lundi 6 août 2012

JEEPERS CREEPERS 2 (Jeepers creepers 2 : like a bat out of hell)

                                                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site impawards.com

de Victor Salva. 2004. U.S.A. 1h43. Avec Ray Wise, Jonathan Breck, Garikayi Mutambirwa, Eric Nenninger, Nicki Aycox, Marieh Delfino, Diane Delano, Thom Gossom J.R, Billy Aaron Brown, Lena Cardwell.

Sortie salles France: 4 Février 2004. U.S: 29 Août 2003

FILMOGRAPHIE: Victor Salva est un réalisateur, scénariste, acteur et producteur américain, né le 29 Mars 1958 à Martinez.
1989: Clownhouse. 1995: Powder. 1999: Rites of Passage. 2001: Jeepers Creepers. 2003: Jeepers Creepers 2. 2006: Peaceful Warrior. 2012: Rosewood Lane.


Modeste réalisateur, Victor Salva avait particulièrement surpris les amateurs du genre avec Jeepers Creepers, petite série B passée inaperçue en salles en 2001 mais bénéficiant ensuite d'un bouche à oreille élogieux ! Son parfum rétro hérité des années 80 et l'efficacité d'un pitch inspiré de Duel et du slasher contemporain ayant réussi à captiver le spectateur pour mettre en valeur un croquemitaine hybride. Trois ans plus tard, Victor Salva nous revient avec une suite toute aussi réussie et encore plus vigoureuse dans son principe du survival ! Sur la route d'une campagne isolée, un autocar transportant une équipe de basketteurs se retrouve immobilisé après que l'un des pneus eut été mystérieusement crevé. Ce traquenard est élaboré par le Creeper, monstre affamé de chair humaine apparaissant tous les 23 printemps durant une période de 23 jours avant sa prochaine hibernation. La lutte pour la survie est engagée !



Bénéficiant harmonieusement d'une photo solaire splendide, la séquence d'ouverture du film attise déjà anxiété et stupeur pour le subterfuge imparti à un épouvantail plus vrai que nature. Déguisé en mannequin de paille parmi d'autres modèles au sein d'un champ, le Creeper souhaite en l'occurrence jeter son dévolu sur un adolescent pour le ravir devant les regards médusés de son père et son frère aîné ! Accablé de tristesse et de colère d'avoir perdu son rejeton après cette tragédie, le fermier semble habité par une rancoeur vindicative pour retrouver le responsable de cet enlèvement. Passé ce prologue incisif, nous faisons ensuite connaissance avec un groupe de basketteurs et leurs pom-pom girls faisant route à bord d'un autocar. A la suite d'une panne accidentelle compromise par le Creeper, le groupe de jeunes se retrouve coincé au milieu d'une route champêtre éludée de citadins.


C'est sur cette voie campagnarde jalonné de champs de maïs que l'action se focalise pour laisser libre court aux exactions insidieuses de notre créature ailée, bien avant de renouer avec les retrouvailles de notre fermier revanchard, délibéré à l'annihiler. Interprété par de jeunes comédiens parfois stéréotypés (le bad boy détestable souhaitant dicter sa hiérarchie, le froussard invétéré, l'hypocrite autonome) mais épris d'une conviction tangible quand il s'agit de faire face à la terrible menace, leurs vicissitudes sont habilement planifiées par des péripéties jamais répétitives, exploitant notamment à bon escient le cadre de son environnement naturel (la fuite à travers champs des rescapés, les vols aériens du Creeper aperçus du fond d'un ciel lunaire émaillé d'étoiles). Grâce à la tension d'un suspense solidement charpenté puis l'entremise d'idées saugrenues, telle la mutation de la créature contrainte de changer de tête pour en décapiter une autre, le véhicule confectionné avec l'aide d'un lance harpon, ou encore l'épilogue confiné à une exhibition macabre, Jeepers Creepers 2 joue la carte du pur divertissement du samedi soir. Mais surtout, le parti-pris de Victor Salva est à nouveau d'authentifier son monstre hétéroclite encore plus railleur et pugnace. Cette vigueur impartie aux affrontements et le charisme morbide de l'icone monstrueuse renouvellent sans redite ses méfaits meurtriers ! Et sur ce point, notre Jeepers Creepers est LA véritable star du film, déployant avec vélocité ses immenses ailes et son ricanement étriqué pour se projeter le plus furtivement sur ses victimes infortunées. Ses poursuites aériennes ainsi que son point d'orgue explosif (la vengeance du père opiniâtre) continuant de surenchérir sur les séquences vertigineuses à l'aide d'une poésie funèbre !


Mené à un rythme échevelé, haletant et spectaculaire, Jeepers Creepers 2 s'avère l'une des rares suites égalisant son modèle grâce à l'intégrité du réalisateur vouant son amour à un monstre interlope toujours plus prégnant. Esthétiquement superbe et exploitant habilement certaines situations éculées par un humour sardonique et de nombreux effets de surprise, ce 2è opus réussit encore à surprendre le spectateur embarqué dans un rollercoaster cartoonesque !

La Chronique de Jeepers Creepershttp://brunomatei.blogspot.fr/2016/01/jeepers-creepers.html

Dédicace à Christophe Cosyns
06.08.12
Bruno Matéï


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