vendredi 12 août 2011

La Proie


d'Eric Valette. 2011. France. 1h40. Avec Albert Dupontel, Alice Taglioni, Sergi Lopez, Stéphane Debac, Natacha Regnier, Caterina Murino, Zinedine Soualem, Serge Hazanavicius, Jean-Marie Winling.

Sortie en salles en France le 13 Avril 2011.

FILMOGRAPHIE: Éric Valette est un réalisateur et scénariste français né en 1967 à Toulouse.
2001: Dégustation (court). 2003: Maléfique. 2008: One Missed Call. 2009: Une Affaire d'Etat. 2010: Hybrid. 2011: La Proie

                                   

Eric Valette m'avait bien surpris avec Maléfique sorti en 2003, huis clos horrifique à l'ambiance d'inquiétude plutôt bien retranscrite. Mais là, avec son p'tit dernier focalisé sur l'actionner bourrin et le suspense haletant, je reste plutôt sur ma faim et assez déçu. Le PitchA deux mois de sa liberté, un braqueur de banque s'échappe de ses barreaux pour courser son ancien compagnon de cellule, un pédophile malencontreusement affranchi de sa culpabilité et ayant kidnappé sa fille. Les forces de l'ordre sont lancés à ses trousses. Ok pour la trame qui promet en interne des métropoles urbaines une intense partie de chasse à l'homme entre les forces de l'ordre, notre braqueur contrarié et un psychopathe licencieux. Mais dommageablement, les quelques invraisemblances et incohérences qui émaillent l'intrigue bondissante vont venir discréditer l'ensemble de l'entreprise. De surcroît, l'élément le plus répréhensible à souligner est encore plus gênant et s'oriente plutôt vers l'interprétation d'ensemble, aussi solide que semble présager des valeurs sures comme Albert Dupontel, Sergi Lopez ou Natacha Reigner. En effet, Eric Valette dirige maladroitement une direction d'acteurs pris en otage par leur maitre à penser. Un réal plus préoccupé à diriger d'excellentes scènes d'action joliment chorégraphiées et maintenir un suspense échevelé plutôt que de tenter de convaincre des enjeux dramatiques émanant des interprètes au destin fustigé. L'excellent Albert Dupontel semble cette fois-ci mal à l'aise dans la peau du braqueur au grand coeur et s'évertue tant bien que mal à offrir le minimum syndical dans ces agissements désespérés contre ses oppresseurs (flics et tueur). Alors que le pédophile interprété par Stéphane Debac plombe sérieusement la crédibilité de l'ensemble dans le stéréotype d'un psychopathe (intello à lunette à l'apparence docile) qui ne laisse aucunement transparaitre son côté délétère et insidieux. A contrario, Alice Taglioni assure une excellente composition musclée de femme flic vaillante, la seule comédienne adroite et naturelle (avec peut-être la présence secondaire de Sergi Lopez qu'on a connu largement plus persuasif !) réussissant à tirer son épingle du jeu.

                                   

Pour les amateurs d'action ludique du samedi soir, La Proie peut malgré tout trouver son public en faisant abstraction des grosses ficelles, incohérences et direction d'interprétation hasardeuse qui empiètent le récit. Car le divertissement, parfaitement rythmé et rondement mené réussit malgré tout à maintenir l'intérêt, d'autant plus que la violence rugueuse de certaines scènes surprend pas sa brutalité (le prologue dans la prison pendant l'évasion). Et même si une fois encore, le dénouement final prévisible, est assez téléphoné.

Pour l'anecdote subsidiaire: le générique de fin est superbement conçu dans une texture carminée stylisée.      

12.08.11
Bruno

                                    

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