Photo empruntée sur Google, appartenant au site filmfracas.files.wordpress.com
de Arthur Hiller. 1970. U.S.A. 1h39. Avec Ali MacGraw, Ryan O'Neal, John Marley, Ray Milland, Tommy Lee Jones.
Sortie salles France: 5 Mai 1971. U.S: 16 Décembre 1970
FILMOGRAPHIE: Arthur Hiller, né le 22 novembre 1923 à Edmonton (Alberta) et mort le 17 août 2016 à Los Angeles (Californie), est un réalisateur canadien.1956 : Massacre at Sand-Creek. 1963 : The Wheeler Dealers. 1964 : Les Jeux de l'amour et de la guerre. 1965 : Promise Her Anything. 1966 : Tobrouk, commando pour l'enfer. 1966 : Les Plaisirs de Pénélope. 1967 : The Tiger Makes Out
1970 : Escapade à New York. 1970 : Love Story. 1971 : Plaza Suite. 1971 : L'Hôpital. 1972 : L'Homme de la Manche. 1975 : The Man in the Glass Booth. 1976 : Transamerica Express. 1979 : Ne tirez pas sur le dentiste. 1979 : Morsures. 1982 : Making Love. 1982 : Avec les compliments de l'auteur ! 1983 : Romantic Comedy. 1984 : Ras les profs ! 1984 : Manhattan Solo. 1987 : Une chance pas croyable. 1989 : Pas nous, pas nous. 1990 : Filofax. 1992 : The Babe. 1997 : An Alan Smithee Film.
« L'amour, c'est n'avoir jamais à dire qu'on est désolé »
Enorme succès international à sa sortie (chez nous il récolte 5 512 408 entrées et se classe 5è sur 60 !) ayant traumatisé une génération de spectateurs (et de lecteurs d'après le Best-seller du scénariste Erich Segal), Love Story aborde le mélo avec une intensité dramatique aussi cruelle que bouleversante, eu égard de la tournure tragique (pour ne pas dire cauchemardesque) des évènements que se confronte un couple de jeunes mariés. Réalisé par l'artisan touche à tout Arthur Hiller (sa riche filmo ne cesse d'entrecroiser les genres les plus divers), ce dernier élude admirablement voyeurisme et complaisance face à un sujet aussi grave que délicat, et ce grâce à la solidité de sa réalisation particulièrement sobre et réaliste, et du jeu incandescent du couple mythique Ali MacGraw / Ryan O'Neal portant le film à bout de bras avec une puissance émotionnelle aussi prude que déchirante (si je me réfère aux moments intimistes les plus rigoureux). C'est dire si l'alchimie sentimentale entre eux fonctionne avec un art consommé de par leurs échanges amoureux jamais outrés (lui est d'ailleurs de nature intègre, révolté et passionnément amoureux; elle est arrogante, espiègle, provocatrice et obtuse dans sa peur de céder à la pureté de ses sentiments !) puis leur désarroi progressif suite à l'injustice de la maladie.
Cauchemardesque et éprouvante, sa dernière partie vertigineuse nous glace autant d'effroi que de désarroi face à l'introspection de l'époux affligé par une destinée morbide aléatoire. Arthur Hiller filmant ses errances urbaines parmi la suggestion du non-dit, de par la vigueur de son regard modestement meurtri car hanté par la déveine, le remord et la culpabilité. Notamment auprès des rapports houleux avec son patriarche trop orgueilleux et autoritaire qu'il se refuse à chérir ouvertement en dépit de l'influence clémente de Jennifer. Car opposant en sous-intrigue les relations paternelles que s'échangent le couple entre une famille patriarcale cossue (le père si hautain d'Oliver) et une famille prolo catholique (le père beaucoup plus empathique et indulgent de Jennifer), Arthur Hiller suggère en sous-texte social l'émancipation d'une jeunesse rebelle s'opposant aux nobles traditions et à la religion à l'orée des années 70 (Oliver et Jennifer refusent de se marier à l'église faute de leur athéisme). De par la puissance de certaines séquences émotives admirablement dépouillées de racolage (notamment cette magnifique étreinte dans l'hôpital alors que l'un des paternels se met brièvement en retrait pour préserver leur intimité), Love Story inspire la dignité face au thème de la maladie incurable frappant de plein fouet un couple fusionnel en ascension financière.
Fer de lance qui allait inspirer une flopée de mélodrames souvent sirupeux et noyés de bons sentiments, Love Story reste quelques décennies après sa sortie un classique du genre d'une fragilité émotive radicale, entre spleen et dépression d'un amour nécrosé. Le spectateur s'identifiant auprès de l'infortune du couple juvénile avec une appréhension à la fois morale et viscérale, faute d'une peur morbide pouvant frapper sans sommation l'être le plus cher car le plus aimé. Francis Lai se chargeant aussi d'accompagner son délicat climat langoureux sous l'impulsion d'une mélodie au clavecin restée dans toutes les mémoires (Oscar de la Meilleure musique un an plus tard).
* Bruno
Récompenses:
Oscar de la meilleure musique originale pour Francis Lai en 1971
Golden Globes 1971 :
Meilleur film dramatique
Meilleur actrice dans film dramatique pour Ali MacGraw
Meilleur réalisateur pour Arthur Hiller
Meilleur scénario pour Erich Segal
Meilleure musique originale pour Francis Lai
Info subsidiaire relayée d'après le site Remember the times:
En 1972, "Love Story" était le film le plus regardé à la télévision de tous les temps.
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