Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com
"Death Ship" de Alvin Rakoff. 1980. Angleterre. 1h33. Avec George Kennedy, Richard Crenna, Nick Mancuso, Sally Ann Howes, Kate Reid, Victoria Burgoyne, Jennifer McKinney, Danny Higham, Saul Rubinek, Murray Cruchley.
Sortie salles France: 2 Juillet 1980 (Int - 13 ans).
FILMOGRAPHIE: Alvin Rakoff est un réalisateur canadien né le 6 Février 1927 à Toronto.
1958: Passeport pour la Honte, 1959: Larry, agent secret, 1960: Vendredi 13 Heures, 1970: Hoffmann, 1971: Say Hello to Yesterda, 1979: Cité en feu, 1980: Accroche toi j'arrive, 1980: Le Bateau de la mort.
Note: Un remake nullissime (pardon pour les fans) réalisé par Steve Beck fut entrepris en 2001. L'ambiance qui faisait tout le sel du film initial en est totalement bannie au profit d'FX horrifiques pétaradants.
*Bruno
FILMOGRAPHIE: Alvin Rakoff est un réalisateur canadien né le 6 Février 1927 à Toronto.
1958: Passeport pour la Honte, 1959: Larry, agent secret, 1960: Vendredi 13 Heures, 1970: Hoffmann, 1971: Say Hello to Yesterda, 1979: Cité en feu, 1980: Accroche toi j'arrive, 1980: Le Bateau de la mort.
"Une super série B, aussi mineure soit-elle, entièrement dédiée à son ambiance cauchemardesque."
Les scénaristes Jack Hill (réalisateur de "Coffy") et David P. Lewis se sont ici inspirés d'une trame d'une légende séculaire (le hollandais volant et ses flibustiers fantômes) mais remise au goût du jour dans notre époque contemporaine afin de mettre en exergue les exactions d'un vaisseau fantôme résolument photogénique (incroyable masse noire vue de l'extérieur, et ce filmée sous toutes les coutures derrière un crépuscule !) Le pitch: A la suite d'une collision mortelle entre deux bateaux (l'un réunissant des touristes pour une croisière festive, l'autre déclinant toute identité), un groupe de rescapés embarquent sur un paquebot mystérieusement destitué de ses passagers et du gouverneur. Très vite, des évènements inexpliqués et meurtriers ne tardent pas à les terroriser. Modestement réalisé sans une once de prétention, Le Bateau de la mort exploite efficacement un scénario linéaire sans surprise transcendé d'un charme Bis à travers son ambiance morbide délicieusement atmosphérique et ses seconds couteaux bien connus des amateurs (Richard Grenna, Georges Kennedy). Un divertissement mineur, certes, qui aurait pu sombrer dans l'indifférence la plus totale s'il n'eut été rehaussé d'une ambiance ombrageuse persistante, de par son aura rubigineuse infiltrée en interne d'un paquebot. Abordant les thèmes du nazisme et du vampirisme, ces derniers sont traités de manière délétère, de par l'immoralité d'officiers SS sous emprise surnaturelle puisque à la merci impérieuse d'un navire se nourrissant de sang humain afin de se régénérer. Tiré par les cheveux, certes, mais franchement envoûtant à travers sa scénographie sépulcrale régie dans les coursives et sous-sols du bateau.
Le premier meurtre surprend par sa cruauté à la fois escarpée et suffocante. Un homme suspendu par les pieds d'un câble est balloté dans les airs avant de périr noyé dans l'eau glaciale de la mer. Cette séquence particulièrement éprouvante se joue de sadisme latent afin de savoir si ce dernier accroché aux pieds pourrait éventuellement s'en délier et sortir de sa besogne. On nous invoque en même temps la visite impromptue de nos passagers déambulants dans les couloirs "opaques" du vaisseau alors que le capitaine, rescapé de l'ancienne croisière, est peu à peu possédé par une entité invisible. Dès lors, la panique s'empare de chacun des hôtes emprisonnés à bord de ce lieu feutré et tentant désespérément d'échapper à moult phénomènes inexpliqués. A l'instar de cette sonnerie de téléphone sans qu'un quelconque interlocuteur ne soit au bout du fil ou de cet électrophone émettant sans raison une musique jazzy. Sans compter ce visage tuméfié d'une protagoniste affublée de pustules, ces chuchotements et voix d'outre-tombe faisant écho dans les corridors, ce bain de douche ruisselant de sang sur sa proie et enfin ces accidents meurtriers souvent provoqués par la tuyauterie du sous-sol industriel. Il faut donc souligner à travers ses effets chocs plutôt sympatoches (et d'autant plus cruels) le soin imparti aux décors funestes en interne du bateau suintant la rouille, les toiles d'araignées esquissées aux parois ainsi qu'une présence diabolique palpable à travers les murs de l'embarcation. Telles ses fameuses machines disproportionnées permettant ainsi d'alimenter le navire, veines motrices de l'engin maritime. Il y a aussi la découverte blafarde d'une chambre froide renfermant une poignée de cadavres congelés, empalés par des crochets de boucher. Ce décorum sensiblement photogénique insuffle donc une efficacité permanente au cheminement narratif, de par son atmosphère glauque exploitant habilement chaque recoin du bateau (effet d'immersion assuré). Et ce même si on regrette tout de même la psychologie sommaire des acteurs, la facilité ou le manque de cohérence de certaines situations anxiogènes (ou épeurantes), ce qui renforce d'ailleurs son charme Bis que beaucoup d'amateurs évoqueront avec nostalgie.
Nonobstant son manque de densité narrative, ces dialogues sommaires il est vrai et ces personnages peu développés, Le Bateau de la mort prône le film d'ambiance horrifique à l'aide d'une aura malsaine indécrottable. Quand bien même certaines scènes-chocs (le meurtre liminaire, la femme piégée dans la douche, l'un de rescapés baignant dans un filet de pêche rempli de cadavres liquéfiés) marquent les esprits de par leur impact graphique particulièrement réaliste. Une série B à l'ancienne bonnard donc qui mérite franchement le détour pour qui raffole d'ambiance sépulcrale à l'étrangeté cauchemardesque.
Note: Un remake nullissime (pardon pour les fans) réalisé par Steve Beck fut entrepris en 2001. L'ambiance qui faisait tout le sel du film initial en est totalement bannie au profit d'FX horrifiques pétaradants.
*Bruno
28.10.20. 4èx
22.01.11.
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