de Greg McLean. 2013. Australie. 1h46. Avec John Jarratt, Ryan Corr, Shannon Ashlyn, Philippe Klaus, Gerard Kennedy, Annie Byron.
FILMOGRAPHIE: Greg McLean est un réalisateur, scénariste et producteur australien.
2005: Wolf Creek. 2007: Solitaire. 2014: Wolf Creek 2.
Neuf ans séparent Wolf Creek de cette séquelle, et le moins qu'on puisse dire, c’est que l’attente en valait la chandelle. Non pas que je trépignais d’espérer une suite à ce panthéon de l’horreur qui se suffisait à lui-même, mais ma curiosité a fini par l’emporter : Greg McLean allait-il relever le défi sans céder aux sirènes du produit standardisé ?
Ça débute fort, avec une séquence d'ouverture qui donne d’emblée le ton crapuleux : un duo de flics zélés s’en prend à notre tueur australien lors d’un contrôle de routine. Évidemment, les rapports de force s’aiguisent à coups de réparties venimeuses, jusqu’à vriller en vendetta criminelle et inverser les rôles de domination. Ce prologue percutant, sans répit ni échappatoire pour les victimes, rappelle la patte tranchante du réalisateur : des mises à mort d’un réalisme cru, presque insupportable, ici spectaculaires.
Alors qu’on craint de revoir un couple de touristes allemands sombrer dans le même piège, McLean dévie la trajectoire : il introduit un nouveau pèlerin solitaire, témoin malgré lui. Dès lors, à partir d’un canevas habilement construit - oscillant entre action nerveuse (un accrochage sur bitume rappelant Duel), retournements inopinés et apparitions éphémères de personnages secondaires -, le cinéaste reformule le survival du point de vue d’un seul et unique survivant.
Avec une intensité croissante et un sens aigu du suspense éprouvant, Wolf Creek 2 renoue avec l’horreur hardcore d’un réel trop proche, quand un serial killer plus vrai que nature impose sa loi. Et c’est avec un humour noir profondément dérangeant que McLean relance la tension : son tueur sadique propose à sa victime un défi. Une sorte de Questions pour un champion sous acide - parodie sardonique, gravée dans les annales. Les confrontations psychologiques entre les deux antagonistes font grimper la tension, jusqu’à cet instant absurde où le survivant, à bout de nerfs, tente désespérément d’empoigner un marteau...
À travers les recoins suintants de la tanière de l’ogre, véritable charnier aux corps moribonds, McLean continue de jouer avec nos nerfs. Son sens brut de la terreur et son art du crescendo font de Wolf Creek 2 une épreuve sensorielle - tendue, extrême, malsaine - aussi puissante, convaincante que son modèle. Il le doit à la maîtrise de sa mise en scène plus prononcée, à la photogénie hallucinée du désert australien (magnifiquement baigné d’horizons crépusculaires), et à l’interprétation désormais iconique de John Jarratt : visage goguenard, domination suintante, sadisme érigé en rituel. Il crève l'écran jusqu'au trauma.
— le cinéphile du cœur noir 🖤
je ne savais qu'il était déjà visible celui-là. je vais tenter le coup
RépondreSupprimervu hier ! Wolf Creek 2 est une réussite et c'est un vrai plaisir de voir comment Greg Mc Lean met à profit les 1h40 du métrage pour nous offrir un film trépidant et angoissant. Une séquence introductive réussie suivie d'une sorte de redite du premier,du moins semble-t-il, avant de s'engager dans un film de poursuite. Le climax, et c'est rare de nos jours au ciné, précède même la véritable fin du film et nous offre une version roots de Saw qui met au placard la plupart des tortures porn de la décennie précédente.
RépondreSupprimerOn pourrait s'arrêter là, mais ce n'est pas tout, la suite nous plonge dans l'imagerie macabre des classiques de l'horreur.
Trois films, trois réussites !