samedi 26 décembre 2015

CES GARCONS QUI VENAIENT DU BRESIL

                                                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site Notrecinema.com

"The Boys from Brazil" de Franklin J. Schaffner. 1978. U.S.A. 2h02. Avec Gregory Peck, Laurence Olivier, James Mason, Lilli Palmer, Uta Hagen, Steve Guttenberg, Denholm Elliott, Rosemary Harris, John Dehner.

Sortie salles France: 30 mai 1979 (Interdit aux - de 18 ans). U.S: 5 Octobre 1978

FILMOGRAPHIE: Franklin J. Schaffner est un réalisateur et producteur américain, né le 30 Mai 1920 à Tôkyô, décédé le 2 juilllet 1989 à Santa Monica.
1963: Les Loups et l'agneau. 1964: Que le meilleur l'emporte. 1965: Le Seigneur de la guerre. 1967: La Griffe. 1968: La Planète des Singes. 1970: Patton. 1971: Nicolas et Alexandra. 1973: Papillon. 1976: L'île des adieux. 1978: Ces Garçons qui venaient du Brésil. 1981: Sphinx. 1982: Yes, Giorgio. 1987: Coeur de Lion. 1989: Welcome Home.


Film choc s'il en est, de par son sujet scabreux abordant le spectre du nazisme de manière toute à fait singulière, et pour son point d'orgue d'une extrême violence imposée durant sa dernière demi-heure, Ces garçons qui venaient du brésil insuffle un climat malsain toujours plus poisseux au fil d'une dérive criminelle en roue libre. Grâce aux allégations d'un juif ayant réussi à espionner le complot d'une confrérie SS, Ezra Lieberman, chasseur de nazi, décide de mener sa propre enquête afin d'élucider le projet mystérieux du criminel nazi Joseph Mengel. Ce dernier ayant ordonné à ses sbires d'assassiner 94 fonctionnaires sexagénaires répertoriés aux quatre coins du monde. Au fil de son investigation et après avoir découvert que certains enfants des parents ciblés étaient physiquement jumeaux, il finit par se confronter à la plus horrible des vérités.


Thriller à la lisière du fantastique dont l'ossature ciselée de l'intrigue distille un suspense exponentiel, Ces Garçons qui venaient du Brésil oscille curiosité et fascination sous l'impulsion pétulante d'un fascisme du 4è reich prémédité par un médecin mégalo. Dominé par la prestance inflexible du vétéran Gregory Peck, ce dernier se taille une carrure longiligne dans sa fonction insidieuse de régir le monde à partir du clonage d'humains. Les yeux injectés de haine et de folie contagieuse pour enseigner aux enfants la supériorité de la "race aryenne", l'acteur parvient à iconiser son personnage despotique avec une intensité terrifiante. Son costume vestimentaire d'un blanc maculé contrastant avec la pâleur de son visage émacié transi de fiel. Dans celui du chasseur de nazi, Laurence Olivier lui partage dignement la vedette avec un charisme flegmatique dans sa posture studieuse d'investiguer et traquer sa proie avant d'extérioriser une violence justiciable en guise de survie. Par le biais de la génétique et avec parfois souci documentaire (l'expérimentation pratiquée sur les lapins), l'intrigue aborde le thème du racisme avec une originalité dérangeante. Notamment lorsqu'il s'agit d'exploiter à des fins criminelles l'innocence de bambins condamnés à perdurer le mal au nom d'une idéologie de prépondérance. Passionnant pour l'élaboration scrupuleuse de l'enquête examinée aux 4 coins du monde et terriblement inquiétant si un tel projet politique devait à l'avenir éclore, Ces garçons qui venaient du brésil provoque une fascination licencieuse (aura de souffre à l'appui !), notamment pour l'influence des exactions criminelles exercées sur le voyeurisme morbide d'un rejeton hybride.


Dénonçant avec beaucoup d'originalité et d'audace la suprématie du nazisme au travers d'un scénario catastrophe, Ces garçons qui venaient du brésil dilue effroi et fascination sous l'impulsion d'une nouvelle allégeance destinée à prendre la relève du 3è reich. Dans une mise en scène solide et grâce à l'appui autoritaire des comédiens notoires (la confrontation Gregory Peck/Laurence Olivier fait des étincelles !), Franklin J. Schaffner en extrait un thriller cauchemardesque aussi efficace que redoutablement intense pour sa déraison cruelle du dernier acte. 

B.M.
3èx



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