mardi 29 novembre 2011

WATERWORLD


de Kevin Reynolds. 1995. 2h15. U.S.A. Avec Kevin Costner, Jeanne Tripplehorn, Dennis Hooper, Tina Majorino, Gérard Murphy, Chaim Girafi, Rick Aviles, Zitto Kazann, Leonardo Cimino, Zakes Mokae.

Sortie en salles en France le 25 Octobre 1995. U.S: 28 Juillet 1995

FILMOGRAPHIE: Kevin Reynolds est un réalisateur, scénariste et producteur américain né le 17 Janvier 1952 à San Antonion, Texas.
1985: Une Bringue d'enfer. Histoires Fantastiques (Epis, vous avez intérêt à me croire). 1988: La Bête de Guerre. 1991: Robin des Bois, prince des voleurs. 1993: Rapa Nui. 1995: Waterworld. 1998: 187 Code Meurtre. 2002: La Vengeance de Monte Cristo. 2006: Tristan et Yseult.


Avec un budget faramineux de 175 millions de dollars, Waterworld était prédisposé à remporter un succès considérable dans son alliage de cascades et d'action post-nuke hérités de l'entreprise Mad-Max. A l'arrivée, le film se solde par un échec public et critique des plus cinglants qu'Hollywood ait jamais enregistré ! Avec le recul, ce blockbuster trépidant est loin d'avoir mérité son statut de purge défraîchie car il se révèle en l'occurrence beaucoup plus abordable et jouissif qu'à l'époque de sa sortie. En l'an 2500, la terre a été engloutie par les océans. Seul une poignée de survivants tentent de résister contre les hordes de barbares enrôlés par le pirate Deacon. Un baroudeur solitaire va se retrouver mêler à cette guérilla pour tenter de protéger la vie d'une mère et sa fille accoutrée d'un tatouage inscrit sur le dos. Ce dessin révélant en vérité un itinéraire codé pour rejoindre la contrée de Dryland.
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Revoir aujourd'hui Waterworld prouve à quel point le temps peut parfois permettre de restaurer des injustices et remettre les pendules à l'heure. Ce qui frappe de prime abord avec cette aventure futuriste lorgnant sans complexe du côté de Mad-Max, c'est son pitch astucieux fondé sur le dépaysement azur d'un univers aquatique. En suggérant que la terre est devenue un vaste océan déserté d'urbanisation et de présence humaine, Kevin Reynolds nous agrémente d'une nature maritime photogénique accentuée par une superbe photographie aux nuances bleutées. Sans répit, l'action échevelée embraye avec une première séquence d'anthologie particulièrement dantesque ! Alors qu'une petite communauté de survivants est installée sur un village flottant appelé "atoll", des mercenaires motorisés, armés jusqu'au dents, décident de forcer les barrages de la ville pour extirper une fillette accoutrée d'un tatouage dorsal en guise de carte au trésor.  Auparavant, un homme nommé Mariner s'était rendu dans l'atoll le temps d'une tractation de troc. Capturé et emprisonné par les résidents après qu'ils aient pu découvert sa véritable identité mutante, celui-ci va profiter de la rixe pour pouvoir se défaire de ses chaînes avec l'aide d'Hélen et de sa fille convoitée, Enola. S'ensuit un florilège d'affrontements trépidants, véritables morceaux de bravoure virtuoses gérés dans un amoncellement de cascades et péripéties haletantes ou l'action lisible rivalise d'inventivité pour épurer au maximum le caractère épique des affrontements. Ce moment d'adrénaline pure est apte à figurer dans les plus belles séquences d'action des années 90 et peut rivaliser sans rougir avec les séquences inégalées de Mad Max 2 de Georges Miller.


La suite du récit simplifie la donne avec la traversée en voilier de Mariner, accompagné de ces deux survivantes. Pour dédramatiser la violence émanant de la barbarie d'un climat belliqueux mais aussi rameuter tous les publics, Kevin Reynolds introduit l'humour avec certaines répliques cocasses exprimées par une fillette désinvolte, s'évertuant à provoquer l'impassible Mariner. Un machiste à l'autorité drastique bafouant sans restriction la gente féminine parmi la présence de ces deux sauvageonnes. De manière intermittente, notre trio va devoir user de courage et subterfuge pour se mesurer à la rencontre impromptue de quidams perfides naviguant aveuglement sur les mers à bord de chalutiers customisés. Et cela jusqu'à ce que Deacon, épaulé par ses comparses, ne vienne refaire surface pour s'empresser de kidnapper la gamine afin de pouvoir décoder le fameux tatouage occultant une contrée inexplorée. Dans celui du héros iconique, Kevin Costner se tire honorablement d'un rôle austère de guerrier aguerri plutôt antipathique mais finalement valeureux et clément. Tandis que l'impayable Dennis Hopper rivalise de cabotinage mesquin dans sa caricature ironique de corsaire mégalo. Le point d'orgue renouant avec l'action bondissante d'un affrontement avec Mariner, seul contre tous, ayant réussi à pénétrer au sein du gigantesque navire afin de sauver la vie d'Enola. Si l'action parfois improbable et expéditive se révèle moins intense que prévue pour braver nos hordes de pirates excentriques, la séquence explosive s'avère assez démesurée dans les moyens déployés !


Scandé par le score épique de James Newton Howard, Waterworld puise sa force dans son efficacité d'un récit adroitement mené rehaussé d'un savoir faire technique irréprochable. Que ce soit l'armada des incroyables décors déployés avec créativité, les costumes excentriques, les accessoires primitifs et l'affluence de moult figurants sortis tout droit d'une bande dessinée. Kevin Reynolds cultivant sa simplicité narrative au service d'une série B de luxe nantie d'un dépaysement exotique fulgurant. En l'occurrence, on peut enfin adouber la sincérité du réalisateur d'avoir su porter à l'écran un divertissement post-apo n'ayant pas à rougir avec la franchise Mad-Max

29.11.11.  4
Bruno matéï

3 commentaires:

  1. C'est dingue quand même. Tout le monde crachait sur ce film et moi je l'avais vraiment apprécié, un très bon divertissement dépaysant. Suis toujours à l'ouest en fait. Avatar est glorifié plus que de raison partout et en fait... bof pour ma pomme. Non vraiment, je n'ai pas grand chose à faire dans ce monde, c'est pas possible autrement ^^

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  2. Je pense que l'effet "plus gros budget de l'histoire du cinéma" a joué considérablement en se défaveur. Le public attendait un film "exceptionnel" et Waterworld s'est avéré être "juste" un "excellent" film d'action .
    Tous ces guillemets pour vous dire à quel point les potins autour d'un film peuvent influer sur son devenir.
    Waterworld fait parti de ces films qui s'enrichissent à chaque vision...

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