de Craig Brewer. 2006. U.S.A. 1h55. Avec Samuel L. Jackson, Christina Ricci, Justin Timberlake, S. Epatha Merkerson, John Cothran Jr., David Banner.
Sortie salles France: 30 Mai 2007. U.S: 9 Décembre 2006
FILMOGRAPHIE: Craig Brewer est un réalisateur et scénariste américain, né le 6 décembre 1971 en Virginie. 2000 : The Poor and Hungry. 2005 : Hustle et Flow. 2007 : Black Snake Moan. 2011 : Footloose. 2019 : Dolemite Is My Name. 2020 : Coming 2 America.
Émaillé de tubes blues entraînants - le concert au pub dégage une énergie galvanisante, jusqu’à faire onduler une foule en transe - Black Snake Moan est illuminé par le duo improbable Samuel L. Jackson (père de substitution attentionné) et Christina Ricci (Betty Boop au sex-appeal brûlant, sans artifice). Ensemble, ils crèvent littéralement l’écran, leur complémentarité vibrant au rythme de la sagesse, de la modération et du self-control. Et si la première partie, décomplexée, traite la nymphomanie avec provocation et réalisme cru, Brewer affine ensuite le portrait humain de cette esclave féminine, lestée d’un passé traumatique écrasant. L’intrigue gagne alors en densité psychologique, au moment même où le jeune Ronnie refait surface après son service militaire. On découvre aussi la sobriété étonnamment juste de Justin Timberlake, en amant en herbe pris entre réserve, indécision et timidité, dissimulées derrière le masque d’un faux rebelle en quête de force d’esprit. Brewer y esquisse un nouveau portrait d’amant torturé, en marche vers la rédemption amoureuse.
Le message de Black Snake Moan reste avant tout un poème mélomane sur l’amour le plus candide, à travers un trio impromptu meurtri par l’infortune, l’infidélité et la démission parentale - notamment dans ces échanges déchirants entre mère et fille, où la confidence devient arme tranchante.
"Cette lumière que j’ai en moi, je vais la laisser briller."
Un chant d’amour incandescent, à graver dans la pierre de l’histoire du cinéma indépendant. À ne pas manquer, ne serait-ce que pour réparer l’injustice de son échec commercial.
— le cinéphile du cœur noir
2èx
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