mercredi 22 février 2023

The Whale

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Darren Aronofski. 2022. U.S.A. 1h57. Avec Brendan Fraser, Samantha Morton, Ty Simpkins, Sadie Sink, Hong Chau

Sortie salles France: 8 Mars 2023.  U.S: 9 Décembre 2022

FILMOGRAPHIE: Darren Aronofski est un réalisateur américain né le 12 février 1969 à Brooklyn (New York). Il travaille aussi en tant que scénariste et producteur. 1998 : π, 2000 : Requiem for a dream, 2006 : The Fountain, 2009 : The Wrestler, 2010 : Black Swan. 2014: Noé. 2017: Mother ! 2022: The Whale. 

Dans un climat fétide irrespirable épaulé d'une photo grisonnante cadrée en 4/3 (parti-pris du cadre restreint), Darren Aronofski nous relate la quotidienneté (quasi) esseulée d'un père ventripotent (il pèse plus de 270 kilos) tentant de renouer avec sa fille de 16 ans qu'il n'a pas revu depuis 8 ans. Drame psychologique intimiste d'une redoutable cruauté à travers le calvaire d'une obésité disproportionnée que les sermons d'une ado ne cesse d'appuyer à travers sa haine à la fois parentale et misanthrope, The Whale ne laisse nullement indifférent à observer sans voyeurisme ni complaisance cet homosexuel en berne délibéré à en finir après avoir tenté de réparer ses fautes auprès de sa fille mutine incapable de lui pardonner sa démission familiale. Ainsi, à travers les thématiques de la foi religieuse (en dichotomie avec l'athéisme), l'homosexualité (s'opposant à l'homophobie d'une main trompeuse), la solitude (tristement actuelle) impartie au célibat et la cellule familiale en marasme, The Whale dégage une trouble aura de malaise mêlée d'espoir et d'optimisme auprès de l'éthique de cet homme rongé de remord mais délibéré à prôner autour de lui la force de la passion que symbolisent les valeurs humaines que tout un chacun renferme en son intérieur. 

Et s'il ne s'agit pas à mon sens d'un grand film ni d'un chef-d'oeuvre, c'est que The Whale ne le cherche pas à l'être en oscillant modestie, pudeur et dignité. Un huis-clos confidentiel étouffant nous laissant de redoutables traces (/séquelles) dans l'encéphale sous l'impulsion du jeu lestement tendre et désespéré de Brendan Fraser se livrant à nu face caméra avec une intensité expressive parfois même insupportable (jusqu'au malaise viscéral). Quand bien même les seconds-rôles qui l'entourent demeurent communément expansifs, pour ne pas dire fulgurants à lui infliger leur rage de vivre (et de survie) depuis sa condition recluse irrévocable. Bouleversant et malaisant, The Whale l'est en intermittence assurément (quand bien même son ultime demi-heure demeure magistralement éprouvante auprès de sa profondeur cérébrale) sans s'apitoyer sur le sort précaire de ses personnages torturés. Puisque rongés par le mal-être existentiel, l'incommunicabilité, la remise en question rédemptrice, la quête du pardon, la peur de l'échec et l'hésitation de l'étreinte. 

Une oeuvre forte donc, cruelle et désespérée, mais aussi luminescente (ultime image évocatrice) car pleine d'espoir et d'optimisme à travers son message spirituel du pardon et de l'incitation à l'affirmation afin d'accéder à l'amour.

*Bruno

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