de David Schmoeller. 1979. U.S.A. 1h30. Avec Chuck Connors, Jocelyn Jones, Jon Van Ness, Robin Sherwood, Tanya Roberts, Dawn Jeffory, Keith McDermott.
Sortie salles France: 30 Avril 1980. U.S: 16 Mars 1979
FILMOGRAPHIE: David Schmoeller est un acteur, monteur, producteur, réalisateur et scénariste américain, né le 8 décembre 1947 à Louisville, dans le Kentucky (Etats-Unis). 1976: The Spider will kill you (Court-Metrage). 1979: Le Piège. 1982: The Seduction. 1986: Fou à Tuer. 1988: Catacombs. 1989: Puppet Master. 1991: The Arrival. 1992: Le Rebelle ("Renegade"). Série TV. 1992: Netherworld. 1998: The Secret Kingdom. 1999: Please Kill Mr Kinski. 1999: Search for the Jewel of Polaris: Mysterious Museum (télé-film).
Le pitch : à la suite d’une panne, quatre vacanciers s’égarent dans un coin de campagne. Un sexagénaire solitaire les accueille chaleureusement dans sa demeure, où d’innombrables mannequins de cire ornent les pièces. Bientôt, d’étranges événements vont menacer la vie des estivants.
Modeste série B lorgnant vers les survivals des seventies et les classiques de l’horreur archaïque, Tourist Trap doit son salut à une atmosphère inquiétante, comme héritée des contes funèbres de notre enfance. Car en jouant sur les terreurs enfantines — l’ogre tapi dans les bois, le baroque menaçant des mannequins figés — David Schmoeller cristallise un cauchemar surnaturel où un psychopathe, doué de télékinésie, façonne son propre univers.
Dès la séquence d’ouverture, une atmosphère lourde et anxiogène s’insinue lentement dans l’esprit du spectateur, avant de culminer dans le meurtre d’un pèlerin réfugié dans une pièce calfeutrée. Forces invisibles et mannequins gouailleurs s’y déchaînent, jusqu’à ce que mort brutale s’ensuive. Avec une efficacité rare, le réalisateur distille un sentiment oppressant au cœur du huis clos, jouant des entités paranormales de mannequins doués de vie. Leur rictus démoniaque, mêlé de braillements stridents, provoque un malaise tangible — chez la victime démunie comme chez le spectateur.
Après ce prélude saisissant, où la cruauté dispute sa place à la poésie macabre — un tuyau empalé dans les reins laisse goutter lentement le sang sur le sol —, Schmoeller nous enferme dans l’étrange musée d’un redneck anachronique, hanté par la perte de son épouse. À l’arrivée inopinée des vacanciers, les événements meurtriers s’enchaînent. Pour entretenir le suspense et faire monter l’appréhension, un second personnage est introduit : le frère du propriétaire, affublé d’un masque de plâtre. Dès lors, chaque meurtre perpétré au milieu d’un chassé-croisé brouille les pistes ; le spectateur perd ses repères, incapable de désigner le coupable.
Et puis il y a ces automates, immobiles ou animés par télékinésie, qui peuplent couloirs et chambres. Des mannequins de femmes, alignés comme des saintes damnées, chuchotent, gémissent parfois de plaintes langoureuses. Tandis que dans la cave, d’étranges expériences sont administrées aux corps kidnappés. Dans une photographie ocre et sépia qui accentue son climat feutré, Schmoeller peaufine décors tamisés et clair-obscur naturel pour fantasmer un cauchemar éveillé, où un tueur rural s’est forgé une nouvelle matérialité.
Dans le rôle du tueur, Chuck Connors donne chair à son personnage interlope avec la retenue d’un regard flâneur. À l’inverse, si les autres interprètes manquent d’aplomb et livrent un jeu limité, ils parviennent pourtant à susciter un certain attachement, par leur naïveté candide à se laisser berner par l’oppresseur.
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