mercredi 7 février 2024

Monsieur St.Ives / St. Ives

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Jack Lee Thompson. 1976. U.S.A. 1h34. Avec Charles Bronson, John Houseman, Jacqueline Bisset, Maximilian Schell, Harry Guardino, Harris Yulin, Dana Elcar, Michael Lerner

Sortie salles France: 1er Décembre 1976. U.S: 1er Septembre 1976

BIO: Jack Lee Thomson, de son vrai nom John Lee Thompson, est un réalisateur, scénariste et producteur britannique né le 1er août 1914 à Bristol (Royaume-Uni), décédé le 30 août 2002 à Sooke (Canada). Avec 47 longs-métrages, le cinéaste aborda tous les genres avec plus ou moins de bonheur dont certains sont qualifiés de chefs-d'oeuvre. Pour ses titres les plus notoires, on peut citer Les Canons de Navarone, Les Nerfs à vif, la Conquête de la planète des singes, la Bataille de la Planète des singes, le Bison Blanc, l'Empire du Grec, Monsieur St-Ives, Passeur d'hommes et Happy Birthday (son unique incursion dans le slasher). Il signera en outre une illustre série de films d'action particulièrement violents, le "vigilante movie" parmi son acteur fétiche Charles Bronson (Le Justicier de Minuit, l'Enfer de la Violence, la Loi de Murphy, le Justicier braque les dealers, le Messager de la mort et Kinjite, sujets tabous).


Un déshonneur, un affront, tout du moins une imbitable incompréhension que ce formidable film policier, symptomatique des Seventies par sa splendide ambiance stylée, soit si occulté de nos jours, même auprès des fans les plus aguerris. Or, cet excellent polar a beau paraître un tantinet confus, on prend tellement plaisir à l'investigation de St-Yves à retrouver les fameux responsables du vol de plusieurs manuscrits (les plans d'un cambriolage appartenant à un riche septuagénaire) qu'on en omet naturellement sa complexité en se fixant sur le ressenti exaltant. Car d'autant plus transcendé du charisme minéral de l'imposant Charles Bronson par sa présence aussi robuste que décontractée (bon Dieu quel acteur inné !), Monsieur St-Ives est un pur plaisir de cinéma que le score de Lalo Schifrin  transfigure autant en nous remémorant les accents jazzy de l'Inspecteur Harry. Si bien que pour une première collaboration entre Charles Bronson et le briscard Jack Lee Thompson, ce film policier rondement mené demeure constamment plaisant, captivant, intriguant même, entre scènes d'action parfaitement réglées (dont une incroyable chute à travers les câbles d'un ascenseur), violence spectaculaire, séquences charnelles avec la vénéneuse Jacquelines Bisset (magnifique de snobe élégance dans son tailleur noir rappelant un peu Adjani dans Driver de Hill) et suspense tendu pour ses machiavéliques subterfuges. 


Et même si on parvient à griller 1 ou 2 rebondissements (ce fut mon cas suspicieux auprès de l'identité de 3 personnages) lors de son final à tiroir fertile en déconvenues, Monsieur St-Ives nous rappelle à point nommé pour quelles raisons nous aimions le cinéma par sa faculté à nous immerger ici dans un univers criminel aussi envoûtant que séducteur. C'est dire le style classieux de la mise en scène inspirée de Thompson peaufinant son objet cinématographique avec un art consommé du travail bien fait. Comme le souligne par ailleurs son choix consciencieux d'y recruter une foule de remarquables seconds couteaux (avec comme point commun un putain de charisme aujourd'hui révolu !) que le fan émérite retrouvera avec soupçon de nostalgie gratifiant. A découvrir donc ou à revoir d'urgence pour tous les amoureux de ciné rétro dont l'émotion, ici omniprésente, s'avère aussi factuelle que lestement dosée. Tout bien considéré, l'un des meilleurs métrages de Thompson.


*Sam Malone

Un grand merci à Warning Zone

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