de Bill Condon. 1995. 1h35. Avec Kelly Rowan, Tony Todd, Veronica Cartwright, Bill Nunn, William O'Leary, Timothy Carhart
Sortie salles France: 9 Août 1995. U.S: 17 Mars 1995
FILMOGRAPHIE: Bill Condon est un réalisateur, scénariste, acteur et producteur américain, né le 22 octobre 1955 à New York, aux États-Unis. 1987 : Sister, Sister. 1995 : Candyman 2. 1998 : Ni dieux ni démons. 2004 : Kinsey. 2005 : Dreamgirls. 2011 : Twilight, Chapitre IV : Révélation - 1re Partie. 2012 : Twilight, Chapitre V : Révélation - 2e Partie. 2013 : Le Cinquième Pouvoir. 2015 : Mr. Holmes. 2017 : La Belle et Bête.
Boudé à sa sortie mais réhabilité depuis par certains critiques à l'occasion de sa commercialisation Blu-ray (suffit de surfer sur certaines plateformes de tests Blu-ray et blogs spécialisés), Candyman 2 ne méritait pas tant de discrédit. Car si on reste à 100 lieux de son modèle, authentique classique horrifico-sociologique à travers son pamphlet anti-raciste à la fois poignant et terrifiant, cette séquelle demeure tout à fait fréquentable sous la houlette de Bill Condon à qui l'on doit déjà Sister, Sister et surtout Ni Dieux ni Démons. Car soigneusement photographié sous un éclairage sépia et richement décoré, notamment à travers le carnaval du mardi gras de la nouvelle Orélans, Candyman 2 séduit les mirettes en prime d'entretenir notre attention cérébrale sous l'impulsion d'un pitch, certes simpliste et pafois maladroit, mais bénéficiant de 2 idées fructueuses (un miroir / une filiation) pour maintenir notre attention jusqu'au générique épaulé qui plus est d'une conclusion retorse par son ironie tacite dénuée d'effets de manche. On peut d'ailleurs en dire autant auprès du prologue sardonique (au gré d'un jumscare tétanisant à contrario d'autres aussi vains qu'infructueux !) lorsqu'un enseignant renseigne ses élèves sur la légende urbaine de Candyman avant de trépasser dans les toilettes d'un bar (tous les effets gores mécaniques s'avérant d'ailleurs crédibles au fil du récit).
Niveau cast, si on s'agace facilement du duo de flics caricaturaux dans leurs mimiques aussi agaçantes qu'outrancières, la blonde Kelly Rowan parvient modestement à donner chair à son personnage héroïque partagée entre scepticisme, fragilité dépouillée et dépassement de soi d'oser affronter son démon que le charismatique Tony Todd endosse avec un sérieux toujours imperturbable. Et s'il demeure moins effrayant qu'au préalable, sa première apparition lorsqu'il s'adresse à l'héroïne en la nommant par son prénom renoue avec l'angoisse tangible du 1er opus. Quant aux meurtres qui empiètent le récit, ils demeurent assez efficaces puisque justifiés par le traitement narratif n'en faisant jamais trop (en dépit de jump-scares foireux susnommés) quant au sort des personnages impliqués dans un conflit familial. Enfin, il faut également souligner qu'outre le caractère ludique de cette suite agréablement menée puisque dénuée de temps mort, Candyman 2 dégage un charme probant à travers sa chaude ambiance horrifique soigneusement esthétisée auprès de décors tantôt lugubres (le final dans la bicoque humectée), tantôt baroques (le repère de Candyman avec ces immenses tags polychromés) ou solaire (l'anthologique flash-back retraçant avec beaucoup de cruauté le lynchage supplicié de Daniel Robitaille). Quant au score lancinant toujours composée par Philip Glass, il imprègne tout naturellement l'oeuvre par ses tonalités sépulcrales à l'élégie saillante.
Si on a donc affaire à une séquelle imparfaite parfois maladroite (notamment l'intrusion qui fait tâche de ce duo de flics sorti d'une mauvaise série TV) et dénuée d'ambition (l'aspect série B est beaucoup plus prononcé), Candyman 2 demeure toutefois attachant, formellemment soigné, assez captivant et sincère dans sa démarche d'y respecter la mythologie pour se laisser à nouveau séduire en toute modestie.
*Bruno
Ci-joint les chroniques du modèle et de l'excellent remake:
24.02.23. 3èx
15.03.17. 2èx. 724 v
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