Photo empruntée sur Google, appartenant au site movieposter.com
"Schock Waves" de Ken Wiederhorn. 1977. U.S.A. 1h25. Avec Peter Cushing, Brooke Adams, Fred Buch, Jack Davidson, Luke Halpin, D.J. Sidney, Don Stout, John Carradine, Clarence Thomas.
Sortie salles France: 6 Juin 1979
FILMOGRAPHIE: Ken Wiederhorn est un réalisateur, scénariste et producteur américain.
1977: Le Commando des Morts-Vivants. 1979: King Frat. 1981: Appels aux meurtres. 1984: Meatballs Part 2. 1987: Dark Tower. 1988: Le Retour des Morts-vivants 2. 1993: l'Otage d'une vengeance. 1998: US Marshals: The Real Story (série TV).
Peu avant la seconde guerre mondiale, le haut commandement allemand lança des recherches dans le domaine du surnaturel. Selon une ancienne légende, une race de guerriers, sans armes ni boucliers, tiraient leurs pouvoirs surhumains de l'intérieur de la terre. Alors que la guerre éclata, les S.S. recrutèrent un groupe de scientifiques qui devaient créer un soldat invincible. Les corps de soldats morts au combat furent envoyés à Coblence, dans un laboratoire secret pour diverses expériences scientifiques. Le bruit courut qu'à la fin de la guerre, les forces alliées combattirent des soldats allemands qui tuaient à mains nues. Personne ne sait qui ils étaient et ce qu'ils sont devenus. Mais une chose est sure: de toutes les unités S.S., il n'y en a qu'une que les Alliés n'ont jamais retrouvée.
Première réalisation d'un auteur méconnu à qui l'on doit tout de même un excellent psycho-killer demeuré inédit en salles en France (Appels aux meurtres) et une séquelle de sinistre mémoire (le Retour des Morts-vivants 2 !), Le Commando des Morts-vivants s'avère sa réussite la plus prégnante. Car sur le thème éculé du Zombie, Ken Wiederhorn réussit à nous concocter une série B originale bâtie sur le charisme singulier de ces nazis putréfiés et sur l'exploitation judicieuse de ses décors d'étrangeté insufflant une atmosphère terriblement anxiogène, voir parfois même épeurante. L'histoire simpliste adoptant le terrain connu du survival si bien qu'une poignée de vacanciers sont contraints de trouver refuge dans un hôtel désaffecté après avoir percuté un cargo avec leur yacht. Mais sur cette petite île vit reclus un ancien chef nazi (Peter Cushing, étonnamment revêche à travers une posture famélique !) qui leur ordonne de quitter les lieux au risque de s'opposer à une dangereuse menace. Car sous l'eau, un commando de morts-vivants sont à nouveau prêts à s'y extirper pour perpétrer leurs exactions meurtrières ! Par conséquent; à partir d'un concept inédit (le rôle imparti à des zombies nazis ensevelis sous l'océan depuis leur guerre sous-marine !), l'intrigue emprunte le canevas du psycho-killer avec son lot régulier de meurtres perpétrés lors de sa seconde partie.
Or, ce qui aurait pu converger au produit conventionnel se transfigure ici en poème mortifère sous l'allégeance d'un escadron de morts-vivants invincibles enfantés par le régime Hitlérien. Accoutrés d'un veston militaire estampillé S.S. et de lunettes noires afin de se prémunir de la lumière, ces cadavres se distinguent également par leur démarche tranquille et de sureté tout en bannissant leur traditionnel goût pour leu cannibalisme. Uniquement destinés à combattre et exterminer leurs ennemis, ils se contentent donc d'étrangler ou d'y noyer leurs victimes avec une force tranchée ! Outre l'aspect aussi bien ensorcelant que terrifiant de ces soldats humectés régis autour d'une île mutique, l'ambiance feutrée, glauque et malsaine émanant des décors décharnés de l'hôtel ou du bois marécageux irrigue la pellicule de sa véracité occulte ! Et pour transcender cette atmosphère d'angoisse diffuse obscurcie d'un ciel constamment nuageux, l'incroyable bande-son ombrageuse s'insinue dans chacune des séquences avec une tonalité bourdonnante ! Qui plus est, les attaques cinglantes ne recourant jamais au gore pour nous ébranler si bien qu'en l'occurrence seule compte l'ambiance macabre tant perméable que les victimes redoutent avec un épuisement à bout de nerf. Sur ce point, on reste également étonnamment surpris de la qualité de l'interprétation, surtout lorsque les victimes tentent désespérément d'échapper à la mort avec une intensité névralgique affolante. L'ultime demi-heure demeurant d'ailleurs davantage haletante pour la survie de ces rescapés, notamment lorsque l'un d'eux souffre d'une claustrophobie littéralement ingérable au point d'intenter à la survie de ses compagnons.
