mardi 29 avril 2014

WOLF CREEK 2

                                                                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site kinostar.com

de Greg McLean. 2013. Australie. 1h47. Avec John Jarratt, Ryan Corr, Shannon Ashlyn, Philippe Klaus, Gerard Kennedy, Annie Byron.

Sortie salles France: Prochainement...

FILMOGRAPHIE: Greg McLean est un réalisateur, scénariste et producteur australien.
2005: Wolf Creek. 2007: Solitaire. 2014: Wolf Creek 2.


9 ans séparent Wolf Creek de cette séquelle et le moins que l'on puisse dire c'est que l'attente en valait la chandelle ! Non pas que je trépignais d'espérer une suite à un panthéon de l'horreur qui se suffisait à lui même, mais que ma curiosité emportait finalement le dessus à savoir si Greg Mclean allait habilement relever la tâche pour ne pas se laisser influencer par le produit standard !
Ca débute fort avec une séquence d'ouverture donnant d'emblée le ton crapuleux ! Un duo de flics zélés s'en prend à notre tueur australien lors d'un simple contrôle de routine ! Bien entendu, les rapports de force vont s'affronter à coups de réparties provocatrices, juste avant de virer à une vendetta criminelle et inverser les rôles de soumission ! Avec ce prologue percutant n'épargnant aucune chance aux victimes, on reconnait bien la patte du réalisateur à illustrer de manière cruelle des mises à mort cinglantes car d'un réalisme quasi insupportable ! Si la suite nous laisse craindre qu'un couple de touristes allemands va à nouveau se retrouver pris en otage et subir les frais du tueur, Greg Mc Lean opte pour une autre orientation avec l'intervention d'un nouveau pèlerin isolé, témoin malgré lui. Ainsi, à partir d'une intrigue plutôt bien élaborée car oscillant efficacement l'action spectaculaire (un accrochage sur bitume rappelant les poursuites endiablées de Duel !), revirements inopinés et intervention aléatoire de protagonistes secondaires, le cinéaste reformule le mode du survival du point de vue d'un seul et unique survivant.


Avec intensité et sens du suspense exponentiels pour la destinée de l'otage, Wolf Creek 2 renoue donc avec l'horreur hardcore tristement actuelle lorsqu'un serial-killer plus vrai que nature décide de nuire à autrui. Faisant preuve d'un humour noir terriblement inconfortable, Greg Mc Lean relance ensuite l'intérêt avec la nouvelle tâche du tueur suggérant à sa victime un défi. Celui de "questions pour un champion" ! Parodie sardonique à graver dans les annales ! Ces séquences de confrontation psychologique entretenues entre les deux rivaux suscitant une montée graduelle de la tension, dans la mesure où le survivant tentera en désespoir de cause et à multiples reprises de s'emparer d'un marteau avant qu'il ne devienne manchot ! Exploitant également les recoins caverneux de la tanière de l'ogre, véritable charnier de cadavres putrescents ou moribonds, la réalisateur continue de jouer avec nos nerfs de par son sens aiguisé d'une terreur abrupte pour la survie humaine. Une fois encore, si Wolf Creek 2 s'avère aussi tendu, extrême, hargneux et très malsain, il le doit à la maîtrise de sa réalisation, à la photogénie du désert australien (magnifiquement éclairé d'horizons crépusculaires) et à l'interprétation iconique de John Jarratt. L'acteur affichant avec le même enthousiasme goguenard un jeu de dominance entièrement conçu sur le sadisme pervers. 


Terrifiant, anti ludique et terriblement éprouvant, Wolf Creek 2 ébranle à nouveau le spectateur sans anesthésie et évite l'écueil de la redite à travers un scénario diablotin redoublant d'efficacité pour la condition d'une victime en porte-à-faux. Une séquelle faisant donc honneur à son modèle car toujours opprimante et sans aucune échappatoire, mais beaucoup plus décomplexée à travers sa dérision débridée.  

Bruno Matéï

2 commentaires:

  1. je ne savais qu'il était déjà visible celui-là. je vais tenter le coup

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  2. vu hier ! Wolf Creek 2 est une réussite et c'est un vrai plaisir de voir comment Greg Mc Lean met à profit les 1h40 du métrage pour nous offrir un film trépidant et angoissant. Une séquence introductive réussie suivie d'une sorte de redite du premier,du moins semble-t-il, avant de s'engager dans un film de poursuite. Le climax, et c'est rare de nos jours au ciné, précède même la véritable fin du film et nous offre une version roots de Saw qui met au placard la plupart des tortures porn de la décennie précédente.
    On pourrait s'arrêter là, mais ce n'est pas tout, la suite nous plonge dans l'imagerie macabre des classiques de l'horreur.
    Trois films, trois réussites !

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