Photo empruntée sur Google, appartenant au site senscritique.com
"The Great Escape" de John Sturges. 1963. U.S.A. 3h00. Avec Steve McQueen, James Garner, Richard Attenborough, James Donald, Hannes Messemer, James Coburn, Charles Bronson, Donald Pleasence, David McCallum, Gordon Jackson, Nigel Stock, John Leyton, Angus Lennie.
Sortie salles France: 11 Septembre 1963. U.S: 4 Juillet 1963
FILMOGRAPHIE: John Sturges est un réalisateur et producteur de films américain né le 3 janvier 1910 à Oak Park (Illinois) et mort le 18 août 1992 à San Luis Obispo (Californie).1948 : Le Signe du Bélier. 1949 : Les Aventuriers du désert. 1950 : La Capture. 1950 : Le Mystère de la plage perdue. 1950 : Right cross. 1950 : The Magnificent Yankee. 1951 : Kind Lady. 1951 : Le peuple accuse O'Hara. 1951 : It's a Big Country. 1953 : Fort Bravo. 1953 : La Plage déserte. 1954 : Un homme est passé. 1955 : Duel d'espions. 1955 : La Vénus des mers chaudes. 1956 : Coup de fouet en retour. 1957 : Règlements de comptes à OK Corral. 1958 : Le Trésor du pendu. 1958 : Le Vieil Homme et la mer. 1959 : La Proie des Vautours. 1958 : Le Dernier Train de Gun Hill. 1960 : Les Sept Mercenaires. 1961 : Par l'amour possédé. 1962 : Citoyen de nulle part. 1962 : Les Trois Sergents. 1963 : La Grande Évasion. 1965 : Station 3 : Ultra Secret. 1965 : Sur la piste de la grande caravane. 1967 : Sept secondes en enfer. 1968 : Destination Zebra, station polaire. 1969 : Les Naufragés de l'espace. 1972 : Joe Kidd. 1973 : Chino. 1974 : Un silencieux au bout du canon. 1976 : L'aigle s'est envolé.
Ce film est tiré d'une histoire vraie. Les personnages sont inspirés d'hommes ayant existé. L'endroit et la durée ont été adaptés. Mais chaque détail de l'évasion a été respecté.
Immense succès à sa sortie internationale si bien qu'il se classe sur notre territoire n°1 au Box-office avec 8 755 029 entrées, la Grande Evasion s'inspire d'un fait historique singulier lorsque des centaines de prisonniers de guerre anglais, canadiens, australiens, polonais et américains tentent de prendre la poudre d'escampette en construisant durant des mois un long tunnel sous leur camp allemand. Dirigé par John Sturges, un des maîtres du cinéma d'action ("à l'ancienne" diront les puristes !) réunissant pour l'occasion une distribution incandescente (Steve McQueen, James Garner, Richard Attenborough, James Donald, Hannes Messemer, James Coburn, Charles Bronson, Donald Pleasence, David McCallum, rien que ça !), la Grande Evasion constitue une référence du divertissement hollywoodien sous couvert d'une improbable évasion carcérale que le réalisateur parvient à mettre en image avec un art consommé. Et ce en dépit d'un tournage houleux, de réécritures du scénario, du désistement et comportement capricieux de certains acteurs, Steve McQueen en tête puisque sceptique des ambitions du cinéaste avec qui il collabora plus tôt sur le tournage des 7 mercenaires ! Car utilisant à bon escient un humour permanent auprès du comportement arrogant, inévitablement insidieux, obtus et burné de prisonniers férus de liberté (Mc Queen emportant la mise de la provocation en casse-cou stoïque multirécidiviste du "frigo"), John Sturges dépeint leurs portraits hétéroclites avec une dimension aussi bien héroïque que parfois fragile.
Notamment si je me réfère aux profils du "faussaire" (subitement atteint de cécité) et au "roi du tunnel" (claustrophobe finalement ingérable que Charles Bronson retransmet avec une impressionnante appréhension viscérale !), sans compter l'issue tragique de la "taupe" et de plusieurs fugitifs dont le film leur dédie leur disparition en lieu et place d'épilogue. Mais si La Grande Evasion s'avère aussi jouissif et magnétique auprès de la posture si charismatique et attachante (parce que décontractée en dépit de leur condition d'isolement) de ces acteurs d'autrefois, il le doit évidemment à l'impensable reconstitution du plan d'évasion. De la gestion aux préparatifs matériels jusqu'à la construction du tunnel et leur fameuse escapade nocturne. John Sturges prenant soin de nous authentifier les démarches périlleuses de ces centaines de détenus parmi le souci du détail technique et leur intelligence émérite. Ceux ci s'exposant quotidiennement aux risques couillus sous l'oeil inhospitalier des allemands n'hésitant pas à recourir à la violence expéditive pour les plus audacieux d'entre eux ! Quant à la seconde partie retraçant de manière aussi avisée et charpentée l'échappée ardue de plusieurs d'entre eux, la Grande Evasion perdure un suspense autrement palpitant et oppressant quant à l'éventuel succès de leur exploit outre-mesure. Le spectateur suivant attentivement leur itinéraire autonome à travers l'Allemagne, entre perplexité angoissée et aspiration fébrile.
Chef-d'oeuvre du film d'évasion carcérale, La Grande Evasion immortalise sous une forme ludique indiscutablement intègre et aboutie cette odyssée héroïque de la seconde guerre avec une dimension humaine à la fois cocasse et poignante. Si bien que le chiffre 50 s'alloue d'une résonance amère à l'issue de leur bravoure de longue haleine.
* Bruno
Récompense: Prix du Meilleur acteur pour Steve McQueen au Festival de Moscou, 1963.
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