mardi 9 juin 2020

Week-end Sauvage / Fin de Semaine Infernale.

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Amazon.fr

"Death Week-end" de William Fruet. 1976. Canada. 1h29. Avec Brenda Vaccaro, Don Stroud, Chuck Shamata, Richard Ayres, Kyle Edwards, Don Granberry, Ed McNamara. Elen Yarish, Roselle Stone.

Sortie salles France: 5 Janvier 1977. U.S: 4 Mars 1977.

FILMOGRAPHIE: William Fruet est un réalisateur, producteur et scénariste canadien, né en 1933 à Lethbridge (Canada). 1972: Wedding in White. 1976: Week-end Sauvage. 1979: One of our Own (télé-film). Search and Destroy. 1980: Funeral Home. 1982: Trapped. 1983: Spasms. 1984: Bedroom Eyes. 1986: Brothers by choice. Killer Party. 1987: Blue Monkey. 2000: Dear America; A line in the Sand (télé-film).


Sorti en pleine mouvance des Vigilante movies et Rape and Revenge initiés par Les Chiens de Paille, La Chasse SanglanteUn justicier dans la ville et consorts, Week-end Sauvage (ou Fin de semaine infernale comme l'eut averti sa célèbre BA française !) fut lors des années 80 un hit Vhs. Car édité sous la bannière d'Hollywood Vidéo, ce titre phare réussit à rameuter le spectateur avide d'ultra violence et de frisson poisseux. Ainsi, cet efficace survival d'exploitation préserve toujours son charme (rétro) de par son ambiance malsaine symptomatique des Seventies et ses scènes chocs d'ultra violence (dont une gorasse !), quand bien même le duo inopportun formé par la charmante Brenda Vaccaro et le robuste Don Stroud nous reste en mémoire de par leur impossible union sentimentale. Le pitch: Un chirurgien dentiste, séducteur machiste et propriétaire d'une villa champêtre, invite le temps d'un week-end sa nouvelle conquête Diana, une jeune mannequin affermie. Sur leur chemin, alors qu'Harry lui laisse conduire sa chevrolet corvette, ils entament une course-poursuite avec une bande de voyous. Vexés d'avoir été la risée de la jeune conductrice beaucoup plus experte dans l'art de piloter le bolide, nos quatre lurons s'insurgent à retrouver leur trace pour se venger sans restriction. Réalisé dans un but lucratif afin d'émuler les classiques transgressifs précités, Week-end sauvage démarre sur les chapeaux de roue avec une course-poursuite sur bitume formidablement charpentée. Sur une route champêtre, quatre lascards décervelés décident de narguer un couple en corvette, mais la jeune conductrice particulièrement finaude réussit à les semer en provoquant l'humiliation du leader. Passée cette rixe échevelée, les deux amants arrivent au lieu dit et profitent de leur résidence fastueuse pour s'épanouir en toute tranquillité. Mais en conjuguant le profil détestable du nanti orgueilleux trop imbus de sa personne avec une mannequin érudite plutôt affirmée, leur rapport antinomique va vite déchanter pour couper court à l'éventuelle idylle. Mais alors que Diana est sur le point de quitter la demeure, nos quatre malfrats rancuniers investissent brusquement la villa pour foutre le zouc et faire payer à ces bourgeois leur insolence goguenarde.


L'intrigue linéaire, si prévisible, demeure donc un prétexte pour y déployer un déchaînement de violence amorcée par des marginaux faussement contestataires de par leur ignorance intellectuelle. Ainsi donc, ces rednekcs avinés sont résolus à dévaster la demeure du poltron corrompu par sa condition fortunée. Et si le cheminement narratif s'avère éculé, William Fruet fait preuve de savoir-faire pour la tension en crescendo et d'une certaine originalité quant aux rapports de forces troubles établis entre le bourreau et la victime féminine. A savoir le tempérament spontané d'une mannequin toute en force de caractère car tenant tête face à la déchéance d'un délinquant frustré. Paradoxalement, au moment ou celui-ci envisage de la violer, leur rapport équivoque nous interpelle subitement si bien qu'il semble épris d'un soupçon de sentiment amoureux pour sa proie. L'épilogue d'une intensité dramatique éprouvante nous rappellera d'ailleurs l'ambiguïté de leur relation lorsque l'héroïne vindicative se remémorera l'attitude sentencieuse (pour ne pas dire presque honteuse) de son bourreau au moment du viol. Ainsi, à travers une ode au féminisme et en y ridiculisant le matérialisme de la bourgeoisie; Week-end sauvage nous dévoile un joli portrait de femme vaillante et rebelle de par sa pugnacité à tenir tête à ses adversaires communément machistes, égrillards et dominateurs. Tant auprès du chirurgien dentiste englué dans son confort, sa vanité et ses caprices lubriques que de la rébellion des assaillants dépités par leur médiocrité. Surtout si je me réfère au leader impérieux le moins inconséquent de la bande pour autant diablement criminel lors de ses exactions gratuites. La dernière partie, à la fois intense, horrifique et haletante, culminant avec le combat pour la survie de la femme déterminée à retrouver sa liberté en se vengeant in extremis de ses oppresseurs.


"La vie est pleine de regrets, mais ça ne paie pas de regarder en arrière."
Classique oublié du Vigilante Movie (et/ou du Rape and Revenge) aussi insolent qu'efficace de par son rythme oppressant et son ambiance patibulaire au confins du malaise, Week-end Sauvage y préserve une violence épineuse parfois même cruelle ou horrifiante. A l'instar la mort "hors-champs" d'Harry et de l'égorgement graphique d'un des antagonistes en proie à l'agonie. D'ailleurs, lors de sa sortie, outre son interdiction au moins de 18 ans à travers le monde, le film choqua tant la censure britannique qu'il fut répertorié auprès des "vidéos nasties". Mais bien au-delà de ses séquences éprouvantes de vandalisme et de passages à tabac résolument gratuits (d'où l'aspect très dérangeant de sa réflexion sur la déchéance marginale la plus libertaire), Week-end Sauvage gagne finalement en dramaturgie cérébrale quant au portrait sulfureux imparti aux amants maudits (Brenda Vaccaro, Don Stroud marquent durablement les esprits à travers leur vénéneux charisme) qu'Ivan Reitman  impulse sous une partition élégiaque. 

*Bruno
09.06.20. 7èx
20.01.12. 288 v


Bande-annonce promo française
"C'était la fin de semaine de l'action de grâce, sauf pour Diane. Elle n'avait aucune raison de remercier le seigneur. Elle essayait juste de rester en vie. Tout a commencé par une agréable promenade en voiture dans la campagne. C'est alors que Diane fait une erreur. Ces garçons avaient envie de tout détruire. Mais le jour de l'action de grâce, ils ont décidé de détruire Diane. FIN DE SEMAINE INFERNALE ! La tension est si forte que vous avez envie de vous accrochez à quelqu'un. La tension est si insupportable que vous avez envie de crier. FIN DE SEMAINE INFERNALE. La tension est si terrifiante que vous resterez cloués à votre siège.
Après Le Justicier dans la Ville, les Chiens de Paille, maintenant Brenda Vacaro et Don Stroud dans un des films les plus violents que vous ayez vu. FIN DE SEMAINE INFERNALE. Ou la rage de survivre."

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