Tour à tour anxiogène, glauque, angoissant, terrifiant et surtout immersif en diable, le Commando des Morts-vivants est une plongée en apnée dans les marécages d'un îlot maudit parmi la garde d'un vieillard solitaire destitué de ses fantômes nazis. Outre l'atmosphère viscérale et olfactive de sa scénographie incroyablement rubigineuse, Ken Wiederhorn traite son sujet avec un sérieux imperturbable en illustrant cette résurrection morbide sans échappatoire possible. A redécouvrir de toute urgence tant et si bien que ce commando d'outre-mer semble errer à travers la pellicule pour l'éternité.
Bruno
02.10.20. 4èx
09.07.13. 23 v
Ci-joint la chronique de Mathias Chaput:
« Le commando des morts vivants » (titre original « Shock waves ») est un film auréolé d’une réputation très flatteuse et le fait est qu’en le revoyant il est indéniable que la construction scénaristique est parfaite dans ce film…
Dès le début, le spectateur comprend qu’il s’est passé quelques chose de grave, d’inquiétant, avec cette jeune femme retrouvée hagarde dans cette chaloupe ; Wiederhorn est très habile et nous raconte son histoire en faisant une remontée dans le temps…
Le procédé a maintes fois été exploité au cinéma mais ici, il est traduit par une rigueur, un sens de la montée dans l’angoisse crescendo qui fera date ; les comédiens jouent tous à merveille et Peter Cushing, il illumine le métrage dans une apparition fugace mais qui vaut toutes les explications pour bien comprendre le film…
De manière obstinée et méthodique, les zombies SS vont annihiler ou tenter d’annihiler la totalité des touristes avec une froideur, une pugnacité rarement vues dans un film d’horreur des années soixante-dix ; « Shock Waves » est une gigantesque partie de cache-cache qui se transforme en jeu de massacre et étonnamment sans le moindre effet « gore » !
A part quelques maquillages assez craspecs, il n’y a pas une seule goutte de sang versée dans « Shock waves » !
Et cela ne gêne aucunement l’efficacité du film ni ne désamorce l’angoisse provoquée…
Tout comme les protagonistes, le spectateur subit une sensation d’étouffement (à l’instar du jeune homme claustrophobe dans la chambre froide) et le métrage abonde de plans séquences insolites (la vue des poissons dans l’aquarium à maintes reprises, le gramophone au sol, la scène des marécages, la sortie de l’eau légendaire des zombies amphibies)…
Le tout est calibré au centimètre près par un Wiederhorn hyper consciencieux et surtout avec un budget ridicule (seulement 200 000 dollars !), il parvient à faire quelque chose d’exceptionnel avec deux bouts de ficelle ; vous prenez une ile vide de ses habitants, une dizaine de zomblards et autant de premiers rôles pour obtenir un classique du genre qui n’a pas pris une ride même quarante années plus tard…
Sans compter sur des prises de vues sous-marines envoutantes et très bien filmées qui vont emmener encore plus le spectateur en immersion, non là, vraiment c’est du très beau boulot !
Rien à dire de plus « Shock waves » est un pur régal, un OVNI dans le genre du film de zombies et il se distingue par sa singularité et son sens qualitatif dans la réalisation…
C’est du tout bon, que tout cinéphile fan de films fantastiques a obligation de visionner, facile d’accès et doté d’un charme absolu, « Shock waves » n’a pas usurpé sa réputation !
Note : 9.5/10
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