vendredi 12 juin 2020

Saïgon, l'enfer pour 2 flics

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Senscritique.com

"Off Limits" de Christopher Crowe. 1988. U.S.A. 1h38. Avec Willem Dafoe, Gregory Hines, Fred Ward, Amanda Pays, Lim Kay Tong, Scott Glenn.

Sortie salles France: 25 Mai 1988. U.S: 11 Mars 1988

FILMOGRAPHIEChristopher Crowe est un réalisateur, scénariste et producteur américain né le 1er Août 1948. 1985: Droit de vengeance (télé-film). 1988: Saïgon, l'enfer pour 2 flics. 1992: Steel Justice (télé-film). 1992: Intimes Confessions.


Résolument oublié de nos jours et très peu diffusé à la TV (si je ne m'abuse car n'ayant plus le câble depuis des siècles), Saïgon, l'enfer pour 2 flics demeure une excellente série B sous couvert de thriller à suspense avec, en toile de fond, la guerre du Vietnam. 2 flics ricains de la recherche criminelle doivent faire face à un tueur en série ayant froidement abattu 6 jeunes mamans vietnamiennes. Or, selon divers témoignages, un officier américain haut placé en serait le coupable. Buck et son acolyte Albany vont donc tenter de résoudre cette sordide affaire avec l'appui d'une carmélite. Dirigé par le méconnu Christophe Crowe nanti d'une filmo rachitique (voir ci-dessus), Saïgon l'enfer pour 2 flics s'avère franchement efficace de par l'investigation houleuse de 2 policiers embarqués dans une cité urbaine où règnent corruption, prostitution, guerre et chaos. Tant auprès du peuple vietnamien avide de haine et de revanche que de certains officiers ricains en concertation avec des sicaires afin d'ébruiter l'affaire criminelle teintée de sadomasochisme. Au-delà de l'enquête assez captivante car nous tenant en haleine jusqu'à la révélation (inopinée) du coupable (je n'ai personnellement rien vu v'nir !), Saïgon... s'enrichit d'une scénographie résolument singulière et dépaysante à travers le guide touristique de Buck et d'Albany plongeant tête baissée dans les bas-fonds de la plus grande ville du Vietnam.


Christophe Crowe s'efforçant d'y soigner son cadre exotique auprès d'un climat d'insécurité permanent. Tant auprès de la foule contrariée en proie au désordre et à la sédition que des exactions morbides perpétrées dans des chambres tamisés suintant la sueur, le sperme et le sang. Ainsi, baignant dans un climat malsain lestement perméable, Saïgon... s'imprègne d'une odeur nauséabonde au fil du reptilien parcours du duo policier ballotté tous azimuts auprès d'ennemis à la fois invisibles et réputés. Niveau cast, on retrouve avec plaisir Willem Dafoe parfaitement à sa place en jeune loup pugnace et résilient car résigné à boucler fissa cette sinistre affaire d'homicide lubrique. Quand bien même son sympathique partenaire Gregory Hines s'alloue parfois d'une posture un chouilla outrée, voire même extravagante lors de ses excès de zèle décontractées, rebelles, héroïques ou erratiques (son match de basket ball qu'il mime en guise de léger trauma un soir d'évasion). Et bien qu'il s'avère tout de même attachant en afro américain prêtant aimablement main forte à son comparse, sa présence un brin surjouée par moments décrédibilise le réalisme de certaines situations un chouilla clichées.


Enrichi de quelques scènes d'action, de gunfights sanglants et d'explosions belliqueuses, Saïgon, l'enfer pour 2 flics est le prototype factuel de la série B du samedi soir de par son savoir-faire d'y façonner une efficiente énigme méphitique. Et ce en y dénonçant en filigrane la corruption de l'armée américaine usant de prépondérance et d'intimidation en plein conflit vietnamien. Vivement recommandé pour les amateurs de rareté intègre. 

*Bruno

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