mardi 20 octobre 2020

Ilsa, la tigresse du Goulag

                                            
                                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site cinemotion.com 

"Ilsa, the Tigress of Siberia" de Jean LaFleur. 1977. Canada. 1h32. Avec Dyanne Thorne , Michel-René Labelle , Gilbert Beaumont , Jean-Guy Latour , Ray Landry.

Sortie salles France: 7 Avril 1982

FILMOGRAPHIE: Jean LaFleur est un réalisateur et scénariste américain.
1975: La poursuite mystérieuse. 1977: Ilsa, la tigresse du Goulag


                  La chienne de Sibérie refait des siennes dans un troisième opus bicéphale !

Le pitch: 1953. Ilsa s'est exilée en Sibérie afin de poursuivre ses travaux sadiques auprès d'une poignée de résistants. Parmi eux, le téméraire Chiconi lui tient tête, ce qui attise sa colère par sa soif de soumission. Mais après la mort de Stalline, Ilsa et ses sbires sont contraints de quitter le camp après avoir exterminé tous les prisonniers. Seul, Chiconi parvient miraculeusement à s'évader. 24 ans plus tard, ce dernier se retrouve inopinément sous l'emprise d'Ilsa au sein d'un bordel officieux. 
Troisième volet purement lucratif d'une franchise à succès, Ilsa la tigresse du Goulag renoue avec le produit d'exploitation à travers son dosage de sexe et de gore putassier. Don Edmonds cédant aujourd'hui sa place au canadien Jean Lafleur après avoir réalisé les 2 premiers volets. De par son scénario aussi grotesque qu'indigent, ses acteurs de seconde zone à la trogne bonnard et sa réalisation approximative, Ilsa... ne parvient pas à émuler le 1er volet resté dans toutes les mémoires pour son mauvais goût assumé de Nazisploitation crapoteux. Pour autant, avec indulgence et avec l'inévitable condition de l'approcher au second degré, ce 3è opus (alternant 2 époques distinctes pour se démarquer de la routine) s'avère gentiment sympa en dépit d'une structure narrative terriblement prémâchée.


Ainsi, la première partie, la plus ludique, nous livre son lot de traditionnelles tortures d'un réalisme parfois cruel et impressionnant (le bras de fer à la tronçonneuse, la noyade dans l'eau glacée avec l'appui de deux treuils, la tête écrabouillée par une massue, le détenu bouffé par un tigre). Et ce en y exploitant efficacement sa nature résolument réfrigérante, scénographie complice ritualisée d'une succession de tortures inventives en accord avec son climat hivernal. Quand bien même le second acte oscillant espionnage, sexe, gore, action et science-fiction insuffle un futile sentiment de distraction eu égard de la condition soumise de Chiconi à nouveau retenu otage chez le nouveau fief d'Ilsa pour lui opérer un lavage de cerveau (décupler ses terreurs intimes pour mieux l'asservir à l'aide d'une machine révolutionnaire). Et pour pimenter l'intrigue fatalement à bout de souffle à force d'y répéter le même schéma, les émissaires du père de Chiconi sont sur le point de lancer un assaut au sein du repère d'Ilsa. Ce qui nous vaut un dernier acte multipliant gunfights sanglants et poursuites en motoneige au coeur d'une nature réfrigérante (sorte de James Bond Z en mode horrifique). Enfin, et pour terminer sur une note "olé olé", on apprécie le retour surjoué de l'illustre Dianne Thorne  dévoilant comme de coutume sa poitrine opulente à maintes reprises pour le bonheur des fans égrillards. 


Dénué d'une once d'intensité dramatique et de suspense progressif, faute d'une intrigue inepte aux enjeux dérisoires, Ilsa la tigresse du Goulag compte exclusivement sur l'action, le sexe et le gore pour divertir un public volontiers voyeur et complice des activités lubriques de Dianne Thorne jamais à court de fantaisie licencieuse pour y parfaire ses exactions tortionnaires. Sympatoche bien que dispensable, on regrette tout de même la force dramatique de son 1er opus scandaleusement déviant, maladif et putanesque. 

*Bruno
3èx
20.10.20
2016: 192 V

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