mardi 24 avril 2018

MEURTRES A LA SAINT-VALENTIN 3D

                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Patrick Lussier. 2009. U.S.A. 1h41. Avec Jensen Ackles, Jaime King, Kerr Smith, Betsy Rue, Edi Gathegi, Tom Atkins

Sortie salles France: 29 Avril 2009. U.S: 16 Janvier 2009

FILMOGRAPHIEPatrick Lussier est un réalisateur et un monteur canadien spécialisé dans les films d'horreur. 2000 : The Prophecy 3: The Ascent (vidéo). 2000 : Dracula 2001. 2003 : Dracula II: Ascension (vidéo). 2005 : Dracula III : Legacy (vidéo). 2007 : La Voix des morts : La Lumière. 2009: Meurtres à la St-Valentin 3D. 2011 : Hell Driver 3D.


On a beau se distraire de quelques séquences chocs sanglantes et spectaculaires (en dépit de 2/3 effets ratés en CGI !) et d'une certaine dérision morbide lors de passages assez cocasses (notamment la nymphette se trimbalant dans son plus simple appareil au moment de se confronter au tueur), Meurtres à la St-valentin est le prototype du remake inutile dépourvu de toute notion de suspense et d'intensité. Faute à une intrigue insipide finissant par se vautrer dans le ridicule (son final à rebondissements nanti de dialogues risibles vaut son pesant de cacahuètes), à une réalisation aseptique ne comptant que sur la surenchère pour nous maintenir en éveil, et de personnages gogos que l'on peine à distinguer si bien que l'on éprouve aucune empathie pour leur sort ou pour leur dissension amoureuse (le fameux trio perfide si j'ose dire). Avec indulgence et surtout auprès d'un public ado néophyte n'ayant aucune culture pour le Slasher, ce produit mercantile estampillé "3D argentique" peut se découvrir d'un oeil distrait.

* Bruno
2èx

                                                                          Photo empruntée sur Google, appartenant au site cultreviews.com

de George Mihalka. 1981. Canada. 1h31. Avec Paul Kelman, Lori Hallier, Neil Affleck, Keith Knight, Alf Humphreys, Cynthia Dale, Helene Udy, Rob Stein, Thomas Kovacs, Terry Waterland, Carl Marotte...

Sorti en France le 10 Mars 1982. U.S.A: 11 Février 1981.

FILMOGRAPHIE: George Mihalka (1953 en Hongrie - ) est un réalisateur et producteur québécois. 1980 : Pick-up Summer, 1981 : Meurtres à la St-Valentin (My Bloody Valentine) 1982 : Scandale, 1983 : Le Voyageur (The Hitchhiker) (série TV) 1985 : The Blue Man (TV) 1986 : Adventures of William Tell (TV)1988 : Hostile Takeover, 1987: Midnight Magic, 1988 : Le Chemin de Damas, 1988 : Crossbow (série TV) 1989 : Straight Line, 1990 : Wish You Were Here (série TV) 1991 : The Final Heist (TV) 1992 : Scoop (série TV) 1992 : Psychic, 1993 : La Florida, 1994 : Relative Fear, 1995 : Bullet to Beijing, 1995 : Deceptions II: Edge of Deception, 1996 : Windsor Protocol (TV) 1996 : L'Homme idéal, 1998 : Thunder Point (TV) 1999 : Omertà - Le dernier des hommes d'honneur (série TV) 2000 : Haute surveillance (série TV) 2000 : Dr Lucille - La remarquable histoire de Lucille Teasdale (Dr. Lucille) (TV) 2001 : Watchtower, 2001 : "Undressed" (1999) TV Series, 2002 : Galidor: Defenders of the Outer Dimension (série TV) 2005 : Charlie Jade (série TV) 2005 : Les Boys IV.

