de Ettore Scola. 1976. Italie. 1h49. Avec Nino Manfredi, Maria Luisa Santella, Francesco Anniballi, Maria Bosco, Giselda Castrini, Alfredo D'Ippolito, Giancarlo Fanelli, Marina Fasoli.
Sortie salles France: 15 Décembre 1976
Récompense: Prix de la Mise en scène à Cannes, 1976.
FILMOGRAPHIE: Ettore Scola est un réalisateur et scénariste italien, né le 10 Mai 1931 à Trevico, province d'Avellino en Campanie.
1964: Parlons Femmes. 1965: Belfagor le Magnifique. 1968: Nos héros réussiront-ils à retrouver leur ami mystérieusement disparu en Afrique ? 1969: Le Commissaire Pepe. 1970: Drame de la Jalousie. 1972: La Plus belle soirée de ma vie. 1973: Voyage dans le Fiat-Nam. 1974: Nous nous sommes tant aimés. 1976: Affreux, sales et méchants. 1977: Bonsoir Mesdames et Messieurs. 1977: Une Journée Particulière. 1978: Les Nouveaux Monstres. 1980: La Terrasse. 1981: Passion d'Amour. 1982: La Nuit de Varennes. 1983: Le Bal. 1985: Macaroni. 1987: La Famille. 1988: Splendor. 1989: Quelle heure est-il ? 1990: Le Voyage du Capitaine Fracasse. 1993: Mario, Maria, Mario. 1995: Le Roman d'un jeune homme pauvre. 1998: Le Dîner. 2001: Concurrence Déloyale. 2003: Gente di Roma.
Comédie cynique d'une cruauté inouie, Affreux, sales et méchants est le portrait au vitriol d'une famille précaire logeant parmi l'insalubrité d'un bidonville romain. Giacinto est le patriarche sexagénaire d'une famille nombreuse entassée dans le même taudis. Propriétaire d'un butin louable, il est contraint de planquer son argent à des endroits divers du baraquement pour éviter qu'un membre de sa famille ne vienne lui soutirer. Après avoir fait connaissance avec une inconnue aguicheuse, il décide de l'inviter dans son foyer malgré le refus de son épouse et la réticence de sa communauté. De plus en plus déprécié, Giacinto va se retrouver compromis à un ignoble traquenard de la part des siens. Peinture glauque et sordide d'une banlieue défavorisée, Ettore Scola nous illustre le portrait éhonté d'une famille insidieuse plongée dans une misère humaine en chute libre. Viol, prostitution, marché noir, vandalisme, inceste sont les besognes quotidiennes des laissés pour compte contraints de se livrer aux actes les plus frauduleux pour tenter de survivre dans leur milieu blafard.
En mettant en exergue le traitement infligé aux défavorisés victimisés par le chômage, et leur déshumanisation émanant de leur condition sociale, le réalisateur empreinte la voie de l'humour noir pour mieux dénoncer les thèmes de l'exclusion et de la marginalisation. A travers la caricature burlesque d'une famille toujours plus mesquine et immorale à daigner s'entretuer, Ettore Scola nous transcende un jeu de massacre familial d'un cynisme exubérant. Certaines scènes d'anthologie restent d'ailleurs en travers de la gorge comme ce repas estival conditionné à une farce macabre, le rêve édénique de Giacinto fantasmant une existence prospère, ou encore le conflit chaotique de deux familles se disputant la part d'une propriété. Pour parachever et afin de laisser son spectateur sur une aigreur douloureuse, le film se clôt par une dernière image incestueuse d'une amertume poignante. Spoiler ! Une séquence cafardeuse décrivant le témoignage d'une gamine de 14 ans en grossesse s'approchant d'une pompe à eau afin de remplir ses jerricans. Plan fixe sur sa posture austère d'une mine impassible par sa condition déshéritée ! Tandis qu'une mélodie maussade laisse défiler le générique de fin, avec, en arrière plan, ce bout de terrain désolé contrastant avec l'horizon d'une urbanisation florissante ! Inoubliable ! Fin du spoiler. Entre rire grinçant et drame social, Affreux, Sales et Méchants rend donc hommage à ces infortunés de la vie sans jamais leur dénigrer une empathie pour leur esprit de cohésion.
Une vie moins ordinaire
Cruellement drôle et touchant par sa misère humaine en perdition, odieux pour l'immoralité des actes familiaux, Affreux, sales et méchants est un chef-d'oeuvre de la comédie italienne d'une puissance pittoresque terriblement grinçante. L'interprétation satirique de Nino Manfredi en patriarche intarissable et la galerie de personnages médiocres aux trognes burinées renforcent son cachet d'authenticité d'une détresse discréditée. Difficile de sortir indemne d'une telle débauche misanthrope tristement actuelle...
