jeudi 29 octobre 2020

Halloween H20, 20 ans après

                                                 
                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site video.fnac.com

"Halloween H20 : 20 Years Later" de Steve Miner. 1998. U.S.A. 1h26. Avec Jamie Lee Curtis, Josh Hartnett, Adam Arkin, Michelle Williams, LL Cool J, Jodi Lyn O'Keefe, Adam Hann-Byrd, Janet Leigh, Joseph Gordon-Levitt, Nancy Stephens.

Sortie salles France: 9 décembre 1998. U.S: 5 Août 1998

FILMOGRAPHIE: Steve Miner est un réalisateur américain, né le 18 Juin 1951 à Westport, dans le Connecticut. 1981: Le Tueur de Vendredi. 1982: Meurtres en 3 dimensions. 1986: House. 1986: Soul Man. 1989: Warlock. 1991: A coeur vaillant rien d'impossible. 1992: Forever Young. 1994: Sherwood's Travels. 1994: My Father ce Héros. 1996: Le Souffre douleur. 1998: Halloween, 20 ans après. 1999: Lake Placid. 2001: The Third Degree (télé-film). 2001: Texas Rangers, la revanche des Justiciers. 2002: Home of the Brave (télé-film). 2006: Scarlett (télé-film). 2007: Day of the Dead.


17 ans après l'estimable séquelle de Rick RosenthalSteve Miner, habile artisan de série B aussi méritoire que son homologue, rend un ultime hommage à une saga trop longtemps réduite à l'ornière (si on épargne l'incroyable vilain petit canard: Halloween 3, le Sang du Sorcier). Ainsi, de par la présence de la Scream Queen Jamie Lee Curtis, les retrouvailles avec son frère psychotique fulminent héroïquement à travers un habile dosage d'angoisse, de tension et de suspense horrifiques. Et ce sous l'impulsion d'un montage aussi habile qu'ultra dynamique. Le pitch20 ans après les tristes évènements d'Hadonfield, Laurie Strode tente de se reconstruire grâce à sa fonction de directrice de collège dans une bourgade Californienne. Mère chérissante entièrement vouée à protéger son fils de 17 ans, elle est obnubilée par la crainte de voir réapparaître à tous moments son frère Michael Myers. Sa paranoïa et sa psychose vont lui donner raison si bien que le Mal est à nouveau délibéré à daigner se venger de la manière la plus expéditive ! A savoir, tenter d'exterminer sa soeur après sa défaite en 1981 !


Après trois épisodes consécutifs aussi bien inutiles que faméliques (l'opus 4, 5, et 6), nous étions en droit de craindre une vaine redite avec ce 7è volet présageant un nouveau massacre récursif. Pour autant, par l'entremise d'un cinéaste mineur pour autant doué en terme de savoir-faire frissonnant, et avec le retour de notre babysitter attitrée, Halloween H20 cultive une fascinante attractivité pour tous fans de la franchise, aussi inégale et (si) redondante fusse-t'elle autrefois. A l'arrivée, cette déclinaison préalablement célébrée en grande pompe constitue simplement l'un des meilleurs slashers des années 90 en même temps qu'un des épisodes les plus percutants de la saga ! Tant et si bien que Steve Miner s'est montré assidu à essayer d'honorer le travail notable de Carpenter entrepris 20 ans plus tôt (même si l'action prime largement au détriment de la suggestion). Dès le prologue, sobre mais quelque peu tendu de par son angoisse diffuse, un hommage respectueux est imparti auprès de sa réalisation chiadée car utilisant à bon escient la gestion de l'espace et du cadre au sein d'une unité de lieu taciturne. Le réalisateur appliquera d'ailleurs cette règle de la suggestion et de l'expectative d'une mort prochaine durant une bonne partie du métrage.


D'autre part la présence (aussi iconique) de Jamie Lee Curtis en mère vindicative (aujourd'hui avinée !), à nouveau déterminée à affronter son pire cauchemar s'avère une idée de départ alléchante afin d'exorciser ses démons internes (notamment son penchant pour l'alcool !). Le réalisateur accordant une attention à étoffer sa caractérisation humaine en mère castratrice, obsédée à l'idée de protéger son fils. Alors que les parents fuyaient l'éducation de leur rejeton lors du premier volet, Laurie Stroode demeure ici entièrement vouée à sauvegarder et choyer son chérubin, bientôt exposé au stade de sa majorité. Avec une efficacité modeste, Steve Miner s'attache donc à nous décrire leur relation conflictuelle (quand bien même Michael rode aux alentours !), et ce jusqu'à ce que John improvise un subterfuge à sa mère afin de batifoler entre amis dans une demeure isolée. C'est à ce moment propice, favorable aux prochaines exactions meurtrières, que la terreur investira les lieux avec l'émergence de notre boogeyman plus revanchard et brutal que jamais ! Car même si le hors-champs est souvent préconisé, certaines mises à mort s'avèrent parfois cruelles et réalistes ! Sans outrance ou facilité, la réalisation va habilement exploiter nombre de situations rebattues en misant sur le suspense escompté, les clines d'oeil, l'efficience du montage résolument nerveux et son attrait homérique qui en découle irrémédiablement. Et le point d'orgue homérique de réitérer la même formule sans pour autant faire sombrer l'entreprise dans l'esbroufe improbable en se focalisant sur la pugnacité revancharde d'une Jamie Lee Curtis plus opiniâtre que jamais ! Tant et si bien que pour le coup, Michael Myers n'a aucune chance de revenir lors d'un prochain épisode infructueux Spoil ! de par sa condition démembré ! Fin du Spoil


Entrecoupé d'habiles clins d'oeil aux 2 premiers volets (mais aussi à certaines oeuvres iconiques parmi lesquelles Psycho, le Tueur du Vendredi ou Scream !), superbement photographié au sein d'une atmosphère d'angoisse palpable avant de céder aux estocades épeurantes, Halloween H20 se décline en excellente surprise car redorant le blason d'une saga triviale facilement mercantile. Sous l'impulsion notable de Jamie Lee Curtis, ce psycho-killer résolument ludique parvient en toute efficacité à redynamiter le (sous-)genre de par la probité du sympathique faiseur Steve Miner (notamment en y soignant ses chaleureux décors domestiques et naturels au sein d'une paisible bourgade). Et ce en dépit ce quelques facilités (usuelles au slasher), clichés et jump scares inutiles parfois palliés d'une dérision bienvenue. Et plus les années voguent, plus Halloween H20 approche une charmante patine rétro !

* Bruno
29.10.20. 3èx
19.07.12. 148 v

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