sortie salles France: 10 Août 1983. U.S: 12 Août 1983
Récompense: Prix du Public au Festival du film Fantastique de Fantasporto, en 1987.
FILMOGRAPHIE: Lewis Teague (né le 8 mars 1938 à Brooklyn, New-York, Etats-Unis) est un réalisateur, monteur, acteur et directeur de la photographie américain.
1974: Dirty O'Neil. 1979: The Lady in red. 1980: L'Incroyable Alligator. 1982: Fighting Back. 1983: Cujo. 1985: Cat's Eye. 1985: Le Diamant du Nil. 1989: Collision Course. 1990: Navy Seals: les meilleurs. 1991: Wedlock.
D'après le célèbre roman de Stephen King, Cujo est adapté au cinéma en 1983 sous la houlette d'un habile faiseur de série B, Lewis Teague. Succès commercial en salles et en vidéo, ce petit classique de tension horrifique s'avère toujours aussi redoutable 30 ans après sa sortie. A la suite d'une panne d'essence, une mère de famille et son jeune fils se retrouvent piégés à l'intérieur de leur véhicule depuis la menace belliqueuse d'un Saint-Bernard. A partir de cette intrigue linéaire mais originale, Lewis Teague nous confectionne un modèle d'efficacité dans son lot de séquences d'agressions adroitement exécutées. En privilégiant dans sa seconde partie l'unité du huis-clos confinée autour d'une ferme, le réalisateur y implique le désarroi d'une femme et d'un jeune enfant, piégés à l'intérieur d'un environnement encore plus restreint, celui d'une voiture parquée en plein soleil ! Alors que dehors, à quelques mètres d'eux, un Saint-Bernard rendu fou par la morsure d'une chauve-souris attend le moment propice pour passer à l'affront et les alpaguer. Ces tentatives belliqueuses de daigner pénétrer de force dans le véhicule nous vaut des séquences d'agressions extrêmement violentes par son réalisme imposé, alors que les victimes en panique tentent de s'y défendre de manière bien précaire.
Pour renforcer le malaise et le caractère éprouvant d'un contexte aussi cauchemardesque, le bambin est confronté à ses crises d'asthme lorsque la chaleur d'un soleil écrasant commence à s'y faire sentir en interne du véhicule. Jouant avec le suspense et la tension d'une attaque redoutée, Lewis Teague élabore de main de maître des séquences d'agressions affolantes car sans concession lorsque le chien se projette sur ses victimes. On peut d'ailleurs prôner le jeu authentique du Saint-Bernard, monstre canin au regard torve rempli d'écumes, redoublant de férocité face à la présence humaine ou d'instabilité face à un son trop strident (la sonnerie prolongée d'un téléphone !). On se demande d'ailleurs comment les dresseurs ont pu élaborer des séquences d'attaques aussi cinglantes lors de ses pugilats corporels avec les victimes ! Dominé par la présence de Dee Wallace Stone, l'actrice en état de marasme réussit à retransmettre sa peur viscérale, son désarroi ainsi que sa stoïcité à affronter l'animal pour sauvegarder son bambin. Epatant de naturel dans sa posture de gosse effrayé, Danny Pintauro doit également beaucoup au caractère crédible des altercations sanglantes si bien que l'on s'éprend rapidement de compassion pour sa condition innocente de victime châtiée par le "monstre du placard" !
Bien que sa première partie s'embarrasse d'une inutile liaison d'adultère mais gagne déjà à susciter la peur lors d'une séquence-choc impressionnante, Cujo doit principalement sa réputation aux 40 dernières minutes, succession d'attaques anthologiques d'une efficacité à la fois optimale et terrifiante. Nanti d'un score percutant, du jeu effarouché des comédiens et d'une virtuosité technique hors pair, ce cauchemar implacable mérite amplement son statut de meilleur film d'agression canine parmi un autre modèle contrairement bouleversant et rationnel, Dressé pour tuer.
Bruno Matéï
4èx
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