Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com
créé par David Kajganich et Soo Hugh et produit par Ridley Scott. 2017. 10 Episodes de 45 à 55'. U.S.A. Avec Jared Harris, Tobias Menzies, Paul Ready, Adam Nagaitis, Ian Hart, Nive Nielsen, Ciarán Hinds.
Diffusion TV U.S/France: 26 Mars 2018
Synopsis: 1847. L'équipage du navire britannique "Terror" se retrouve coincé au milieu des glaces après avoir tenté de regagner le passage du Nord-Ouest au Canada. Leur périple suicidaire s'avère d'autant plus infortunée qu'une étrange créature tapie dans l'ombre les dévore un à un !
Basé sur une histoire vraie d'après le roman éponyme de Dan Simmonss, The Terror fait office d'expérience viscérale aussi éprouvante que suffocante ! Tant et si bien que rarement une série TV nous aura fait participer de manière si immersive et sensitive à un cauchemar à la fois extrême, et escarpé sous le pilier du survival irrationnel. Les auteurs archi doués dans leur démarche alchimiste d'y soigner le cadre hivernal résolument aphone et inquiétant ainsi que l'étude caractérielle des personnages (notamment l'ambivalence du capitaine Francis Crozier de céder à l'alcoolisme lors d'une soudaine faiblesse morale avant de se tailler un cheminement cérébral vers l'espoir) parvenant à distiller au fil des épisodes une angoisse psychologique tangible. Notamment grâce au jeu expressif des comédiens compromis par leur état de peur, de détresse, de négligence, de langueur et de dépression. Sans compter ce climat éthéré de silence démoniaque planant au dessus de leurs épaules alors que ces derniers profondément amers et esseulés (notamment faute de présence féminine si on excepte la présence suspicieuse d'une esquimau autonome), amoindris par la fatigue, la faim et la maladie (pour certains) contemplent la topographie placide de l'Arctique avec un désagrément fiévreux. Véritable drame psychologique donc transplanté dans le cadre du genre horrifique, The Terror nous dépeint avec un vérisme rigoureux (limite insupportable parfois pour son aura malsaine ou sa violence glauque en opposition avec le blanc immaculé de la neige) l'interminable descente aux enfers "réfrigérante" de ces explorateurs s'acharnant à retrousser leur manche pour se dépêtrer d'une situation d'immobilisation davantage ingérable afin de regagner coûte que coûte le Canada. Mais à quel prix ?
Et ce, tout en s'efforçant de déjouer une menace invisible d'une férocité radicale car survenant aux moments les plus inopportuns. A cet égard, la créature véloce semblable à un ours polaire tuméfié provoque chez le spectateur un sentiment de terreur et d'impuissance morale face à ces rares apparitions destructrices où la bestialité s'avère le maître mot ! Les auteurs jouant admirablement avec l'effet de suggestion afin de mieux fasciner si bien que le plus substantiel dans cette tragédie humaine terriblement âpre, tendue, vide d'espoir, est d'y radiographier l'évolution des protagonistes mis à mal à jauger leur courage, leur résilience mais aussi leur confiance auprès de l'autre (ce que la seconde partie se chargera de nous autopsier avec une rigueur encore plus ardue). Car outre les pathologies inexpliquées de certains d'entre eux, la température glaçante de l'arctique (aussi photogénique que celle de The Thing sans contestation possible !), la dissension morale que se disputent le Capitaine Francis Crozier avec le Capitaine Sir John Franklin (celle d'un enjeu humain) et la menace monstrueuse terriblement sournoise, la lente déliquescence morale d'un des leurs (on n'est pas prêt d'oublier le jeu lestement provocateur, vénéneux, pour ne pas dire démoniaque d'Adam Nagaitis par la mesquinerie de son regard ironiquement véreux !) va mener l'équipage à la fragmentation meurtrière. Et de renchérir à cet instant d'ultime survie dans la déveine et l'animosité la plus immorale en empruntant l'alibi du cannibalisme pour subvenir aux besoins nutritifs ! Tout un programme donc de règlements de compte barbares et criminelles, faute d'anarchie, de détérioration morale depuis leur paranoïa progressive à suspecter ou mésestimer l'autre, notamment par esprit de rancoeur ou de vendetta. Tandis qu'au centre de leur discorde, un docteur philanthrope s'efforcera avec humilité de calmer les esprits tout en se rapprochant de l'inquiétante invité surprise: une jeune esquimau dépitée par la mort de son père.
Une tragédie historique à son apogée de l'horreur.
Descente aux enfers inextinguible chez une poignée d'explorateurs ankylosés par la poisse, la maladie et la mort la plus inéquitable, The Terror irrigue nos pores d'un sentiment d'angoisse dépressive face à la terreur sournoise d'une menace animale et humaine où l'individualité prime.
A marquer d'une pierre blanche auprès d'un casting en or massif !
* Bruno
Listing.
1: Jouer son va-tout (Go for Broke)
2: Le Lieutenant Gore (Gore)
3: L'Échelle (The Ladder)
4: Puni comme un simple mousse (Punished, as a Boy)
5: Pas de seconde chance (First Shot a Winner, Lads)
6: Répit (A Mercy)
7: L'Horreur et le souper (Horrible from Supper)
8: Le Camp est sécurisé (Terror Camp Clear)
9: La Mer, la mer, la haute mer (The C, the C, the Open C)
10: Nous sommes partis (We Are Gone)
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