mardi 29 mai 2018

THE STRANGERS: PREY AT NIGHT

                                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Johannes Roberts. 2017. U.S.A. 1h25. Avec Bailee Madison, Christina Hendricks, Martin Henderson, Emma Bellomy, Lewis Pullman

Sortie salles France: 18 Avril 2018. U.S: 9 Mars 2018

FILMOGRAPHIEJohannes Roberts est un réalisateur et scénariste britannique né le 24 mai 1976 à Cambridge. 2001 : Sanitarium. 2002: Alice. 2003 : Hellbreader. 2004 : Darkhunters. 2005 : Forest of the Damned. 2007 : When Evil Calls. 2010 : F. 2011 : Roadkill. 2012 : Storage 24. 2016 : The Door (The Other Side of the Door). 2017 : In the Deep (47 Meters Down). 2018 : The Strangers: Prey at Night.


"Vous vous êtes déjà retrouvé dans une situation où vous saviez exactement ce qui allait se passer ? Mais vous avez foncé tête baissée. Et quand ce que vous craignez le plus a fini par arriver, vous avez eu envie de vous mettre des claques tellement c'était prévisible. Mais vous êtes comme ça, vous vous faîtes du mal à chaque fois."

Johannes Roberts a beau s'inspirer de Carpenter à travers sa première partie sensiblement anxiogène (ce qui nous vaut d'ailleurs 2/3 moments assez convaincants en dépit de son inévitable impression de déjà vu) et d'une sonorité électro largement inspirée par Fog, The Strangers: prey at night est une séquelle résolument inutile si bien que sa dernière partie peu avare en situations aussi bêtas que lourdingues renforce notre prévisible sentiment de déception. Truffé de clichés et de confrontations téléphonées car empruntant les codes du psycho-killer à travers une intrigué rachitique dénuée de tension et encore moins d'ambition (même la séquence baroque de la piscine s'avère trop timorée dans son audace cruelle et son manque d'invention), le réalisateur tente d'apporter un peu de panache sous l'impulsion nostalgique de 2/3 tubes des eighties mal exploités dans la contradiction émotionnelle. Efficace, distrayant et tantôt atmosphérique chez les plus indulgents mais aussi vite vu qu'oublié si bien que le produit lucratif vieillira plus vite que son ombre selon moi.

* Bruno

                                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Bryan Bertino. 2008. U.S.A. 1h25. Avec Liv Tyler, Scott Speedman, Glenn Howerton, Kip Weeks, Gemma Ward.

Inédit en salles en France. U.S: 30 Mai 2008

FILMOGRAPHIEBryan Bertino est un réalisateur et scénariste américain né le 17 Octobre 1977 à Crowley, Texas. 2016: The Monster. 2014: Mockingbird. 2008: The Strangers.


Gros succès international (il rapporte 81.6 millions de $ contre un budget de 9 000 000 $) alors qu'il fut banni de nos salles chez nous, The Strangers empreinte le schéma du survival domestique (familièrement prénommé "home invasion" chez les journalistes) avec une efficacité soutenue. Car prenant comme références Terreur sur la Ligne (la menace interne provenant du propre foyer de la propriétaire esseulée) et Halloween (la fameuse apparition du tueur masqué planqué derrière sa victime que seul le spectateur entrevoit en arrière plan), Bryan Bertino joue la carte de la suggestion à l'aide d'une science du suspense diffus et d'une bande-son percutante. Et ce même si parfois le côté redondant de certaines situations de panique ne produisent pas l'effet de peur escompté sachant que les assaillants ne cessent de brimer leurs victimes avec un goût prononcé pour la dérision sournoise. Eclairé d'une superbe photo sépia aux teintes chaudes en format scope, The Strangers développe un climat particulièrement feutré et inquiétant lorsque 3 intrus masqués décident purement et simplement de flanquer la frousse à un couple d'amants recroquevillés dans leur foyer.


La menace découlant autant de l'intérieur que de l'extérieur de leur bâtisse par le biais d'apparitions fantomatiques imprimées dans le mutisme. Une manière habile de rehausser le climat anxiogène de cette situation ubuesque si bien que nous ne connaîtrons jamais les véritables mobiles des 3 assaillants (ni leur véritable identité !) jubilant à terrifier leurs proies le plus souvent démunies. Prenant son temps de prime abord à nous présenter le couple en remise en question sentimentale, Bryan Bertino soigne le cadre nocturne de leur cocon domestique (d'autant plus dénué de voisinage !) avec un flegme plombant. Eu égard de leur mine sentencieuse à se rendre compte de leur échec mais tentant néanmoins de se réconcilier en désespoir de cause. C'est ensuite une partie de cache-cache avec la peur puis la terreur que nous décrit le réalisateur avec un réalisme assez tendu et dérangeant si bien qu'en intermittence il n'hésite pas à ponctuer son survival de règlements de compte hargneux et rebondissements sardoniques, à l'instar de son final d'une brutalité gratuite aussi bien éprouvante que dramatique.


Sans révolutionner le genre ou tenter d'émuler ses références susnommées, Bryan Bertino parvient avec The Strangers à élever le genre horrifique avec maturité grâce à sa progression dramatique escarpée dénuée d'outrance gore et à l'aspect brut de décoffrage du "fait-divers" improbable (car dénué de raison chez le portrait équivoque des persécuteurs sans visage). Et ce même si l'intrigue se laisse parfois distraire par 1 ou 2 jump scares et clichés vains (l'une des victimes trébuchant bêtement dans les bois). Outre l'efficacité de son suspense mené avec une certaine autorité et son angoisse sous-jacente assez maîtrisée (surtout auprès d'une 1ère réalisation), on peut enfin compter sur la sobriété des deux interprètes constamment molestés par les hostilités meurtrières. Particulièrement le jeu modestement viscéral de Liv Tyler en proie éplorée, faute de sa nature humaine aussi douce que fragile et de son tempérament placide et réservé lui évitant d'échapper au stéréotype de la potiche décervelée. Un séduisant exercice de style où le non-dit prime au détriment d'éclairs de violence.

* Bruno

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