de Mario Bava. 1977. Italie. 1h33. Avec Daria Nicolodi, John Steiner, David Colin Jr, Ivan Rassimov, Nicola Salerno.
FILMOGRAPHIE: Mario Bava est un réalisateur, directeur de la photographie et scénariste italien, né le 31 juillet 1914 à Sanremo, et décédé d'un infarctus du myocarde le 27 avril 1980 à Rome (Italie). Il est considéré comme le maître du cinéma fantastique italien et le créateur du genre dit giallo. 1946: L'orecchio. 1947: Santa notte. 1947: Legenda sinfonica. 1947: Anfiteatro Flavio. 1949: Variazioni sinfoniche. 1954: Ulysse (non crédité). 1956: Les Vampires (non crédité). 1959: Caltiki, le monstre immortel (non crédité). 1959: La Bataille de Marathon (non crédité). 1960: Le Masque du démon. 1961: Le Dernier des Vikings (non crédité). 1961: Les Mille et Une Nuits. 1961: Hercule contre les vampires. 1961: La Ruée des Vikings. 1963: La Fille qui en savait trop. 1963: Les Trois Visages de la peur. 1963: Le Corps et le Fouet. 1964: Six femmes pour l'assassin. 1964: La strada per Fort Alamo. 1965: La Planète des vampires. 1966: Les Dollars du Nebraska (non cédité). 1966: Duel au couteau. 1966: Opération peur. 1966: L'Espion qui venait du surgelé. 1968: Danger : Diabolik ! 1970: L'Île de l'épouvante. 1970: Une hache pour la lune de miel. 1970: Roy Colt e Winchester Jack. 1971: La Baie sanglante. 1972: Baron vampire. 1972: Quante volte... quella notte. 1973: La Maison de l'exorcisme. 1974: Les Chiens enragés. 1977: Les Démons de la nuit (Schock). 1979: La Venere di Ille (TV).
Le pitch : jadis propriétaire d’une demeure aux côtés d’un ex-compagnon toxicomane, une jeune femme s’y réinstalle, accompagnée de son fils et de son nouvel époux. Rapidement, l’attitude railleuse du gamin irrite la mère, d’autant que des visions récurrentes l’entraînent dans une paranoïa schizophrène.
Avec une roublardise frénétique, Bava orchestre un huis clos infernal dans une maison hantée par le spectre d’un défunt revanchard. Sous l’allégeance d’un bambin étrangement complice, cette présence hostile communique avec lui pour harceler la mère dépressive, victime d’hallucinations et de persécutions quotidiennes. Noyée dans les visions surnaturelles, Dora sombre peu à peu, dérivant dans une déchéance mentale que scelle un passé traumatique, gardien d’un secret sordide.
Atmosphère lourde et feutrée, étrangeté rampante, suspense diffus - Bava n’a rien perdu de sa verve insolente pour cristalliser un cauchemar onirique, parsemé d’incidents inexpliqués.
Chaque recoin obscur devient un piège, chaque objet familier se mue en menace. Schock érige la couardise en art, dans un labyrinthe paranoïde où la temporalité s’effrite. La réalité se disloque, piégée dans les méandres de la psychose maternelle.
La présence interlope du jeune garçon renforce encore le malaise : ses gestes ambigus, son regard torve, ses sourires à contre-temps. L’interprétation excessive du petit David Colin Jr peut paraître outrancière, mais son visage de poupée maudite, ses yeux versatiles, distillent une angoisse rampante. En miroir, Daria Nicolodi, transie d’émoi, les yeux écarquillés, le visage trempé de sueur, incarne avec une intensité farouche une victime au bord de la rupture.
Et puis, comme un poison doux, la poésie visuelle éclate par fulgurances - une goutte de sang se confond avec un pétale de rose. Aux éclairs de violence sanglants répond une bande-son déréglée, entêtante : douce comptine malaisante, percussions vrombissantes, orgue halluciné, cordes frénétiques. Un contrepoint musical dévastateur.
Incontournable, évidemment.
— le cinéphile du cœur noir21.05.22. 5èx
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