vendredi 20 juin 2014

Happy Birthday / Happy Birthday to me

                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site Ecranlarge.com

de Jack Lee Thompson. 1981. Canada. 1h52. Avec Melissa Sue Anderson, Glenn Ford, Lawrence Dane, Sharon Acker, Frances Hyland.

Sortie France: 06 Janvier 1982, sortie U.S: 15 Mai 1981

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: J. Lee Thompson, de son vrai nom John Lee Thompson, est un réalisateur, scénariste et producteur britannique né le 1er août 1914 à Bristol (Royaume-Uni), décédé le 30 août 2002 à Sooke (Canada).
1961 : Les Canons de Navarone, 1962 : Les Nerfs à vif , Tarass Boulba, 1972 : La Conquête de la planète des singes, 1973 : La Bataille de la planète des singes, 1974 : Huckleberry Finn, 1978 :L'Empire du Grec,1979 : Passeur d'hommes,1980 : Caboblanco , 1981 : Happy Birthday to Me, 1983 :Le Justicier de minuit , 1984 : L'Enfer de la violence, 1984 : Chantage en Israël , 1985 : Allan Quatermain et les Mines du roi Salomon, 1986 : La Loi de Murphy ,1986 : Firewalker. 1987 : Le justicier braque les dealers,1988 : Le Messager de la mort , 1989 : Kinjite, sujets tabous.

 
"Souffler les bougies, raviver les cauchemars".
En plein essor du psycho-killer inauguré par Halloween et Vendredi 13, Happy Birthday exploite le filon avec l’efficacité d’une intrigue un brin plus consistante que la traditionnelle. Imperméable au genre, on s’étonne pourtant de retrouver derrière la caméra l’aimable vétéran J. Lee Thompson, maître d’œuvre des Canons de Navarone et d’une flopée de films d’auto-défense portés par son acteur fétiche, Charles Bronson. Mais ce n’est pas tout : aussi improbable que cela paraisse, Glenn Ford et Melissa Sue Anderson s’invitent eux aussi à la fête, investissant le territoire horrifique avec une certaine décontraction. D’ailleurs, le charme suave de l’interprète de La Petite Maison dans la Prairie contribue largement à l’empreinte psychologique du film, malgré quelques clichés et maladresses narratives.

Pitch: Alors qu’un mystérieux tueur élimine un à un les amis de Virginia, celle-ci consulte son médecin, hantée par une fragilité mentale tenace. Depuis un terrible événement, elle souffre d’un traumatisme l’ayant privée de mémoire. Sujet de visions et cauchemars morbides, elle en vient peu à peu à douter d’elle-même… Et si l’assassin, c’était elle ?

Avec son pitch classique, ses situations éculées et ses personnages stéréotypés, Happy Birthday ne peut éviter la redite dans sa première partie : Thompson empile les faux suspects sans jamais susciter un vrai suspense — le spectateur ayant toujours une longueur d’avance, conscient que les évidences sont des leurres. Pourtant, sans jamais sombrer dans l’ennui, le film parvient à capter l’attention grâce à la fragilité névrosée de son héroïne. On suit le fil, intrigué, cherchant à dénouer les ramifications de son traumatisme et les possibles implications de ses proches. Si la psychologie des personnages secondaires flirte avec la caricature, ils conservent une forme de sympathie naïve, s’amusant de farces macabres dans une camaraderie bon enfant.

Passés les premiers meurtres inventifs — notamment celui, savoureux, des haltères et l’anthologique brochette plantée dans la gorge — l’intrigue recentre ses tensions sur Virginia, épaulée par son médecin fidèle. L’empathie devient inévitable : piégée dans la tourmente de sa paranoïa, elle vacille, instable, malgré l’aide médicale et paternelle. Le film adopte alors un rythme plus soutenu, le suspense monte crescendo jusqu’à la révélation finale — celle de son passé refoulé et de l’identité du véritable coupable. Dans l’ironie macabre d’une fête d’anniversaire, J. Lee Thompson orchestre un bal mortuaire au parfum de Grand-Guignol, parachevé par un ultime coup de théâtre. Inattendu, peut-être dispensable, mais justifié par un procédé que je me garderai bien de dévoiler ici.

 
"Candélabres sanglants sur le gâteau du trauma".
En dépit des clichés du genre, Happy Birthday trouve sa voie, son rythme, et sa chair — là où l’emporte la psyché plus que le choc. Avec même un zeste de nostalgie, il demeure l’un des plus singuliers représentants du psycho-killer des années 80.

Dédicace à Gérald Giacomini
*Bruno
4èx

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