                                         

Sorti en pleine vogue du slasher natif d'Halloween et de Vendredi 13Meurtres à la St-Valentin s'attelle à l'académisme pour emprunter le schéma du film de Sean S. Cunningham. Là encore, le succès en salles est au rendez-vous à la surprise générale des créateurs du film puisque Meurtres à la St-Valentin sort en version tronquée de ses effets sanglants partout dans le monde alors que sa réputation d'honnête psycho-killer va gentiment accroître au fil des ans. Que ce soit en France ou aux Etats-Unis, ce sympathique whodunit n'eut jamais eu l'honneur de voir le jour dans une version rigoureusement intégrale. Chose réparée aujourd'hui chez nos voisins ricains à l'occasion de sa sortie Dvd certifiée Uncut ! C'est cette version inédite que je vais aujourd'hui vous évoquer ! Le jour de la St-Valentin, lors d'un bal local, cinq mineurs se retrouvent coincés dans leur carrière à la suite d'une violente explosion. Seul, un survivant, Harry Warden, est parvenu à s'extraire des décombres. Depuis, chaque année, il décide de se venger des jeunes étudiants qui auront l'audace de renouveler la fête des amoureux durant la sauterie promotionnelle.

                                           

Lorsque l'on assiste pour la première fois à la version non censurée de Meurtres à la St-Valentin, nous sommes agréablement ébranlés par la teneur malsaine de ces homicides graphiques ! Les nombreux meurtres qui émaillent l'intrigue s'avérant incisifs dans leur violence gore, non exempts d'inventivité dans l'art et la manière de décimer la prochaine victime ! (pioche perforant un sein ou un gosier, femme empalée par la bouche d'un robinet, écorchement d'un coeur bien frais, pratique de cannibalisme, tranchage de bras, tête vivante ébouillantée dans une marmite ou transpercée de clous, et enfin corps brûlé dans une lessiveuse). Grâce à cette surenchère jouissive au stylisme morbide, Meurtres à la St-Valentin se pare d'une texture autrement plus insolente et sardonique ! Par cette occasion, on se rend compte que parfois un métrage a besoin d'un ton racoleur pour rendre l'aventure plus sombre et délétère, de manière aussi à accentuer la crainte redoutée du tueur, faute de sa cruauté ostentatoire.

                                         

En dehors de l'aspect fun des FX artisanaux, on retrouve les clichés habituels du slasher avec son meurtrier exterminant de manière méthodique une victime tous les quarts d'heure ! Notamment la caricature émise aux étudiants stéréotypés, du dragueur insolent au plaisantin farceur, de l'aguicheuse au rondouillard sympa, du flic dubitatif au fameux quidam sollicité à mettre en garde tous ces garnements risquant un grave danger. Malgré tout, les comédiens attachants s'avèrent tout de même moins superficiels que de coutume même si une sirupeuse amourette entre trois amants viennent ternir l'esprit mature de leur posture héroïque. Durant les 2/3 du film, la narration efficacement gérée ne fait donc que dépeindre les réunions amicales et étreintes amoureuses de nos jeunes protagonistes pendant qu'un tueur les décime un à un lors d'exactions grands-guignolesques. Quand bien même sa dernière demi-heure, plus vigoureuse dans son action haletante, va confiner l'essentiel de son action dans l'environnement opaque d'une ancienne mine. Une dernière partie atmosphérique car utilisant judicieusement ses décors lugubres d'une ambiance inquiétante tout en distillant l'expectative du suspense. L'aspect patibulaire du meurtrier n'est pas non plus à négliger et ajoute un charme singulier à son accoutrement vestimentaire  (alors qu'il aurait pu sombrer dans le ridicule !). Affublé d'une combinaison de mineur, d'un casque de lampiste sur la tête et d'un masque à gaz constamment imposé sur son visage, sa présence obscure nous inspire une certaine fascination.

                                            

Réalisé sans génie particulier mais agréablement troussé, efficace et toujours plus haletant, Meurtres à la St-Valentin fait sans doute parti du haut du panier des slashers des eighties, aussi mineur soit-il ! (jeu de mot à l'appui !). Quand bien même ses effets-gores audacieux dans la version Uncut vont permettre d'insuffler une aura malsaine étonnamment prégnante ! Enfin, le concept inédit d'ironiser sur la fête sirupeuse des coeurs tendres est savoureusement détourné au profit d'un humour noir caustique. 

* Bruno

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