vendredi 11 mai 2018

Hercule contre les Vampires / Ercole al centro della terra

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site cinemotions.com

de Mario Bava. 1961. Italie. 1h26. Avec Reg Park, Christopher Lee, Leonora Ruffo, George Ardisson, Marisa Belli, Ida Galli.

Sortie salles France: 9 Mai 1962. Italie: 16 Novembre 1961

FILMOGRAPHIEMario Bava est un réalisateur, directeur de la photographie et scénariste italien, né le 31 juillet 1914 à Sanremo, et décédé d'un infarctus du myocarde le 27 avril 1980 à Rome (Italie). Il est considéré comme le maître du cinéma fantastique italien et le créateur du genre dit giallo. 1946 : L'orecchio, 1947 : Santa notte, 1947 : Legenda sinfonica, 1947 : Anfiteatro Flavio, 1949 : Variazioni sinfoniche, 1954 : Ulysse (non crédité),1956 : Les Vampires (non crédité),1959 : Caltiki, le monstre immortel (non crédité),1959 : La Bataille de Marathon (non crédité),1960 : Le Masque du démon,1961 : Le Dernier des Vikings (non crédité),1961 : Les Mille et Une Nuits,1961 : Hercule contre les vampires,1961 : La Ruée des Vikings, 1963 : La Fille qui en savait trop,1963 : Les Trois Visages de la peur, 1963 : Le Corps et le Fouet, 1964 : Six femmes pour l'assassin, 1964 : La strada per Fort Alamo, 1965 : La Planète des vampires, 1966 : Les Dollars du Nebraska (non cédité), 1966 : Duel au couteau,1966 : Opération peur 1966 : L'Espion qui venait du surgelé, 1968 : Danger : Diabolik ! , 1970 : L'Île de l'épouvante ,1970 : Une hache pour la lune de miel ,1970 : Roy Colt e Winchester Jack, 1971 : La Baie sanglante, 1972 : Baron vampire  , 1972 : Quante volte... quella notte, 1973 : La Maison de l'exorcisme, 1974 : Les Chiens enragés,1977 : Les Démons de la nuit (Schock),1979 : La Venere di Ille (TV).

 
Péplum hybride à la croisée du fantastique, de la comédie, de la romance, de l'aventure mythologique et de l'épouvante, Hercule contre les Vampires porte clairement la signature du maestro Mario Bava, dans une fulgurance flamboyante de chaque instant. Il redouble ici de créativité pour varier ses décors baroques, envoûtés de filtres rouges, verts, bleus, orangés - le tout dans une harmonie picturale où l’œil du spectateur est sans cesse courtisé. À ce niveau purement contemplatif, Hercule contre les Vampires demeure un chef-d'œuvre : un spectacle du samedi soir d’une inépuisable recherche stylisée, comme seul le maestro savait en ciseler. Et ce, en se réinventant à chaque projet, souvent pour pallier ses carences budgétaires. Ce parti-pris esthétisant lui permet d’embellir son intrigue romantique - Hercule et un de ses comparses tentent d’extraire de l’enfer leurs dulcinées séquestrées par le roi Lico - où la tendresse des sentiments s’ouvre aux plages d’onirisme gracieuses et capiteuses.


À travers son intrigue attachante, testant la fidélité amicale d’Hercule et de son compagnon, en tension avec leur passion amoureuse (en demi-teinte pour le second), la bonhomie héroïque de leur solidarité (accompagnée d’un bateleur badin, gentiment pusillanime), le charisme ténébreux de Christopher Lee en sorcier insidieux, et l’attrait baroque de ses situations occultes - du combat improbable contre une créature de pierre à l’invasion furtive de macchabées s’exhumant de leur caveau - tout concourt à parfaire (sans l’ombre d’une prétention) un spectacle aussi stimulant que dépaysant. C’est le Fantastique qui prédomine ici, au cœur d’un cadre antique décomplexé, où les codes du péplum sont triturés, transcendés, portés à incandescence dans une ambition latine, exubérante et démesurée. On peut même louer la dimension génialement bricolée de ses effets artisanaux, que Bava sublime par l’acuité du montage, le cadre géométrique et cette patte esthétisante qui électrise l’image et capte notre regard. Bref, on reste constamment surpris, ébranlé, happé par cette recherche formelle en mutation constante, qui nous fait perdre pied pour mieux exalter l’émerveillement du fantasticophile ébaubi.


Du cinéma de quartier imputrescible, car sans égal.
Éblouissante expérience occulte, typiquement bisseuse, baignée d’un onirisme baroque aussi halluciné qu’inusité (telles ces branches de rameaux sectionnées qui hurlent en saignant), Hercule contre les Vampires s’empare de l’alibi du songe et de la fantasmagorie pour laisser libre cours à une foisonnance du détail typiquement latine. À revoir d’urgence, en qualité HD, pour en goûter la rutilante beauté à couper le souffle, avec la trouble impression de découvrir une œuvre étrange, autrement dense, substantielle, sensuelle, vénéneuse.

— le cinéphile du cœur noir

11.05.18. 3èx
14.06.22.

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