mardi 30 juin 2020

Marathon Killer

                                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Courage" de Robert L. Rosen. 1984. U.S.A. 1h30. Avec Ronny Cox, Art Hindle, M. Emmet Walsh, Tim Maier, Lois Chiles.

Sortie salles France: ?. U.S: 16 Novembre 1984

FILMOGRAPHIE: Robert L. Rosen est un réalisateur, acteur et producteur américain né le 7 Janvier 1937 à Palm Springs, Californie. 1984: Marathon Killer.


Inédit en salles chez nous mais édité en Vhs, Marathon Killer ne manqua pas d'interpeller le videophile des années 80 attisé par sa jaquette prometteuse suggérant un film d'horreur plutôt réaliste. Tout du moins chez les friands de série B d'exploitation surfant sur la vague du survival brut de décoffrage, ou plus précisément de la chasse à l'homme initiée par un certain Zaroff. En ce sens que l'intrigue assez originale va nous dépeindre l'épreuve de force d'un trio de marathoniens pris à parti avec une unité militaire partie en mission de survie en plein désert du Nouveau Mexique. Spoil ! Or, après qu'ils eurent accidentellement tués l'un des joggeurs lors d'une violente rixe, ils se décident à les traquer pour les tuer sous l'impulsion de leur leader mégalo. Fin du Spoil. Réalisé par le néophyte Robert L. Rosen si bien qu'il s'agit de son unique métrage, Marathon Killer demeure un sympathique survival aussi perfectible et maladroit soit-il. Car si la gestion d'acteurs laisse à désirer (principalement auprès des militaires en herbe parfois peu convaincants dans leur posture patibulaire et leurs actions infructueuses) et que le montage demeure tantôt anarchique, Marathon Killer gagne en efficacité oppressante à travers sa pléthore de poursuites endiablées que nos survivants ne cessent d'arpenter pour leur enjeu de survie.


Qui plus est, nous sommes surpris de constater à travers son concept d'exploitation alimentaire la densité humaine qui se dégage des états d'âme de nos héros réfractaires de prime abord à tuer leur prochain afin de pouvoir rester en vie. Mais s'efforçant solidairement de survivre pour accéder à la ligne d'arrivée, entre désespoir désenchanté et pugnacité rebelle, ils vont donc apprendre à s'affirmer en faisant preuve de perspicacité, d'héroïsme et de bravoure audacieuse. C'est donc une initiation à l'auto-justice que nous suggère Robert L. Rosen à travers leur inévitable légitime défense de dernier ressort. Ainsi, en suivant scrupuleusement leur marathon chaotique sous un écrasant soleil, on reste notamment surpris de l'intensité dramatique de certains rebondissements d'une cruauté aride (tant auprès de la 1ère partie que de l'épilogue salvateur). On peut toutefois regretter le manque de réalisme de certains corps à corps, sachant notamment que nos héros parviennent un peu trop facilement à exterminer leurs assaillants. C'est un tantinet dommageable pour autant pardonnable tant on s'identifie pleinement à leur humanisme fébrile puisque se résignant à rester en vie avec une hargne indéfectible. On peut enfin saluer l'attrait quelque peu envoûtant de sa partition au synthé quasi omniprésente durant tout le parcours du combattant si bien que Marathon Killer ne manque pas de charme atmosphérique à travers sa scénographie aussi vaste et dépaysante qu'inhospitalière.


A découvrir avec réel intérêt donc car cette série B injustement sombrée dans l'oubli mériterait à être plus connue. 

*Bruno
2èx

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