jeudi 26 mai 2016

Les Guerriers du Bronx / 1990: I guerrieri del Bronx

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Notrecinema.com

de Enzo G. Castellari. 1982. Italie. 1h32. Avec Stefania Girolami, Marco Di Gregorio, Vic Morrow, Christopher Connelly, Fred Williamson, "Betty" Elisabetta Dessy

Sortie salles France: 17 Novembre 1982

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Enzo G. Castellari est un réalisateur, scénariste, acteur, monteur et producteur italien, né le 29 Juillet 1938 à Rome (Italie). 1967: Je vais, je tire et je reviens. 1968: Django porte sa croix. 1968: 7 Winchester pour un massacre. 1968: Tuez les tous... et revenez seul ! 1973: Le Témoin à abattre. 1976: Keoma. 1977: Une Poignée de salopards. 1977: Action Immédiate. 1979: La Diablesse. 1979: Les Chasseurs de Monstres. 1981: La Mort au Large. 1982: Les Nouveaux Barbares. 1982: Les Guerriers du Bronx. 1983: Les Guerriers du Bronx 2. 1987: Striker. 1987: Hammerhead. 1997: Le Désert de Feu.


Sorti en pleine mouvance du Post-Nuke initié par Mad-max 1 et 2, Les Guerriers de la Nuit et New-York 1997, les Guerriers du Bronx constitue l'un des célèbres ersatz transalpins des années 80 que les vidéophiles se sont empressés de louer auprès de leur video de quartier. Série Z bricolée avec les moyens du bord dans les carrières désaffectées d'un New-York dystopique, les Guerriers du Bronx s'inspire largement des chefs-d'oeuvre susnommés de John Carpenter et de Walter Hill. Sauf qu'ici, et pour varier la donne, les rôles et situations sont inversés au profit d'un ennemi sanguinaire implanté dans le territoire interdit, le royaume des Riders ! Dans la mesure où un exterminateur sans vergogne est chargé de retrouver en vie Anne, la jeune héritière d'une corporation d'armement réfugiée dans le quartier interdit depuis l'influence de magnats véreux. Or, ce dernier n'hésite pas à assassiner de sang froid les quidams marginaux empiétant son chemin. C'est dans cette zone réputée mortelle qu'Anne établit la rencontre de Trash et de son équipe motorisée. Des loubards livrés à eux mêmes bien que subordonnés à l'autorité de l'Ogre, un leader afro à l'enseigne du quartier du Bronx. Afin de sauver la vie de cette fugitive, Trash et ses compagnons décident d'invoquer l'aide de l'Ogre depuis les exactions criminelles de Hammer, l'exterminateur impitoyable (Vic Morrow délectable en assassin pervers d'une force tranquille quasi hilarante).


Ainsi, ce scénario improbable sorti d'une bande dessinée fauchée parvient génialement à nous divertir à travers son lot de stratégies guerrières, trahison et confrontations physiques que nos anti-héros perpétuent vaillamment pour un enjeu humain. En pompant notamment sur l'autre modèle susdit (les Guerriers de la Nuitpour la panoplie exubérante des clans barbares (principalement les "Zombies" affublés d'une combinaison de Hockey), les Guerriers du Bronx illustre de manière génialement triviale les pérégrinations belliqueuses de ces anti-héros dont Trash s'avère le porte parole le plus loyal. C'est également au niveau des engins motorisés (le crane encastré au creux du guidon de chaque bécane) et des acteurs cabotins, aussi attachants qu'impayables dans leur posture inexpressive (la présence irrésistiblement atone, effeminée de Trash et de ses mercenaires ressemblent à s'y méprendre au groupe Village People !), que le film parvient à amuser, réparties machistes à l'appui ! Sa narration redondante culminant avec générosité vers un affrontement épique entre forces de l'ordre et mercenaires lors d'une guérilla urbaine étonnamment pessimiste au point d'y déconcerter une frange du public peu habité aux anti happy-end funestes. 


Série Z d'action futuriste en roue libre largement soutenue de l'excentricité des personnages grotesques multipliant sans modération des confrontations héroïques littéralement impayables, Les Guerriers du Bronx génère efficacement une fantaisie débridée sous l'impulsion de ses pugilats infantiles hérités d'un épisode de San Ku Kai (certaines bastonnades faisant d'ailleurs preuve d'un rythme languide faute de chorégraphies génialement malhabiles). De par la sincérité scrupuleuse de son auteur et du jeu outrancier des acteurs de seconde zone se prennant très au sérieux dans leur fonction de guerrier  en herbe faussement sauvage (euphémisme), ce divertissement d'exploitation fait aujourd'hui office de chef-d'oeuvre bisseux auprès de sa facture transalpine hélas révolue. Jubilatoire donc, sans modération aucune, si bien que l'on également hâte de revoir sa suite encore plus épique et décomplexée.  

*Bruno
11/07/24. 3èx.

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