Comédie cynique d'une cruauté inouie, Affreux, sales et méchants est le portrait au vitriol d'une famille précaire logeant parmi l'insalubrité d'un bidonville romain. Giacinto est le patriarche sexagénaire d'une famille nombreuse entassée dans le même taudis. Propriétaire d'un butin louable, il est contraint de planquer son argent à des endroits divers du baraquement pour éviter qu'un membre de sa famille ne vienne lui soutirer. Après avoir fait connaissance avec une inconnue aguicheuse, il décide de l'inviter dans son foyer malgré le refus de son épouse et la réticence de sa communauté. De plus en plus déprécié, Giacinto va se retrouver compromis à un ignoble traquenard de la part des siens. Peinture glauque et sordide d'une banlieue défavorisée, Ettore Scola nous illustre le portrait éhonté d'une famille insidieuse plongée dans une misère humaine en chute libre. Viol, prostitution, marché noir, vandalisme, inceste sont les besognes quotidiennes des laissés pour compte contraints de se livrer aux actes les plus frauduleux pour tenter de survivre dans leur milieu blafard.
En mettant en exergue le traitement infligé aux défavorisés victimisés par le chômage, et leur déshumanisation émanant de leur condition sociale, le réalisateur empreinte la voie de l'humour noir pour mieux dénoncer les thèmes de l'exclusion et de la marginalisation. A travers la caricature burlesque d'une famille toujours plus mesquine et immorale à daigner s'entretuer, Ettore Scola nous transcende un jeu de massacre familial d'un cynisme exubérant. Certaines scènes d'anthologie restent d'ailleurs en travers de la gorge comme ce repas estival conditionné à une farce macabre, le rêve édénique de Giacinto fantasmant une existence prospère, ou encore le conflit chaotique de deux familles se disputant la part d'une propriété. Pour parachever et afin de laisser son spectateur sur une aigreur douloureuse, le film se clôt par une dernière image incestueuse d'une amertume poignante. Spoiler ! Une séquence cafardeuse décrivant le témoignage d'une gamine de 14 ans en grossesse s'approchant d'une pompe à eau afin de remplir ses jerricans. Plan fixe sur sa posture austère d'une mine impassible par sa condition déshéritée ! Tandis qu'une mélodie maussade laisse défiler le générique de fin, avec, en arrière plan, ce bout de terrain désolé contrastant avec l'horizon d'une urbanisation florissante ! Inoubliable ! Fin du spoiler. Entre rire grinçant et drame social, Affreux, Sales et Méchants rend donc hommage à ces infortunés de la vie sans jamais leur dénigrer une empathie pour leur esprit de cohésion.
Une vie moins ordinaire
Cruellement drôle et touchant par sa misère humaine en perdition, odieux pour l'immoralité des actes familiaux, Affreux, sales et méchants est un chef-d'oeuvre de la comédie italienne d'une puissance pittoresque terriblement grinçante. L'interprétation satirique de Nino Manfredi en patriarche intarissable et la galerie de personnages médiocres aux trognes burinées renforcent son cachet d'authenticité d'une détresse discréditée. Difficile de sortir indemne d'une telle débauche misanthrope tristement actuelle...
Bruno Matéï
Deux amoureux
RépondreSupprimerElle lui sourit. Il lui répondit par un regard étonné. A son tour il lui sourit avec une contenance de circonstance : le port altier, la tête légèrement de côté, le regard sûr. Geste maladroit mais sincère. C'était la première fois qu'ils se rencontraient. Le hasard venait de les réunir dans un jardin public, par un après-midi de printemps.
Réservés, ils se tenaient l'un à côté de l'autre à distance formelle : c'étaient des honnêtes gens.
Une brise souleva mollement les longs cheveux de la femme. Une mèche vint s'enfouir dans le creux de ses seins à demi dévoilés. Du coin de l'oeil, l'homme esquissa un léger signe d'intérêt. La gorge était profonde, le décolleté osé. Se sentant désirée, la belle appuya son sourire. Le vent chassa la mèche indiscrète qui alla s'enrouler dans le vide. Et tantôt ses longs cheveux flottaient devant son visage, tantôt son front se dégageait avec grâce au gré de la brise... La scène était impromptue, charmante. Leurs regards se croisaient, se décroisaient, se cherchaient, se trouvaient. Le jeu se prolongea assez longtemps. Ils n'avaient pas prononcé le moindre mot. C'était adorable et puéril, tendre et émouvant.
Ces deux-là se plaisaient, c'était évident.
Les tourtereaux s'étaient rapprochés l'un de l'autre. Alors l'homme prit la main de son élue. Tacitement elle passa son bras sous le bras du galant. Il n'y avait pas d'hésitation dans leur étreinte, les deux amants s'étaient reconnus comme des semblables.
Enfin ils s'en furent, tendrement enlacés parmi les roseraies, confusément émus, l'allure lente mais sûre, à petits pas vers un avenir plein de promesses... Deux silhouettes attendrissantes dans le parc qu'accompagnait le chant des oiseaux.
La femme déplaçait avec difficulté ses cent-quarante kilos. Lui, claudiquait nerveusement avec sa bosse sur le dos.
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http://www.dailymotion.com/video/xnct9t_deux-amoureux-raphael-zacharie-de-izarra_news
Raphaël Zacharie de IZARRA