vendredi 26 juin 2020

Le Monstre qui vient de l'Espace / The Incredible Melting Man

                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site fan-de-cinema.com

de William Sachs. 1977. U.S.A. 1h26. Avec Alex Rebar, Burr DeBenning, Myron Healey, Michael Alldredge, Ann Sweeny, Lisle Wilson, Jonathan Demme.

Sortie salles France: 18 Mars 1981. U.S: 9 Décembre 1977

FILMOGRAPHIE: William Sachs est un réalisateur, scénariste et producteur américain, né le 16 Octobre 1942 à New-York. 1971: South of Hell Mountain. 1974: There is no 13. 1976: Secrets of the Gods (documentaire). 1977: Le Monstre qui vient de l'espace. 1978: The Force Beyond (documentaire). 1979: Van Nuys Blvd. 1980: Galaxina. 1985: Hot Chili. 1991: The Last Hour. 1992: Judgement. 2002: Spooky House.


Responsable du sympathique space-opéra (pour rire) GalaxinaLe Monstre qui vient de l'espace doit une partie de sa réputation culte à l'attrait grand-guignolesque de sa rutilante jaquette que nombre de cinéphiles se sont empressés de louer au vidéo du coin. En prime, afin de rameuter le chaland et influencer son atout racoleur, la mention "interdit au moins de 18 ans" fut rajoutée en bas de l'affiche ! Une aberration somme toute lucrative si bien que le réalisateur abuse le plus souvent du hors-champs pour l'effet gore escompté. Le pitchA la suite d'une expédition spatiale près de Saturne, l'unique survivant Steve West revient parmi les siens dans un état de putréfaction. Fortement irradié et mutilé, il est soigné dans le centre hospitalier du médecin Ted Nelson. A son réveil, Steve se regarde dans le miroir pour découvrir avec stupeur son visage recouvert d'un bandage ! Pris de panique, il retire le pansement et découvre son faciès tuméfié truffé de pustules ! En désespoir de cause, il décide de s'évader de l'hôpital mais provoquera durant son désespérant périple une vague de crimes sauvages ! Observer les exactions erratiques d'un monstre à tête de rhubarbe déambulant dans la campagne et à proximité de domiciles afin d'y persécuter ses proies s'avère plaisamment facétieux de par l'aspect involontairement parodique de sa mise en scène aussi bricolée qu'attentionnée. Qui plus est, la cocasserie permanente des dialogues puérils, l'apparence putrescente du monstre se liquéfiant au fil de ses déplacements et la galerie de protagonistes à la fois empotés et inconséquents (le couple en étreinte, le trio d'enfants fumeurs, les rapports discordants entre le médecin et le général castrateur, les beaux-parents retraités ou encore le voyeurisme salace du photographe auprès de son model !) parviennent à nous enjailler dans leur surjeu dépouillé.


Et ce hormis un cheminement narratif redondant n'accordant nulle surprise à travers cette traque poussive (on aurait pu d'ailleurs raccourcir la bobine de 15 minutes). Mais grâce à l'aspect auto-parodique des situations de stress, de suspense langoureux et d'altercation horrifique, Le Monstre qui vient de l'Espace divertit modestement sans jamais se prendre la tête. Quand bien même le final décrivant l'ultime course du monstre à tête de pizza au sein d'un entrepôt industriel ne manque toujours pas de fantaisies sous l'impulsion de flics décervelés à la gâchette facile. Enfin, il faut souligner la qualité artisanale des maquillages cracras de Rick Barker préfigurant les outrances cartoonesques du cultissime Street Trash et du monstre à balais de Toxic Avenger tant notre créature irradiée s'avère aussi impressionnante que grotesque à travers sa condition gluante faussement terrifiante. D'ailleurs, avec une naïveté toujours aussi bonnard, le réalisateur tentera même de provoquer un regain d'empathie auprès de son humanisme désespéré (aussi déficient soit-il), tant et si bien qu'en étant réduit à l'état de charpie, on observe son agonie de manière pour autant perplexe. Surtout qu'il venait préalablement de secourir le médecin d'une mort certaine en guise de souvenir amical. On s'étonnera également du sort tragique de ce dernier pour une raison probable de dramaturgie appuyée. Autant dire que les ruptures de ton qui empiètent l'intrigue nous donnent un peu le tournis à conjuguer les contradictions d'humour et d'horreur avec une attachante maladresse. L'exemple le plus flagrant du comique assumé se situant auprès du couple de retraités conviés à souper chez leur fille au moment d'emprunter une route bucolique patibulaire.


Pour les nostalgiques de l'époque, Le Monstre qui vient de l'espace demeure un sympathique nanar à travers son hommage ubuesque aux films de monstres des années 50 dénonçant en filigrane les effets dévastateurs de la radioactivité sur l'homme faute de projets mégalos de conquêtes spatiales (!?).  

*Bruno
26.06.20. 4èx
03.08.13. 93 v

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