jeudi 5 mai 2016

THE MIDNIGHT MEAT TRAIN. Prix du Jury, Prix du Public, Gerardmer 2009.

                                                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Ryuhei Kitamura. 2008. U.S.A. 1h43. Avec Bradley Cooper, Leslie Bibb, Brooke Shields, Vinnie Jones, Roger Bart, Tony Curran, Barbara Eve Harris, Peter Jacobson.

Sortie salles France: 29 Juillet 2009. U.S: 1er Août 2008.

FILMOGRAPHIE: Ryuhei Kitamura (北村 龍平) est un réalisateur, producteur et scénariste japonais né le 30 mai 1969 à Ōsaka (Japon). 1996: Heat After Dark. 1997: Down to Hell. 2000: Versus, l'ultime guerrier. 2002: Jam Films (segment The Messenger - Requiem for the Dead)
2002 : Alive. 2003 : Aragami. 2003 : Azumi.  200: Sky High. 2004: Longinus. 2004: Godzilla: Final Wars. 2006 : LoveDeath. 2008: The Midnight Meat Train. 2012: No One Lives. 2014: Lupin III.


Célébré à Gérardmer avec deux prix mérités, The Midnight meat train emprunte une nouvelle de Clive Barker pour mettre en exergue une narration aussi solide qu'insolite. Alors qu'un boucher sévit dans les métros de New-York en trucidant sauvagement les voyageurs du dernier train, un photographe en quête de notoriété s'efforce de suivre ses agissements quitte à en perdre sa morale. Série B horrifique à l'ambiance hermétique plutôt vénéneuse, The Midnight meat train oscille l'esbroufe de séquences gores assez corsées (en dépit de l'extrême maladresse de certains effets CGI entachés d'un sang oranger !) et l'investigation de longue haleine d'un photographe obsédé à démasquer les obscurs agissements d'un tueur en série. Pour corser la situation hostile, sa compagne toujours plus inquiète de son comportement instable et de ses virées nocturnes s'efforce en parallèle d'enquêter avec l'appui d'un ami.


Outre la structure ciselée d'une narration pleine de rebondissements et d'idées inquiétantes (les pustules sur le torse du tueur, son journal intime datant de plus de 100 ans !), l'intrigue repose notamment sur la densité caractérielle de ces personnages plongés dans un aventure licencieuse en chute libre. Particulièrement le désarroi progressif du couple lorsque Maya témoigne de l'avilissement moral de son compagnon, Léon. Ce dernier exerçant le métier de photographe avec une trouble ambiguïté (prendre les clichés d'une violente altercation avant de porter assistance à la victime !) depuis son désir de combler les exigences d'une directrice en galerie d'arts. Avec sobriété et la subtilité d'une humeur versatile, Bradley Cooper se glisse dans la peau du voyeur avec une fascination morbide si bien que son cheminement vers la vérité le mènera droit en enfer. Cette initiation à la déliquescence meurtrière, Ryuhei Kitamura la traduit autour de l'efficacité d'un suspense haletant ne lésinant par sur les affrontements barbares lorsque les survivants et notre anti-héros tentent de se dépêtrer de la mort. Quant à la dernière partie rivalisant d'audaces et de surprises car levant le voile sur les mobiles du boucher tueur, le cinéaste transcende un univers sépulcrale avec un pessimisme étonnamment déroutant.


Slasher atypique au scénario charpenté, The Midnight meat train parvient à fasciner le spectateur pour témoigner de l'errance morale d'un photographe fasciné par le Mal car plongé malgré lui dans un voyeurisme dangereusement fétide. Un solide divertissement à l'odeur de souffre aussi éthérée que capiteuse. 


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